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Diplomatie burkinabè : En attendant les ambassadeurs, les sous-fifres

Publié le lundi 24 septembre 2007 à 08h00min

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Djibril Bassolé

Depuis la formation de l’actuelle équipe gouvernementale il y a quelque cinq mois de cela, les quatre anciens ambassadeurs qui l’ont intégré attendent que leur soient trouvés de dignes successeurs.

A tout seigneur tout honneur ; le Premier ministre himself, Tertius Zongo, débarqué de chez l’Oncle Sam sans crier gare ; ensuite Filippe Sawadogo, de la Culture, de la Communication et du Tourisme, porte-parole du gouvernement, rappelé lui de l’Hexagone ; puis Céline Yoda de la Promotion de la femme, revenue du Danemark ; enfin Salamata Sawadogo, rentrée, elle, du Sénégal.

Depuis lors, disions-nous, leurs fauteuils restés vacants attendent de nouvelles Excellences, sans qu’aucun nom ne sorte des secrets des dieux, plongeant les turfistes politiques burkinabè dans leurs éternels pronostics. Ce n’est donc pas sans raison que le compte rendu du Conseil des Ministres du 19 septembre 2007, celui-là même qui, sous l’ère Djibrill Bassolet aux Affaires étrangères et à la Coopération régionale, devait connaître du redéploiement du personnel diplomatique, était très attendu aussi bien des chancelleries que du citoyen lambda. Mais hélas, pour les ambassadeurs, il faudra encore attendre, puisque cette fois-ci Blaise et les siens ont privilégié les consuls, ministres, conseillers et attachés de défense ou de presse ; en un mot comme en mille, les sous-fifres, la garniture sans les plats qu’elle est censée accompagner.

Evidemment, plus d’un auraient souhaité que l’honneur de la nomination commençât par les plénipotentiaires, eux qui sont mieux placés que quiconque pour suggérer le choix de leurs collaborateurs directs et immédiats même s’ils n’ont pas le dernier mot et qu’ils doivent pouvoir travailler avec n’importe qui.

Mais qui sait ce qui se trame au palais du Kosyam via les Affaires étrangères, d’autant plus que kilométrique est la liste des chômeurs de luxe de l’Etat, tous ces gourous "en réserve de la République" ; et qu’il est sans doute plus facile de nommer un "cultureux" qu’une chef de mission diplomatique. Surtout que rien ne dit qu’on va se contenter de pourvoir aux quatre postes vacants, un mouvement d’ensemble n’étant pas à exclure. Une chose est sûre : ce ne sera pas ces diplomates en "jean" auxquels le Grand Manitou refuse tout pardon depuis leur historique marche syndicale d’avril 2007 au cœur de la capitale burkinabè qui seront nommés. Même si, ce faisant, ce sont des compétences qu’on range dans les archives de la fonction publique.

Rabi Mitibkèta
L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 24 septembre 2007 à 10:17, par Zizou En réponse à : > Diplomatie burkinabè : En attendant les ambassadeurs, les sous-fifres

    Je suis d’accord avec l’auteur de cet article, quand il dit que les ambassadeurs auraient ete mieux place pour suggerer leurs collaborateurs. Seulement, on est au Faso, et les choses ne se passent pas ainsi. Voila qu’un ancien footballeur, devenu controleur des postes, se retrouve aujourd’hui... conseiller a l’ambassade a Washington ! Sa baraka : il a reussi a s’approcher de Salif Diallo et de Bassolet. Ainsi va la vie, au Faso.

    • Le 24 septembre 2007 à 10:55, par Lefaso.net En réponse à : > Diplomatie burkinabè : En attendant les ambassadeurs, les sous-fifres

      Attendre les ambassadeurs ? C’est mal connaître l’ambiance aui règne actuellement au sein de ce ministère. Il semble qu’il y en a même qui ont organisé le retour de certains de leurs collègues à Ouaga pour pouvoir prendre leur place dans les postes à l’extérieur. C’est dire combien ils sont pressés de sortir du pays...

      Ainsi va le Faso...

      • Le 24 septembre 2007 à 15:58, par un spécialiste averti En réponse à : > Diplomatie burkinabè : En attendant les ambassadeurs, les sous-fifres

        Parfois, on se demande pourquoi les journalistes ne s’instruisent pas davantage sur certaines questions avant d’en parler.

        1) Dans aucun pays du monde, un ambassadeur n’a le droit de choisir ses collaborateurs à l’ambassade. Ce choix revient au ministre en charge des Affaires étrangères et au premier responsable de la diplomatie, le Chef de l’État. Quand les ambassadeurs s’immixent dans le choix du personnel technique de leur représentation diplomaque, c’est justement une dérive à éviter, surtout qu’il ne connaît pas forcément les compétences techniques dont dispose le ministère des affaires étrangères. Qui plus est ce serait la porte ouverte au népotisme, à la subjectivité, etc.

        2) Il ne faut pas non plus sous-estimer le travail de ces techniciens en les traitant de "sous-fitres". Souvent on voit l’ambassadeur, un homme politique qui "parle" mais derrière il y a un travail discret irremplaçable fait par les techniciens du metier. Un ambassadeur seul ne peut pas tout faire. En outre il y a beaucoup de règles, de traditions dans l’exercice de l’activité diplomatique. Un ambassadeur "politicien" qui n’est pas issue du personnel diplomatique doit forcément s’appuyer sur le travail et les conseils des techniciens pour éviter des dérives dans l’exercice de sa fonction. La diplomatie est faite de règles et de traditions partout dans le monde qu’un homme politique ne connaît pas s’il ne les a pas étudiées. Les postes de "ministre conseilller", "premier conseiller" , "deuxième comsseiller", "premier secrétaire" et "deuxième secrétaire" sont régis par des conventions et ne peuvent en principe être occupés par des gens qui ne sont pas du corps des affaires étrangères. Les autres postes "conseiller culturel", "conseiller économique", "attaché de presse", etc. sont également des postes importants qui peuvent être occupés par d’autres techniciens.
        Il appartient au journaliste qui s’y intéresse de se cultiver davantage sur le droit et la pratique diplomatique.

        • Le 25 septembre 2007 à 21:33 En réponse à : > Diplomatie burkinabè : En attendant les ambassadeurs, les sous-fifres

          Chers Internautes, cet article suscite la réflexion sincère suivante :

          Il n’y a pas seulement ceux qui ont une formation "diplomatique" qui peuvent représenter valablement le Burkina Faso à l’extérieur des frontières territoriales de notre pays. Il y a aussi ceux qui se battent dans l’ombre en dehors des caméras pour assouplir la condition humaine de certains villageois burkinabé.
          La fonction d’ambassadeur ou de consul honoraire n’est donc pas réservée ab initio, à cette catégorie particulière de "caste"...à savoir : les diplomates de formation. Par ailleurs, la fonction de consul honoraire qui consiste, entre autres, outre la défense du rayonnement du pays, à mettre des opérateurs économiques d’un pays avec ceux du Burkina Faso ne me semble pas une fonction éminemment difficile et personnellement, nous nous verrons jouer ce rôle de premier plan dans la région Est de France, d’autant plus que, dans la pratique, nous nous battons avec les burkinabé de Nancy, strasbourg, Bar-Le-Duc, Epinal, Luxembourg, dès que nous en avons l’opportunité, aux fins d’aiguiller des investisseurs français, luxembourgeois, belges et autres opérateurs économiques vers le Burkina Faso sans revêtir cette fonction consulaire. Pendant cet été par exemple, grâce à l’action concertée avec des burkinabé, (étudiants, travailleurs), la commune de Pulnoy, les autres associations soeurs, nous avons réalisé pour un village burkinabé, grâce à cette forme de coopération décentralisée, deux forages, équipé entièrement jusqu’au groupe électrogène, un dispensaire et une maternité construits par l’Etat, aménagé un terrain de foot-ball, construit un garage à vélos, apporté 44 vélos pour la coopérative villageoise, apporté une ambulance, un bus de 55 places sur un plateau de 40 tonnes pour la régie communale. Ces actions pourront encore être accentuées dans d’autres villages avoisinants si, les choses étaient officialisées, d’autant plus que les subventions des Conseils Régionnaux de l’Est de la France pourraient être d’une grande utilité et nous pourrions, ainsi, peser lourdement dans ces instances. Je rappelle enfin à l’attention des lecteurs du fasonet, que la fonction de Consul honoraire n’est pas rémunérée alors que celle-ci pourrait avoir des répercussions économiques pour de nombreux villages burkinabé. Je reste, en tout état de cause patient et continue, pour l’instant, dans le cadre associatif à étoffer cette coopération comme il se doit, dans l’intérêt bien compris de nos populations déshéritées en restant convaincu une fois de plus que les gouvernants ne peuvent pas penser à tous les aspects de cette lutte collective, isolée et discrète contre la pauvreté. D’ailleurs, notre petite expérience nous révèle, si besoin en était, que plus on est discret, plus les actions sont efficaces. Me Kéré, France.

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