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Discours de politique générale de Tertius Zongo : Et la diaspora, monsieur le Premier ministre !

Publié le mardi 9 octobre 2007 à 09h09min

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Tertius Zongo

Dans son premier discours de politique générale prononcé le 4 octobre 2007 devant la représentation nationale, le premier ministre Tertius Zongo a établi un diagnostic objectif des maux dont souffre la société burkinabè.

De « la structure de notre économie qui n’a pratiquement pas changé depuis un demi-siècle » et qui pour cela, est incapable de résorber le chômage des jeunes, de réduire la pauvreté qui frappe 41% des 14 millions de Burkinabè jusqu’aux « infrastructures insuffisantes » en passant par la justice qui « ne répond pas suffisamment et diligemment à la demande de droit des justiciables », le premier ministre a montré qu’il était sensible aux préoccupations de ses compatriotes. Du moins ceux vivant au pays. Car les Burkinabè de l’extérieur sont les grands absents de ce discours qui a duré plus d’une heure.

Pas un seul mot à l’endroit de la diaspora ; complètement zappés les 7 millions de Burkinabè éparpillés dans le monde mais qui gardent des liens très forts avec leur pays d’origine. On aimerait croire qu’il s’agit d’un malheureux oubli et que celui qui a été ambassadeur à Washington pendant 5 ans reste également à l’écoute des doléances de la diaspora qui contribue aussi au rayonnement international du Burkina.

La nomination de Maxime Somé, professeur de Lettres dans la région parisienne, comme ministre délégué, chargé de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, ne doit pas être juste un symbole, mais le signe d’une volonté politique d’associer la diaspora au développement économique du Burkina.

On évalue à 20 milliards de F CFA les fonds transférés chaque année par les Burkinabè de l’extérieur, essentiellement destinés à résoudre des problèmes domestiques, mais au-delà du volume des ces transferts, l’expertise de la diaspora pourrait être utile dans de nombreux secteurs d’activités.

Certes, il existe le Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger, mais cette structure est dans une profonde léthargie et le projet Migration internationale pour le développement en Afrique (Mida/Burkina) tarde à voir le jour.

L’Acte constitutif de l’Union africaine, que notre pays a ratifié recommande de considérer la diaspora comme la sixième région du continent. Pourquoi la diaspora ne constituerait-elle pas la 14e région du Burkina ?

Joachim Vokouma,
Lefaso.net

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