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15-Octobre : Vingt ans de réminiscences, vingt ans de renaissance

Publié le lundi 15 octobre 2007 à 06h40min

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Les héritiers du Front populaire (FP) et ceux du Conseil national de la Révolution (CNR) vont diversement célébrer ou commémorer la désormais très célèbre date historique du 15 octobre aux sons divergents de « renaissance démocratique » pour les uns et de « assassinat de Thomas Sankara » pour les autres. Il

y aura le recto et le verso ; deux manifs qui, franchement, n’en valent pas la peine d’autant plus qu’elles ne semblent pas avoir pour objectif d’aboutir à un Burkina politique unifié. Autant on ne ressuscite pas un mort, autant on n’a pas besoin de rappeler d’où vient la démocratie de la IVe République.

Dans l’approche des deux camps qui ne manque pas, loin s’en faut, d’arguments objectifs pour cette passe d’armes, tout se passe comme si l’on voulait d’un côté insuffler un souvenir nostalgique d’une période interrompue et, de l’autre, attirer l’attention sur un mieux-être en cours. Quel que soit le camp qui sortira vainqueur du bras de fer, le présent ne peut pas effacer le passé et le passé ne peut pas revenir au présent. Après le 15-Octobre 2007, qu’est-ce qu’on fait ?

Si c’est juste une parenthèse qui est ouverte pour être refermée aussitôt, le jeu n’en vaut pas la chandelle ; du moins, si elle est refermée en l’état, c’est-à-dire sans un rapprochement des deux parties dans ce contexte démocratique qui n’est quand même pas une fiction et qui devait être le ciment d’une convergence de points de vue sur le fait qu’il faut tourner le dos aux États d’exception et aux régimes militaires.

Mieux, ce vingtième anniversaire du 15-Octobre, pour être utile, aurait dû être (à moins qu’il ne le soit) l’occasion d’éclairer la lanterne du peuple sur ce qui s’est réellement passé parce que, finalement, ils ne sont pas nombreux, ceux qui ont le fin mot sur cette histoire de « crise au sommet » du CNR dont le dénouement a eu lieu le 15 octobre 1987 à 16 heures au siège du bien-nommé Conseil de l’Entente.
En effet, même les témoins dits privilégiés de l’époque que l’on interviewe se complaisent à dire qu’ils ont été surpris par le doum-doum de 16 heures ce jour-là.

A défaut de s’expliquer, donc de se comprendre, renaissances et réminiscences vont prendre de l’âge au pays des Hommes intègres jusqu’au centième anniversaire et plus. Sans jouer les oiseaux de mauvais augure, avec la tournure actuelle des choses qui se caractérise par les divergences de points de vue, il y a lieu de se demander dans quelle ambiance se déroulera, le moment venu, l’inauguration du monument des Héros nationaux sur la liste duquel figure un certain Thomas Sankara, le même, aujourd’hui, au centre des débats autour de la commémoration-célébration du 15-Octobre.

La classe politique, qui s’agite, n’est pas prête à sortir le Burkina de l’auberge où on lui propose le choix entre Sankara « le Mythe » et Compaoré « le Bâtisseur ». Démocrates de tout le pays, unissez-vous ! Pour l’avenir !

Journal du jeudi

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