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Symposium international Thomas Sankara : Donner un contenu au sankarisme

Publié le lundi 15 octobre 2007 à 07h05min

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Le symposium international Thomas Sankara, entrant dans la commémoration du 20e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara, s’est tenu du 11 au 14 octobre 2007 à Ouagadougou. Il a été placé sous le thème "Osons inventer l’avenir" et s’est voulu une tribune de conceptualisation du sankarisme. A son menu, des panels et des ateliers, des débats et des témoignages sur la vie et l’oeuvre du père de la Révolution d’août 1983.

L’acte 1 de la commémoration du 20e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara s’est joué du 11 au 14 octobre 2007 à l’Atelier théâtre burkinabè (ATB) de Ouagadougou. Il s’agit du symposium international Thomas Sankara, placé sous le thème "Osons inventer l’avenir" dont le top de départ des travaux a été donné le 11 octobre. Des participants venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique s’y sont retrouvés pour refaire le parcours de la Révolution d’août 1983 et, selon le représentant de l’Union des partis sankaristes (UPS), Jean Hubert Bazié, pour aussi mettre à jour les forces et les faiblesses, le succès et l’échec d’une expérience prometteuse, et espoir d’un peuple. Il ne s’est donc pas agi de célébrer une rancoeur mais une bravoure de militaires qui ont changé le destin d’un peuple le 4 août 1983, a encore précisé Jean Hubert Bazié. La visite de l’action et de la pensée de Thomas Sankara s’est faite au cours du symposium à la lumière de panels, des ateliers et des débats sur des thèmes comme "Qui est Thomas Sankara ?", "Sankara et la Révolution démocratique et populaire", "Sankara et le panafricanisme", "Thomas Sankara a-t-il été le précurseur de l’altermondialisation ?", etc. A l’animation, des personnes ayant côtoyé le leader de la Révolution d’août, occupé des postes de responsabilité ou de personnes éprouvant de la sympathie pour le jeune capitaine. Le symposium a été aussi marqué par des témoignages sur la vie et l’oeuvre de Thomas Sankara, des projections de films suivis de débats. La recherche de la vérité sur l’assassinat du père de la Révolution a été évoquée à travers une communication donnée par Me Dieudonné Nkounkou sur le dossier Thomas Sankara. Déjà le Comité international justice pour Thomas Sankara entend poser un acte fort dans ce sens. Selon Bruno Jaffré, auteur du livre "Burkina Faso, les années Sankara : de la Révolution à la Rectification" intervenant à la cérémonie d’ouverture au titre des délégations étrangères, il sera demandé l’ouverture des archives de pays comme le Burkina, la France, le Togo, la Côte d’Ivoire, la Libye.

Une conceptualisation indispensable

Le symposium s’est tenu contre vents et marées pour, selon le président du Comité d’organisation du triste anniversaire, Chériff Sy, promouvoir l’idéal Thomas Sankara en revisitant ses idées, sa pensée à la lumière des nouvelles difficultés qui sont apparues depuis la mort de l’intéressé et d’y dégager des outils conceptuels et des référents stratégiques et tactiques. Vingt ans après la disparition du père de la Révolution d’août, la conceptualisation du sankarisme s’avère indispensable. "Pour beaucoup d’observateurs, le débat sur le contenu du sankarisme mérite d’être mené pour une harmonisation des interventions et une meilleure capitalisation de l’ensemble de l’oeuvre de l’homme politique", a relevé Chériff Sy qui ajoute que " pour ceux qui soutiennent cette idée le sankarisme pourrait être la voie originale pour le progrès véritable de l’Afrique". Dans une intervention ponctuée de slogans révolutionnaires comme d’ailleurs tous les discours, Me Bénéwendé Sankara, président de l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS) et de la Commission thème du Comité d’organisation, a justifié la tenue du symposium par la volonté de "donner plus de contenu au sankarisme et en tant que voie originale de développement endogène et modèle de progrès pour l’Afrique toute entière". D’où son souhait ardent de voir le symposium permettre d’aboutir à "conceptualiser le sankarisme, lui donner un corpus consensuel et sans équivoque autour duquel fédéreront toutes les énergies d’ici et d’ailleurs et qui sera le ferment de l’unité de tous les sankaristes du monde".

Mariam Sankara sur la tombe de son mari

Outre le symposium, d’autres activités commémoratives du 20e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara ont lieu comme des projections de films sur le père de la Révolution d’août au Centre de presse Norbert Zongo et à l’ATB, des concerts avec des artistes nationaux et étrangers engagés. Mais le clou de la commémoration reste le dépôt de gerbes au cimétière des martyrs à Dagnoën qui aura lieu dans l’après-midi du 15 octobre. Un hommage auquel participera pour la première fois la veuve du jeune président, Mariam Sankara, arrivée à cette fin à Ouagadougou un peu tard hier nuit par un vol d’Air Burkina en provenance de Bamako.

Par Séni DABO

Le pays

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