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Déclaration de politique générale du Premier ministre : Pour un nouveau pacte républicain

Publié le mardi 9 octobre 2007 à 09h07min

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L’exercice auquel le Premier ministre, Tertius Zongo s’est livré devant la représentation nationale le 4 octobre 2007 est souvent catalogué par les analystes dans la "rubrique" des vœux pieux ou à tout le moins des bonnes intentions. "T.Z" a voulu et est cependant allé au-delà, en promettant de "réconcilier actions et convictions" et surtout de renforcer "les systèmes nationaux de monitoring et les cadres d’observation des progrès vers les Objectifs du millénaire pour le développement".

La culture du résultat chère au nouveau PM a donc "imprégné" tout son discours de politique générale et, il ne pouvait en être autrement, à l’analyse des prémisses de son action à la tête du gouvernement.

Conscient que la consolidation des bases de la croissance ne peut se faire, sans une gestion articulée sur les résultats d’une part et sans renforcement de l’autorité de l’Etat qui passe par l’abandon des vieilles pratiques d’autre part, Zongo a très vite adopté un discours et des méthodes d’action qui ont frappé l’imaginaire de ses concitoyens, habitués jusque-là au "train-train". "Mobilisation et action", a-t-il ainsi indiqué "pour préserver le tissu social et fabriquer psychologiquement la nation burkinabè" sur la base des valeurs séculaires.

Dans le même temps, il encourageait "l’ardeur au travail" et prônait "l’égalité de chance et la valorisation du mérite individuel" dans la solidarité, la tolérance et le respect de la pluralité d’opinions. Mais, les Burkinabè allaient-ils adhérer à ce nouveau pacte républicain, si le verbe n’était suivi d’actions rédemptrices ? On peut en douter, et le PM qui est bien au fait du substrat culturel burkinabè, qui fait des Hommes intègres des "Saint Thomas" prudents et polémistes à la fois, a initié des actions pour emporter leur adhésion.

La première d’entre elles, qui a paru banale au point de passer inaperçue est la publication par les médias du contenu du rapport de la Cour des Comptes. Un fait inimaginable il y a peu et qui était fondateur de cette volonté de se "libérer de la dictature des mauvaises habitudes", entendez la fraude, la corruption et le laxisme observé au niveau du service public. Des maux qui avaient fini par rendre vains ou à tout le moins difficiles les efforts pour la création des conditions d’un accroissement continu de la productivité au Burkina Faso. Du coup, le licenciement des fonctionnaires convaincus d’avoir orchestré des fraudes aux examens et concours, tout comme le contrôle inopiné de l’usage des véhicules administratifs apparaissent comme la mise en œuvre de cette politique.

Le renforcement de l’autorité judiciaire et la plus grande indépendance que Zongo veut lui octroyer viendront consolider davantage le socle de la démocratie, la justice étant la pierre d’angle de celle-ci. Rigueur, audace, créativité, voilà le nouveau credo. Face auquel, il n’y a pas lieu de cultiver le scepticisme, car, comme indiqué plus haut, l’action du gouvernement sera évaluée périodiquement, avec des sanctions pour les "flemmards". Quand on vous disait qu’un nouvel esprit souffle sur la rue Agosthino-Neto (siège de la primature).

Boubakar SY

Sidwaya

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