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Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

Publié le lundi 24 septembre 2007 à 08h10min

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Celui qui a été mêlé à la très controversée affaire de grippe aviaire au Burkina n’est pas seulement le patron du "Camping le Pharaon". Il a aussi traîné sa bosse à travers le monde. Parmi ses innombrables voyages et tout au long de ses rencontres, il a côtoyé d’illustres hommes politiques du continent africain.

Mobutu Sese Seko qui nous a quittés il y a 10 ans, précisément le 7 septembre 1997, fait partie de ces personnalités. Prince Isaac nous a parlé de l’homme qu’il appelle affectueusement son grand ami. Economie d’une rencontre.

Voilà dix ans que Mobutu nous a quittés. Vous qui avez connu l’homme que pouvez-vous nous dire de lui ?

Prince Isaac : Effectivement j’ai été proche de Mobutu. J’ai longtemps côtoyé l’homme. Je faisais la navette Lomé- Gbadolite - Kinshasa. Pendant les troubles politiques de la conférence nationale, du temps de Mgr Mosengwo, il s’était un peu retiré à Gbadolite, laissant la charge de l’Etat aux protagonistes de ladite conférence. Je l’ai donc connu par le biais de mon grand ami feu Gnassingbé Eyadema, qui lui avait parlé de moi au téléphone, et le lendemain son avion privé est venu me chercher à Lomé. Cela se passait en 1992 au temps où il était toujours à Kinshasa. C’est donc comme ça que je suis rentré en contact avec lui.

Du temps où vous l’aviez connu, comment était-il ?

C’était toujours un grand homme qui aimait son peuple. Mais vous savez, un seul homme ne peut pas tout faire. Il avait plus de mauvais conseillers que de bons. Il était très attachant et très sympathique comme homme.

Que pouvons-nous retenir de cet homme ?

De son vivant, il a fait du mieux qu’il a pu pour son pays le Zaïre, aujourd’hui la République démocratique du Congo (RDC). Vous savez, ce pays est très grand, et il était celui qui avait pu y maintenir la paix pendant très longtemps. Il est très difficile de trouver un remplaçant à cet homme. C’est vrai, on l’accusait de beaucoup d’exactions et d’atteintes aux droits de l’homme, mais connaissez-vous un seul chef d’Etat africain qui échappe à de telles accusations ? C’était un homme et il n’était donc pas parfait, mais il fut un grand homme et je sais qu’il est difficile de le remplacer.

Avez-vous gardé des contacts avec la famille de Mobutu ?

Non, pas spécialement, sauf Jean-Pierre Bemba, son gendre, qui a épousé l’une des filles de Mobutu. Du temps où il était vice-président, on avait eu quelques contacts téléphoniques. Mais depuis qu’il est reparti en exil forcé, je n’ai plus eu de ses nouvelles. Comme la famille est dispersée, il est difficile de maintenir le contact. Certains ne m’ont même pas connu puisque je pouvais rester six mois environ avec Mobutu à Gbadolite.

Mobutu était-il un mordu du luxe ?

Il n’y a pas un seul chef d’Etat qui n’aime pas le luxe. Nombreux sont ceux qui ont construit à coup de milliards des villas ou des châteaux. En effet, Mobutu avait un palais à Gbadolite. C’est une localité qui se trouve dans la forêt, et où il y a des marécages partout. Il n’y a pas de route. On y va par avion. Mais il faut reconnaître que sa maison était à la hauteur de sa stature.

Que faisiez avec lui à Gbadolite ?

Eh bien ! Je suis parti simplement lui rendre visite sur les conseils de mon grand ami Eyadema et nous sommes devenus de grands amis c’est tout.

N’avez-vous rien donné en retour de cette amitié ?

Que voulez-vous que je donne (il prend son temps avant de continuer) ? Je n’ai rien, et Mobutu était un grand croyant. Il faisait venir des sœurs religieuses chaque matin avec une Peugeot bâchée pour prier. Il n’hésitait pas à prier pour son pays, pour son peuple. Il s’était retiré parce qu’il se sentait affaibli par la maladie. J’étais avec lui et on jouait au jeu de dames. On y jouait jusqu’à des heures indues, et on mangeait bien. Il buvait du bon vin aussi, et quand on n’en avait plus, il me disait : "Grand cousin", parce que beaucoup de chefs d’Etats africains m’appellent ainsi. "Grand cousin, disait-il, prends mon avion et ramène-moi de Paris du Châteaux Brillant." Ça coûtait à l’époque autour de sept cent mille francs. Je pouvais en acheter 1 000 à 2 000 bouteilles pour lui. Voilà ce que je faisais, entre autres, avec lui.

Quelle est la plus grande joie que vous avez connue avec Mobutu ?

C’était en 1994. Il m’a fait don d’une fortune colossale après une de mes rares victoires au jeu de dames ; ça, je ne peux pas l’oublier.

Racontez-nous une anecdote qui vous a marqué avec Mobutu.

Un jour, après une partie de jeu de dames, il m’invite à le suivre dans sa chambre à coucher, tellement il avait confiance en moi. Je précise que dans sa résidence à Gbadolite, il avait près de 2 000 gardes du corps. On est rentré dans sa chambre et il me montre sa garde-robe. Ensuite il me dit : "Voilà, grand cousin, parmi tout ce que tu vois ici, choisit ce que tu veux afin de garder un souvenir de moi". J’ai pris au moins dix vestes. Il insiste pour que j’en prenne encore, alors j’en prends dix encore. Il me demanda d’en essayer une, ce que je fis et j’y étais tout petit tellement j’étais mince. Il s’est laissé aller à travers une hilarité avant de me dire : "Tu vas grossir." Tu vas manger de la viande sauvage", me dit-il, parce qu’il aimait la soupe de viande de singe, tout en continuant de rire.

Avez-vous assisté à sa chute ?

Oui et non, parce que lors de sa chute je me trouvais à Lomé. Feu Eyadema se trouvait à Pia dans son village. Son aide de camp l’a informé que le président Mobutu était arrivé. C’était après qu’il ait fui Kinshasa. Feu le président Eyadema est aussitôt revenu à Lomé pour le rencontrer. Mobutu était en ce moment très affaibli par la maladie. Il avait perdu beaucoup de poids. Il est alors resté une journée avant de se rendre au Maroc. Ce jour-là, quand je l’ai rencontré avec le président Eyadema, on sentait qu’il souffrait énormément.

Comment votre grand ami est-il tombé ?

Vous savez, Laurent Désiré Kabila a commencé par Gbadolite. Il y avait les troupes rwandaises qui sont venues par le fleuve Oubangui. Il était très difficile d’attaquer Gbadolite à cause de la forêt et des marécages. Mobutu était un vrai ami, et je pense que mis à part Feu le président Eyadema, il m’est très difficile de retrouver une telle amitié. Il faut que je vous dise que chaque année, en reconnaissance de cette amitié, je demande une messe en sa mémoire. J’ai toujours une pensée pour sa famille et je prie pour elle.

Par Aristophane Ouédraogo (Correspondante particulière)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 24 septembre 2007 à 13:05, par bil En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

    Jusqu’ à present je reste sur ma faim sur le contenu du message. Qui est reéllement Prince Isaac pour avoir la sympathie de deux chefs d’eta et qui ne sont les moindres. Quel travail faisait-il pour eux ?. Est ce pour jouer seulement aux dames ? De plus l’article ne nous fait pas avancer : Au faso qui est Isaac ?Que fait-il comme activité ?. Quel message voulait-on passer par cet article ?

    • Le 24 septembre 2007 à 16:44 En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

      Il est certain k cet interview peut laisser pantois plus d’un. L’interview du Pays a au moins le merite de nous montrer quelqu’un, un burkinabé de surcroit, qui affirme avec legereté qu’un chef d’Etat qui affrete un avion pour acheter plus de mille bouteilles de vin en france a 700.000 l’unité pour son plaisir personnel (si c’etait au moins pour recevoir des officiels) est un bon chef d’Etat qui aime son peuple alors que celui-ci croupit dans la mesure. L’excuse du "tous les chefs d’Etat africains sont accusés de ne pas respecter les droits de l’homme" est bidon. Triste tout simplement. Si ce monsieur veut faroter qu’il le fasse ailleurs. Si c’est pour se rendre sympa, c’est rater. Sanwé

    • Le 24 septembre 2007 à 18:37, par LeBurki En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

      On lit, on lit et on se dit qu’on aura une information, mais jusqu’à la fin RIEN. J’ai suivi l’évolution de la grippe aviaire au Burkina, je me rappelle l’abattage des poulets au camping (que je connais par ailleurs) mais le fameux prince Isaac ne me dit absolument rien. Et de secret, je n’en vois point qui puisse nous faire avancer, si ce n’est la complicité d’un compatriote avec un des grands dictateurs de l’afrique contemporaine.
      Franchement cet article aurait eu un intérêt si l’interviewé nous disait au moins comment il était devenu ami avec Eyadéma au point que ce dernier le recommande à Mobutu ? Etre ami avec ces deux dirigeants africains, notoirement connus et combattus comme des dictateurs, je trouve que ça ne grandit pas Isaac. C’est connu, quand des gens ont la chance d’approcher des dictateurs de près, leurs excuses auprès du bon peuple meurtri, c’est de dire toujours "oui, en fait il a un bon coeur, il n’est pas mauvais, c’est son entourage qui est mauvais, il n’a pas les bons comptes rendus, et tuti quanti". Hypocrisie que tout ça, car c’est la nature du dirigeant qui fait son entourage. Et justement, à moins que Isaac ne nous dise (Le journaliste du pays devrait préparer ses questions avec ces aînés qui s’y connaissent) exactement ce qu’il faisait pour ces deux dictateurs, je me permets de dire qu’il fait partie de ces conseillers occultes qui arpentent les couloirs de nos monarchies, distillant conseils irrationnels et autres prédictions cabalistiques, qui aident les dictateurs à opprimer davantage leurs peuples. De quoi donner la nausée en mangeant un poulet au "camping le pharaon".

      • Le 24 septembre 2007 à 22:22 En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

        Vraiment, Prince Isaac, vous aurez pu nous présenter la splendeur du "Pharaon" au lieu de vous livrer à une libation de ces deux Présidents (Eya et Mobu) sur l’autel de la "mal-gouvernance" en Afrique. Dire que le Président COMPAORE connaît ce Monsieur doit nous faire peur, pour la simple raison que nous sommes soucieux de la bonne image du Président du Faso. Quelle science infuse a ce Monsieur pour envoûter tant nos dirigeants africains ? Rien et rien de rien. Le Président du Faso doit se méfier de cet homme dangereux qui a déjà enterré deux Présidents. Ce "Grand cousin" n’est autre qu’un destructeur de l’image déja bien écornée, des Présidents africains. Le Président du Faso est donc averti. Fini les partis de jeux de cartes avec ce personnage pas discret et aux allures fanfanronnantes. sidbala, France.

        • Le 25 septembre 2007 à 22:44, par Inoxydable En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

          Un cas typique d’échantillon pourri qui tels la peste, le SIDA, le cancer, la gangrène conduira, meme tout seul (et Dieu seul sait combien sont-ils ?) notre société à la ruine et à la décadence. De grace les média doivent avoir d’autres priorités que de ralayer les fantasmes de sinistres et sordides personnages

  • Le 24 septembre 2007 à 13:26, par Jah Verité En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

    Bonjour. Jusqu’à ce jour, je respectais le journal le pays. Mais de là à nous servir ces genres de choses là... C’est donnée l’occasion à des coutres-exemples de notre sociétés de raconter leur vie. Pensez à la jeunesse. Quel est le mérite de ce monsieur ??? Un pareusseux qui ne vivait qu’un crochet des chefs d’états qui sont rentrés dans l’histoire de l’Afrique à reculons... Mobutu et Eyadema ne sont que des pages très sombres de l’Afrique. Kaïto !!!!

  • Le 24 septembre 2007 à 15:37, par beker En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

    Quel message cet article veut-il faire passer ? Quel est l’objectif reel de cet article ? De grace, toute la planete connait Mobutu et Eyadema : Des DICTATEURS. Mobutu n’aimait pas son peuple comme le fait savoir ce Isaac. Que Isaac sache, que lui aussi a contribue a la misere du Zaire, aujourd’hui RD Congo. En colaborant avec ces TYRANS de l’histoire. Faites le calculs 1000 a 2000 bouteilles de vin dont l’unite est a 700 000 C CFA. Pendant que le peuple zairois vivait dans une extreme pauvrete.
    Malheureusement, ce cas ne se limite pas a Mobutu. telle est la vie de tous nos chefs d’Etat. C’est a leur mort ou leur depart du pouvoir que l’on voit tous ces crimes economiques. L’Afrique a encore du chemin a faire avant de ratraper les autres continents. PAUVRE AFRIQUE QUI SOUFFRE TERRIBLEMENT DE LA NAIVETE ET LA CUPIDITE DE CES DIRIGEANTS POLITIQUES.

  • Le 24 septembre 2007 à 17:29, par LIPTAKO En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

    "Aristophane Ouedraogo correspondante particuliere" votre particularité faire des interwiews avec des individus bizzare ou quoi ?

  • Le 25 septembre 2007 à 10:54, par mira En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

    Je ne vois vraiment pas l’interêt de cette interview. Prince Isaac n’a t-il pas honte de dire que Mobutu priait pour son pays quand tout le monde sait qu’il vénèrait les fétiches et qu’il sacrifiait des humains pour cela ? Qu’il nous dise ce qu’il faisait pour ces 2 chefs d’état à tel point qu’ils soient devenus de si grands amis.

  • Le 25 septembre 2007 à 17:24, par Mandag En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

    Pauvre Afrique comme dit l autre. Combien sont morts pour que ces messieurs puissent boire leur vin ?Que veut vehiculer cette histoire ? Le pays manque t il de sujets pour remplir son journal ? Et vous voulez que les blancs nous respectent !!!! Vraiment pauvre Afrique

  • Le 26 septembre 2007 à 03:28, par TaJo En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

    Je voudrais simplement dire merci a Aristophane Ouédraogo (Correspondante particulière)de nous avoir fait decouvrir le patron du "Camping le Pharaon" : Prince Isaac.

    Cet article ne nous instruit aucunement pas. Peuple Burkinabe, retenez bien ce nom. Ce type pourrait etre un grand sorcier, un de leurs. On dit souvent que ’’ ceux qui s’assemblent se ressemblent’’.

    A bon entendeur salut ! Et que le Dieu Tout-Puissant nous protege tous !

  • Le 27 septembre 2007 à 21:23 En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

    extraits de "Grippe aviaire au Burkina : Retour au foyer infectieux un an après" du N°6865 DU 13 AU 15 AVRIL 2007 de l’Observateur Paalga

    - Prince Isaac : "Je doute qu’il y ait eu la grippe aviaire au Burkina"

    - Vous voyagez beaucoup à travers le monde, est-ce dans le cadre des activités du camping ?

    Mes voyages n’ont rien à voir avec le camping. Je viens de rentrer d’Allemagne d’où j’ai ramené 8 chiots dont des bergers allemands, des dobermans et des pit-bulls. Avec ces chiens, je suis sûr qu’on ne reviendra pas dire qu’il y a la grippe aviaire chez moi. Je n’ai pas que le camping à gérer et mes multiples activités m’amènent à voyager constamment.

  • Le 5 octobre 2007 à 10:41 En réponse à : > Prince Isaac, patron du "Camping le Pharaon" : Le Burkinabè de Mobutu sort des secrets

    Juste une petite precision...

    Jean Pierre Bemba n’est pas marie a une des filles de Mobutu.

    La soeur de Jean Pierre Bemba est mariee a un des fils de Mobutu, Nzanga Mobutu, actuel Ministre de l’agriculture em RDC.

    Etant donne l’exactitude d’une information si facile a obtir je crainds que le degres d’amitie de l’interviewve et de Mr Bemba soit faible... tel comme l’article en soit d’ailleurs.

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