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Millenium Challenge Account : Les Américains dans nos murs

Publié le mardi 2 octobre 2007 à 07h52min

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Bissiri Joseph SIRIMA , coordonateur du MCA

Petit à petit, le navire battant pavillon « Millenium Challenge Account (MCA) » sort de la brume et se fait précis. La preuve : hier dans la salle de conférences du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, a eu lieu l’atelier de lancement de son volet agro-sylvo-pastoral, à travers une rencontre entre les parties burkinabè et américaine, pour discuter de la faisabilité des projets conçus à cet effet.

Certainement qu’au moment où vous nous lisez, les différentes personnes impliquées dans la rencontre du Millenium Challenge Account (MCA) ont rejoint, ou sont sur le point de rejoindre Ouaga 2000 pour la 2e et dernière journée des échanges. Un autre jour, qui sera de durs labeurs sachant qu’il n’est pas toujours facile de convaincre un bailleur de fonds qui, plus est, se trouve être américain.

Depuis hier donc, trois parties sont en pourparlers. Ce sont : la partie burkinabè (MCA), celle américaine du Millenium Challenge corporation (MCC), venue de Washington, et des experts du bureau d’études Roche du Canada. L’objectif de la rencontre, c’est de déterminer la faisabilité technique et la fiabilité économique des projets qui doivent être financés par le MCC.

Pour la composante sylvo-agro-pastorale, il s’agit de l’aménagement du Mouhoun supérieur, de l’appui à la petite irrigation le long du fleuve Comoé et de l’appui aux structures de recherche. Ces projets tournent autour de la cinquantaine de milliards de francs CFA. Mais qu’on ne se méprenne pas. La seule ambition de la structure dirigée par Bissiri Joseph Sirima ne se limite pas à ces projets. Il y a bien d’autres volets et le tout fera plusieurs centaines de milliards.

Côté officiel, la cérémonie d’ouverture de l’atelier a été présidée par le ministre délégué à l’Agriculture, Issaka Maïga. C’est d’ailleurs ce seul discours qui en a été le plat principal. Il a loué la structure dont l’une des ambitions est de promouvoir l’agriculture irriguée, qui apporte plus de sécurité dans l’autosuffisance alimentaire, puisqu’elle minore les effets des aléas climatiques. In fine, il a souhaité que les évaluations aboutissent à la mise en place de projets viables ; « pour le plus grand bonheur de nos populations », a-t-il précisé.

Petit à petit, le MCC fait son nid au pays des hommes intègres. L’idée est facile à appréhender si l’on remonte à 2002, quand l’actuel président américain, Georges Bush, a pris l’engagement de fournir davantage de ressources aux pays qui assument pleinement leurs responsabilités dans leur propre développement. Cet acte s’est traduit par la création de « Millenium Challenge Corporation » (MCC). Cette institution, dont la mission est de réduire la pauvreté grâce à la croissance, a été dotée d’un fonds appelé « Millenium Challenge Account » (MCA).

L’éligibilité des pays à ce fonds obéit à des critères de sélection basés sur trois domaines principaux : la bonne gouvernance, les ressources humaines, l’environnement économique. La situation du Burkina a, cependant, montré que malgré les performances en matière de croissance atteintes, les résultats n’ont pas été suffisants pour améliorer significativement le bien-être de la population. Mais la détermination du pays à sortir de la pauvreté lui a valu toutefois d’être éligible au MCA, en novembre 2005.

Mais il ne suffit pas d’avoir le « oui » des Washingtoniens pour aussitôt toucher le pactole qui va servir au développement. Si fait que depuis deux ans, c’est la course contre la montre (surtout qu’il ne reste plus que trois ans) pour trouver et démarrer des projets qui puissent rencontrer l’assentiment du bailleur de fonds. Vivement donc que cette rencontre de Ouagadougou puisse convaincre le MCC de parapher ce qu’ils appellent dans leur milieu « le Compact ». Une fois ce geste fait, le cordon de la bourse sera finalement délié.

Issa K. Barry

L’Observateur

P.-S.

Voir le sote du MCA Burkina : http://www.mcaburkina.bf/

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