LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Gouvernance nationale : Rupture, mode d’emploi

Publié le jeudi 27 septembre 2007 à 07h53min

PARTAGER :                          

L’annonce faite par le Premier ministre Tertius Zongo à sa prise de fonction, de rompre avec les habitudes du passé, en engageant notamment une lutte sans merci contre la corruption, avait été accueillie par moult railleries et quolibets dans certains milieux "bien pensants".

Des "theseurs" convaincus que, Zongo, malgré toute sa bonne volonté, ne pourra aucunement nettoyer les écuries d’Augias. A l’analyse de certains faits et gestes récents du landerneau politico-administratif burkinabè ; force est cependant de reconnaître que la rupture prônée par "T.Z." est bel et bien en marche, au contraire de celle de Nicolas Sarkozy qui s’est pour le moment contenté de "mesurettes" afin de ne pas heurter frontalement ses compatriotes et entraîner une fronde sociale.

Pour en revenir à notre sujet, disons que les "informations" émanant de la Cour des comptes et qui "filtrent" dans la presse, sont symptomatiques de la volonté de l’exécutif de couper les tentacules de l’hydre de la corruption. Un signal clair pour dire qu’il n’y a plus de puissants et de lampistes, chacun devant dorénavant répondre de ses actes. Dans cette optique, tous ceux qui seront pris, paieront, à l’instar de ceux qui ont été impliqués dans les fraudes aux examens et concours et qui ont été "dégagés", en bonne et due forme après avoir été confondus par la justice.

Autre signal fort, le remaniement intervenu à la tête du Conseil constitutionnel, qui, même s’il peut être interprété comme un acte entrant dans le fonctionnement normal des institutions, n’en apparaissait pas moins nécessaire au regard des rumeurs qui entouraient la gestion de l’institution. Le nouveau président, Dé Albert Millogo ne s’y est d’ailleurs guère trompé, lui qui, dans son discours d’investiture, a indiqué qu’il ne fallait plus succomber "à la tentation de ces infections opportunistes communément appelées corruption".

Last but not the least, on se rappelle que lors de l’entretien qu’il a accordé récemment à la presse, Blaise Compaoré a indiqué que l’heure était désormais "au travail et à la production de résultats pour satisfaire les besoins fondamentaux des populations à la base". Une consolidation des acquis impossible, si l’économie est gangrenée par la corruption et la fraude.

Derrière le "guerrier" Zongo, se profile donc l’ombre du grand boss, la sauvegarde de ses intérêts étant prise en compte, le peuple ne peut qu’applaudir ce "new-deal" en témoignent les propos qui ont suivi le "dégagement" des margoulins de la Fonction publique.

L’état de grâce se poursuit donc pour Zongo (malgré cette flambée des prix à laquelle il faudra trouver des solutions énergiques) et pourrait perdurer s’il garde toujours à l’esprit que la voix du peuple est celle de Dieu.

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 27 septembre 2007 à 10:44, par Oran En réponse à : > Gouvernance nationale : Rupture, mode d’emploi

    L’indice de perception de la corruption vient d’être publié ce mercredi 26 septembre.
    Le Burkina Faso dégringole dans le classement et se classe à la 105è place mondiale sur 179 pays. Il passe ainsi de 70è/158 en 2005 à 79è/163 en 2006 et finalement à 105è/179 en 2007. Il perd 9 places entre 2005 et 2006 et 26 places entre 2006 et 2007. Les notes obtenues qui lui ont valu ces classements sont respectivement de 3,4 en 2005 ; 3,2 en 2006 et 2,9. La conclusion est que le Burkina perd aussi bien en points qu’en classement.
    La corruption au Burkina est donc perçue aussi bien au plan national qu’international comme un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur. La tendance est négative et nécessite des actions énergiques. Des pays comme le Gabon, qui autrefois était considéré plus corrompu que le Burkina se sont améliorés en 2007. Ainsi le Gabon se classe au 84è rang en 2007 alors qu’il était au 90è rang en 2006. C’est un peu la preuve que la tendance peut être inversée dans un sens positif avec des actions ciblées et dissuasives.

    Sur le plan africain, le Bukina passe de 10è rang en 2006 au 17è rang en 2007.

    Parmi les 14 pays africains partenaires du Canada, le Burkina se classait au 3è rang après le Ghana et le Sénégal en 2006. En 2007, il se classe au 4è rang après le Ghana, le Sénégal et la Tanzanie. Même s’il conserve encore une place plus ou moins respectable parmi les pays partenaires, l’arbre ne doit pas cacher la forêt car en matière de corruption, le rang n’a de sens que s’il est accompagné d’une note respectable. Un indice de
    2,9 point en 2007 pour le Burkina n’est pas du tout l’idéal lorsqu’on sait que la note maximale de l’IPC est de 10 (Le Danemark, 1er est noté 9,4 et le Botswana, 1er pays africain mais 37è au plan mondial a une note de 5,6.

    Il y a beaucoup à espérer que la concertation sur la corruption, entamée au plus haut niveau du gouvernement (Premier Ministre) avec les PTF, va amener une inversion de la tendance dès la prochaine publication de TI. Autrement, il y à craindre que le climat social ne se détériore vraiment.

    Bon courage TZ et il faut donner l’exemple même si le poisson pourrit par la tête.

    • Le 27 septembre 2007 à 16:08, par KgB En réponse à : > Gouvernance nationale : Rupture, mode d’emploi

      Infinimment merci pour ces statistiques. Esperons que des gens ne vont pas nous sortir das arguments ridicules du genre, "ce rapport n’est pas fiable, on va produire notre propre rapport". C’est une bonne chose que d’avoir de telles statistiques qui doivent etre vues comme une sorte d’alerte a etre plus vigilant... Malheureuseument il ya une race de Burkinabes qui ne veulent rien entendre du genre, pour eux, tout etant rose dans le meilleur des mondes.

    • Le 28 septembre 2007 à 15:59 En réponse à : > Gouvernance nationale : Rupture, mode d’emploi

      MERCI POUR CES STATISTIQUES QUI TIRENT LA SONNETTE D’ALARME. ESPERONS QU’ELLES SUSCITENT LES BONNES REACTIONS !!!

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique