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Commémoration du 15-octobre : Les sankaristes ne savent plus où donner de la tête

Publié le jeudi 4 octobre 2007 à 08h58min

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A l’occasion des festivités marquant la célébration du 20e anniversaire de l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara, le comité local d’organisation a tenu un point de presse le mercredi 3 octobre dans la soirée au Centre de presse Norbert Zongo. Laquelle conférence a permis de se faire une idée des difficultés que rencontrent les admirateurs de feu Tom Sank sur leur chemin.

Difficulté d’avoir une grande salle de conférences en vue de tenir leur symposium qui aura lieu du 11 au 14 octobre, difficulté d’avoir un lieu d’hébergement pour les invités qui feront le déplacement à Ouaga, incendie du véhicule de l’artiste musicien, animateur radio et président de la commission animation du comité d’organisation ; tels sont les différents points qui ont été développés lors de cette conférence de presse. Pour animer les échanges avec les journalistes, il y avait sur la table Chérif Sy, président du comité local d’organisation, Hubert Bazié, président de la commission média, Jonas Hien, l’adjoint de Chérif Sy, et Me Bénéwendé Sankara de la commission thème.

De la déclaration liminaire, lue par Jonas Hien, il ressort que les participants et sympathisants viendront de partout ; tant de l’intérieur du Burkina que de l’extérieur. Les lieux qui ont été retenus sont l’Atelier théâtre burkinabè (ATB), l’Espace Gambidi et le siège du comité d’organisation, sis à l’espace communication aux 1200 logements. Le centre de presse Norbert Zongo pourrait être sollicité en cas de besoin. Les organisateurs avaient préalablement eu l’accord (un contrat en bonne et due forme) du CBC pour louer sa salle de conférences du 12 au 14 octobre. Mais aux dernières nouvelles, les responsables du CBC se sont rétractés.

Chérif Sy affirme que lui et ses camarades ont refusé d’aller chercher l’argent qu’ils avaient versé au titre de la location, car ils préfèrent se conformer aux dispositions prévues par le contrat en cas de litige. Chérif dira qu’il ne s’agit pas d’un non-respect des règles de l’art de leur part : « Il s’agit bien d’un rapport de force exercé par les princes et les seigneurs du moment. Mais même s’il faut tenir cette commémoration dans un trou de souris, nous le ferons sur cette terre du Burkina. Et pour que ça ne se fasse pas, il faudra qu’on nous extermine tous ».

Où est passée la TNB ?

Le stade du 4-Août, qui avait aussi été sollicité pour abriter un concert géant et des invités, s’est aussi débiné, au profit sans aucun doute de la mouvance Blaise Compaoré, selon les sankaristes.

Le chargé de communication, Hubert Bazié, s’est indigné de l’absence de la Télé nationale à cette conférence de presse. Il n’a pas compris pourquoi la TNB a couvert avec faste et de façon gigantesque (l’intégralité de la conférence a été diffusée) le point de presse de ceux d’en face, c’est-à-dire ceux qui ont décidé de fêter les 20 ans de renaissance démocratique du Burkina avec Blaise Compaoré, et a décidé de faire le black-out sur la conférence des sankaristes. De toute façon, ce ne sont pas les explications qui manqueront.

Hubert Bazié, très frustré, dira que lui et ses camarades vont commémorer une date dont les fondements reposent sur le cadavre d’un homme sur lequel trône le pouvoir actuel. Pour ce qui est du manque de moyens pour organiser les choses à la mesure de ce que le parti au pouvoir et ses amis envisagent, les conférenciers feront remarquer que « lorsque l’on n’a que 1 000F, on fait des funérailles de 1 000F, et lorsqu’on a 1 milliard, on fait des funérailles de 1 milliard ».

L’autre point saillant, et actualité oblige, a été l’incendie du véhicule de l’animateur de radio et artiste musicien très engagé devant l’Eternel, Karim Sama dit Sams’K Le Jah, président de la commission animation (lire pages 10 et 25). A ce propos, le président du C.L.O., Chérif Sy, s’est dit outragé que certains pensent que Sams’K veut se faire voir : « C’est minable de penser de la sorte car avant que Norbert ne soit brûlé, il a été l’objet de plusieurs menaces ».

C’est la raison pour laquelle Me Bénéwendé dira que si ces menaces sont de la provocation, il faut en prendre acte. Mais leur conviction profonde est que leur sécurité repose entre les mains de ceux dont c’est le devoir d’assurer leur protection et ils attendent qu’ils assument ce devoir. Pour eux, cette commémoration n’est pas source de conflit avec le pouvoir en place et ne devrait pas être vue de la sorte. Pour l’heure, la venue de l’épouse de Sankara n’est pas confirmée.

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 4 octobre 2007 à 17:12, par Wendy En réponse à : > Commémoration du 15-octobre : Les sankaristes ne savent plus où donner de la tête

    Le pouvoir doit savoir que ces actes qui entravent les Sankaristes de mener leurs activités sont déjà contraires au thème retenu pour la commémoration des 20 ans de Blaise Compaoré au pouvoir (il ne faut pas se cacher derrière de faux concepts et débats dans la définition de ces manifestations). En effet, ils ont retenu comme thème "Démocratie et développement en Afrique", tout un programme. Il aurait fallu commencer par montrer cela à un niveau micro par des attitudes nobles et responsables au lieu de baillonner ces gens qui veulent justement s’exprimer. C’est vraiment dommage et cela prouve que le pouvoir n’a que faire de la démocratie.

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