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Emile Kaboré, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports : "Le processus démocratique burkinabè mérite d’être salué"

Publié le mardi 9 octobre 2007 à 09h09min

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Ancien ministre de la Jeunesse et des Sports sous la IVe République, Emile Kaboré donne son appréciation du processus démocratique du Burkina Faso. Pour lui ledit processus, installé officiellement après l’adoption de la constitution, évolue malgré ses insuffisances.

Emile Kaboré (ancien ministre de la Jeunesse et des Sports) : "La démocratie comme l’a dit quelqu’un, n’est pas un bon système de gouvernement. Mais, elle reste tout de même le meilleur des systèmes de gouvernement au monde. Elle célèbre la liberté des individus, des associations, bref la liberté. Par conséquent, il faut saluer le retour en 1991 du Burkina Faso à l’Etat de droit, avec l’adoption de la constitution. Bien sûr, une démocratie ne se construit pas en un jour.

Comme tout ce qui existe dans notre monde, elle a ses faiblesses et ses points forts. En ce qui concerne le cas du Burkina Faso, on constate que d’une manière générale, depuis la renaissance démocratique, il y a une évolution, somme toute, assez régulière du processus, laquelle peut s’apprécier à sa juste valeur. Ainsi, on relève des avancées significatives sur les plans socioéconomique et politique. Au plan social, la liberté d’expression a évolué et est une réalité aujourd’hui. Il en est de même de ce qui est de la liberté d’entreprendre.

Mais comme la perfection n’est pas de ce monde, beaucoup de choses restent certainement à faire pour améliorer la démocratie. De plus, un processus, quel qu’il soit, a ses propres contradictions. Par ailleurs, les hommes ne sont pas toujours en phase avec l’appréciation d’une situation donnée. Aussi bien il y a des Burkinabè qui sont soucieux de l’avancée de la démocratie, il y en a aussi qui cherchent à la grever au maximum. Peut-être parce que ceux-ci trouvent leur compte dans des régimes d’exception où l’intérêt de la majorité ne se manifeste pas à travers sa participation au gouvernement du pays, mais sous la baguette d’une dictature qui ne dit pas son nom.

Je pense qu’il faut renforcer les acquis à tous les niveaux. C’est-à-dire plus de liberté d’expression, plus de liberté d’association et plus de liberté d’entreprendre. Toutefois, aucune démocratie n’est parfaite. C’est une perspective vers laquelle tout le monde essaie de tendre. Nous sommes une démocratie naissante et je pense que le chemin parcouru vaut la peine d’être salué. Pour rappeler aux gens que l’effort qui reste à faire est énorme. D’ailleurs, toute manifestation qui participe à l’éveil des consciences des populations pour une meilleure prise en compte de ce qui reste à faire dans l’optique d’améliorer le processus démocratique, doit être saluée et encouragée.

Si les personnes sont en mesure d’exprimer leur mécontentement ou leur opposition par rapport à telles ou telle chose, c’est parce que le processus démocratique est bien en marche. Il fut un temps ici où on ne demandait pas l’avis des citoyens. C’est ce que faisaient les CDR. A l’époque, un régime d’exception où tout le monde marchait à l’ordre de la baguette du chef. Aujourd’hui si les gens peuvent s’exprimer davantage, c’est parce qu’il y a eu quelque chose de fait, qui mérite d’être saluer.

C’est bien que l’on s’arrête de temps en temps pour analyser notre processus, afin d’évaluer ses forces et ses faiblesses pour faire prendre davantage conscience aux citoyens afin que nous puissions ensemble naviguer vers cette démocratie. Laquelle n’est pas l’affaire des seuls dirigeants, du gouvernement ou des institutions, mais celle de tous les Burkinabè. Il s’agit d’une propriété collective que nous devons savoir saluer et respecter dans ses règles. C’est comme cela qu’on va construire une société beaucoup plus libre et partant, plus prospère dans l’intérêt de tous et des générations à venir".

Propos recueillis par Séraphine Somé

Sidwaya

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