Et pour la première fois depuis 1993, des élections ont pu mobiliser l’ensemble de la classe politique togolaise. Même l’Union des forces du changement (UFC) de l’opposant Gilchrist Olympio trouve son compte. Cela est tout à fait salutaire et à l’honneur d’un retour des bonnes pratiques démocratiques dans ce pays voisin du Burkina Faso.

Cependant, le plus dur est à venir : réussir des élections libres, transparentes et crédibles, comme le recommande fortement l’Accord politique global paraphé à Ouagadougou le 19 août 2006 et signé le lendemain à Lomé. Ce rendez-vous électoral sera un vrai baromètre de la bonne foi des signataires de l’Accord politique global. Sa bonne tenue permettra aux togolais de céder un peu de leur confiance aux institutions républicaines, aux hommes politiques et de prendre définitivement un nouveau départ.

Car, les dérapages de l’élection présidentielle du 24 avril 2005 avec son corollaire de morts et de dégâts divers, sont encore frais dans les mémoires. Mener à bien les législatives qui s’annoncent, viendra convaincre les masses que le politique togolais est plus que jamais décidé à tourner les pages antidémocratiques de son histoire. Convaincre les populations mais aussi et surtout la communauté internationale, les bailleurs de fonds notamment. C’est un secret de polichinelle que l’Union européenne a rompu depuis 1993, sa coopération avec le Togo pour “déficit démocratique”. De ces législatives du 14 octobre, dépend la reprise de la collaboration du Togo avec l’Europe. L’enjeu est donc grand.

Il importe que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les autres structures impliquées dans l’organisation mettent du sérieux jusqu’au bout de l’opération avec en avant l’intérêt national. Les milliers d’observateurs nationaux et internationaux dépêchés sur le terrain, doivent également ouvrir l’œil et le bon pour décourager, voire empêcher les agissements à même de porter un coup au processus. Ce sera tant mieux pour les africains qui apprennent de plus en plus à laver leur linge sale en famille.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya