LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

APE : Deux étudiants déplorent l’inertie de la société civile

Publié le jeudi 27 septembre 2007 à 07h25min

PARTAGER :                          

Ces deux étudiants en droit estime que la société civile burkinabè est tombée dans l’apathie face à la question des Accords de partenariat économique.

Les Accords de partenariat économique (APE) sont des conventions qui ont pour but la libéralisation des échanges entre l’Union européenne et les pays ACP. Il s’agira, en effet, de créer une zone de libre-échange entre l’UE et les pays ACP. Ce qui aboutirait à la suppression des barrières entre ces deux parties. Il s’agit, en fait, de l’ouverture de nos marchés aux produits en provenance de l’UE et de l’exposition de nos producteurs à la concurrence des entreprises européennes.

Avec nos économies encore fragiles, signer ces APE serait un véritable suicide économique pour nos pays. Car, nous sommes sans ignorer l’importance des droits de douanes dans nos économies. Ils contribuent, pour une grande partie, aux budgets de nos Etats. Au pays des hommes intègres, par exemple, on estime des pertes annuelles sur les 12 ans que dureront les APE (2008-2020) à près de 135 milliards de F CFA.

Alors, il paraît déraisonnable de créer une zone de libre-échange entre l’UE et les pays ACP qui sont 31 fois moins riches que cette première : ce serait une bataille entre la souris et l’éléphant.

Par ailleurs, de nombreuses études sur les impacts des APE se rejoignent pour démontrer qu’en cas de mise en oeuvre des APE, nos économies seront sérieusement touchées, notamment par des pertes énormes des recettes budgétaires. Or nous sommes très peu confiants quant à la volonté de l’UE à prendre en charge les moins-values des recettes douanières.

A moins de quatre mois de la date butoir pour la signature des APE, le constat n’est pas bon. Du côté UE, la pression est grandissante à l’endroit des pays ACP pour la signature des APE. Du côte ACP, la lutte est difficile à mener, du fait de la multiplicité des acteurs et du manque de coordination des actions : aucune action concrète, notamment au Burkina Faso, n’est menée.

Ce qui est désolant, c’est ce silence, cette inertie, voire cette indifférence de la société civile. Ayant bien commencé avec la distribution de tracts anti-APE, tels "non aux APE" ou "stop aux APE", après, elle est de plus en plus absente, invisible sur le terrain des APE. Or, ne dit-on pas que la fin d’une lutte vaut mieux que son commencement ? Alors, il est temps et même grand temps de se réveiller, messieurs ! Il n’est pas normal qu’on ne vous sente plus à moins de quatre mois de la signature des APE qui serait une tragédie pour nos économies. Vous ne devez pas vous taire, il faut agir pendant qu’il est temps. C’est à vous de tirer le sonnette d’alarme et de rabâcher à nos gouvernants qu’ils ne doivent même pas penser, un seul instant, à signer de tels accords au regard du préjudice que cela provoquerait.

Vous devez continuer à provoquer un débat national autour de cette question d’importance vitale. Vous devez tenir les populations et les acteurs du développement en éveil.

Messieurs, il faut de l’action, parce que l’heure est grave, et même très grave. Mais, sachez que nous n’avons pas l’intention de vous faire une leçon de morale ou vous apprendre votre travail. Loin de là ! Seulement, à l’étape actuelle, vous paraissez plus absents que jamais devant une tragédie que constituerait la signature des APE pour nos économies si fragiles.

A bon entendeur, salut !

Nagalo Y. Alexis & Yamba Marcel

Etudiants en maîtrise de Droit à l’université de Ouagadougou

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 1er octobre 2007 à 02:09, par Père Jacques Lacour En réponse à : > APE : Deux étudiants déplorent l’inertie de la société civile

    je voudrais simplement qu’ils nous disent dans quelle association ils militent, ou ONG qui se bat contre
    les APE. "Mieux vaut allumer une petite lampe que de crier contre l’obscurité".
    Tous mes encouragements, en passant, à l’équipe du Fasonet

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?