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Multiples violations des droits humains au Liberia et en Côte d’Ivoire en 2003

Publié le jeudi 27 mai 2004 à 07h56min

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L’année 2003 a été encore une fois placée sous le signe de multiples violations des droits de l’Homme en Afrique de l’ouest, notamment à la faveur des conflits armés au Liberia et en Côte d’Ivoire, selon un rapport publié par Amnesty International.

"Conflits armés généralisés, répression des opposants politiques , persécution des défenseurs des droits de l’Homme, violences contre les femmes et les enfants" ainsi que "trafic illégal de ressources et d’armes, impunité quasi-totale pour les violations des droits de l’Homme passées et présentes" ont caractérisé la situation pour l’année écoulée, selon l’ONG basée à Londres.

En Côte d’Ivoire, où une rébellion armée a déclenché le conflit en septembre 2002, et au Liberia, où l’ex-président Charles Taylor a dû quitter le pouvoir en août sous la pression conjuguée des rebelles et de la communauté internationale, "les forces gouvernementales et les groupes d’opposition armée ont fréquemment commis des violations des droits de l’Homme", parmi lesquelles "l’utilisation et le recrutement d’enfants comme combattants et esclaves sexuels".

Les factions en guerre au Liberia ont toutes commis des "meurtres, tortures, viols et autres formes de violences sexuelles", accuse Amnesty.

En juin, le président Taylor a été inculpé pour crimes de guerre et contre l’humanité par le tribunal spécial pour la Sierra Leone, "une première pour un chef d’Etat en exercice", se félicite Amnesty, déplorant toutefois que le gouvernement du Nigeria ait offert l’asile à l’ancien chef de guerre élu président en 1997 malgré le mandat d’arrêt international dont il fait l’objet.

En Côte d’Ivoire voisine, "le départ de Charles Taylor du pouvoir et du Liberia a contribué à stabiliser le conflit" mais la mise en oeuvre de l’accord de paix de Marcoussis est demeurée problématique. "Et aucun progrès n’a été réalisé dans les enquêtes sur les nombreuses violations des droits de l’Homme signalées chez toutes les parties au conflit" ivoirien, regrette le rapport.

Ces violations se sont poursuivies tout au long de l’année, "se soldant par des dizaines de milliers de réfugiés et de déplacés civils".

Dans la capitale économique Abidjan, "plusieurs personnes ont été enlevées par des individus en armes, dont certains membres des forces de sécurité agissant durant les heures de couvre-feu", d’autres "exécutées sommairement" y compris par des officiers en civils, souligne Amnesty.

Dans l’ouest ivoirien limitrophe du Liberia, "des groupes d’opposition armés ont attaqué des villes et villages, tuant des civils, violant des femmes et procédé à des enrôlements forcés", une pratique commune à tous les belligérants et qui a particulièrement visé "les réfugiés libériens et les mineurs de 18 ans", poursuit le document.

Dans un climat de "xénophobie" et "d’appels à la haine", "les forces de sécurité gouvernementales et des milices pro-gouvernementales s’en sont pris à des journalistes ivoiriens et étrangers", rappelle l’ONG, dénonçant l’"impunité" dont jouissent les responsables de toutes ces violations.

A l’inverse, Amnesty se réjouit de "l’amélioration de la situation des droits de l’Homme" en Sierra Leone permise par la "consolidation de la paix" après dix années d’une guerre civile sanglante (1991-2001) qui a fait jusqu’à 200.000 morts et des milliers de mutilés.

Le tribunal spécial de Freetown, chargé de juger les principaux responsables du conflit, est notamment salué comme "un progrès significatif pour mettre un terme à l’impunité" qui fait défaut au Liberia et en Côte d’Ivoire voisines.

Les premiers procès de neuf accusés actuellement détenus doivent débuter le 3 juin prochain.

Amnesty International se félicite également du travail de la Commission Vérité et Réconciliation qui, malgré de grandes difficultés budgétaires, a enregistré des milliers de témoignages sur les crimes et abus commis durant la guerre civile.

AFP

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