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Visite du président togolais à Ouaga : Faure Gnassingbé, muet comme une carpe

Publié le mardi 2 octobre 2007 à 08h23min

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Le président togolais Faure Gnassingbé a rendu le lundi 1er octobre 2007 une visite (de courtoisie) à son homologue burkinabè, Blaise Compaoré. Mais l’hôte du jour a tout simplement refusé de décliner ne serait-ce que l’objet de sa visite aux journalistes burkinabè et togolais.

Pour une visite éclair, celle rendue par le président togolais Faure Gnassingbé à son alter ego burkinabè, Blaise Compaoré, le fut sans doute. Arrivé à 11h passées de quelques minutes à bord de l’avion présidentiel, un Boeing 707, l’homme fort de Lomé a été accueilli à sa décente par son homologue.

Les deux hymnes nationaux exécutés et la troupe passée en revue, les deux chefs d’Etat se sont engouffrés dans un pavillon du salon d’honneur de l’aéroport international de Ouagadougou. Quel peut bien être l’objet de ce bref passage de Faure à Ouaga ?

Les langues ne se sont pas déliées puisqu’après 5 mn d’attente, le directeur de la communication de Faure ainsi que celui de Blaise vont porter à la connaissance des journalistes, massés à la porte du salon, que l’hôte de Blaise a dit qu’il ne parlerait pas.

Mais s’il a préféré rester muet comme une carpe, on n’a pas pour autant besoin d’être grand clerc pour imaginer que le successeur d’Eyadema est venu faire à l’enfant terrible de Ziniaré le point des préparatifs et des derniers réglages de la machine électorale qui doit se mettre en branle au Togo à la faveur des législatives du 14 octobre prochain. D’ailleurs, il était prévu une rencontre à l’approche de cette date.

Et lors de la dernière rencontre de la VIIIe session du comité de suivi du dialogue intertogolais, le ministre burkinabè des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibril Bassolet, soulignait qu’il était nécessaire de tenir un cadre de concertation avant la campagne électorale (qui s’est ouverte le samedi 29 septembre dernier et qui prendra fin le 12 octobre) afin de prévenir tout ce qui pourrait intervenir comme problème au cours du scrutin.

Ces élections, il faut le rappeler, ont été reportées deux fois par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le scrutin avait, en effet, dans un premier temps, été fixé au 24 juin 2007, puis repoussé au 5 août, avant d’être reprogrammé pour le 14 octobre.

Après un tête-à-tête suivi d’un déjeuner à Ouaga 2000, Faure et sa suite ont quitté Ouagadougou en fin de matinée ; repartis comme ils sont venus, après avoir fait mystère de la raison de leur séjour.

Kader Traoré

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Une première expérience bien triste

Habitué à couvrir les activités sportives, nous voilà appelé d’urgence par la hiérarchie du journal pour prêter main-forte au desk politique pour un reportage ; et pas des moindres, puisqu’il fallait assurer la couverture médiatique de l’arrivée de Faure Gnassingbé à Ouaga.

Mais pour un baptême de feu, ce fut bien triste, puisqu’après avoir devisé avec quelques ministres du gouvernement Tertius dans l’attente du chef d’Etat togolais, notre déception fut grande lorsque les communicants des deux Excellences lâchèrent « Faure dit qu’il ne parle pas ». "Comment peut-il refuser de parler ?" nous sommes-nous demandé intérieurement ? Il pourrait au moins décliner, ne serait-ce que, l’objet de sa visite.

C’est la moindre des choses à notre avis, quitte à ce qu’il débite des propos convenus et cette langue de bois indigeste dont ils sont coutumiers. Nous nous sommes alors demandé ce que diable nous allions pouvoir raconter à nos lecteurs. Mais, puisqu’il fallait bien écrire le papier, à la phobie de la feuille blanche, a suivi une petite inspiration qui a consisté à broder en spéculant sur la base du contexte dans lequel intervenait cette visite. J’étais d’autant plus tenu par une obligation de résultat qu’un de mes collègues s’était fait remonter les bretelles il y a quelques mois pour avoir prétendu que le visiteur de Blaise n’ayant pas fait de déclaration à sa sortie d’audience, il n’y avait pas matière à disserter.

Dans le présent cas de figure, si le président ne voulait pas parler à la presse, un membre de sa délégation pouvait quand même briefer les journalistes. Ce n’est pas si compliqué que ça. Et le plus triste, c’est qu’ils seront les premiers à dire demain que les journalistes écrivent des ragots. Comme si être journaliste, c’est être un devin. Faudra à la fin savoir ce qu’on veut même s’il est vrai que les pisse-copies peuvent et doivent souvent passer par des sources détournées pour avoir l’info et aller au-delà des bla-bla-bla qu’on leur sert habituellement !

K.T.

L’Observateur

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