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Affaire PAI : "L’Administration gagne en crédibilité en sortant de l’arbitraire"

Publié le mardi 18 septembre 2007 à 07h38min

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En attendant le délibéré du Conseil d’Etat sur l’affaire PAI le 09 octobre prochain, l’administration s’en est lavée les mains certes, mais ce n’est pas pour autant que les frères ennemis vont entonner la même chanson.Ainsi à Akotagué Oscar qui s’offusquait dans notre édition du 11 septembre du jet d’éponge de l’administration, Abdou Salam Ouédraogo rétorque ci-après qu’elle ne saurait persévérer dans l’erreur. Ce point de vue en dit long.

Militant du PAI, c’est évidemment avec une grande attention que je suis les péripéties de ce qu’on appelle "l’Affaire PAI", notamment dans ses rapports avec la justice et l’administration. Comme le savent beaucoup de Burkinabé, les progrès de la démocratie dans notre pays sont aussi reflétés par les actes de l’administration et surtout de la justice.

Dans sa livraison du mardi 11 septembre 2007, "L’Observateur Paalga" a publié une lettre ouverte au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), d’un certain Akotagué Oscar "militant du PAI, membre du Bureau exécutif central-BEC".

M. Akotagué Oscar souligne dans sa lettre que l’avocat de Soumane Touré est aussi celui du MATD (ce qui est révélateur de la collusion instituée), dans "l’Affaire PAI" qui les oppose au PAI représenté par Philippe Ouédraogo. Pour lui donc, cet avocat ayant de son chef fait appel au nom du MATD, ce dernier doit se laisser conduire par le bout du nez et approuver ses positions sans murmure ! Autrement dit, le "client" doit suivre son avocat, et non l’inverse, contrairement à la règle !

Pour M. Akotagué Oscar, les précédents MATD ayant de manière constante pris des décisions grossièrement et irrégulièrement favorables à Soumane Touré, l’actuel MATD doit nécessairement persévérer dans cette attitude erronée, envers et contre tout, sous prétexte que "l’administration est toujours une continuité" !.

M. Akotagué, même s’il est aujourd’hui "membre du BEC" du groupe Soumane Touré, n’était pas encore militant du PAI au moment où Soumane Touré organisait sa machination contre le PAI en 1999. Il peut donc prétendre ignorer les faits réels de "l’affaire PAI", et croire naïvement comme certains, aux, histoires fabriquées de toutes pièces par son gourou, qui écrit et réécrit l’histoire du PAI au gré de ses humeurs et de ses fantasmes.

Mais M. Akotagué Oscar ne peut pas refuser comme il le fait, de rechercher la justice et l’équité dans les questions en débat au Burkina Faso. Il ne peut pas refuser de prendre acte du fait que, tant dans sa lettre du 20/09/99 au MATD que dans ses déclarations au Tribunal administratif de Ouagadougou le 08/06/2000, Soumane Touré a formellement reconnu qu’au cours du Comité central du 12/09/98, il a démissionné "de son plein gré" avec tout le BEC qu’il dirigeait, des responsabilités que le congrès des 30 et 31 mai 1998 leur avait confiées.

Soumane disqualifié pour convoquer une instance du PAI

Depuis sa démission lors du Comité central du 12/09/98, Soumane Touré, est devenu au plus simple militant. De ce fait, comme les décisions de justice le précisent en se référant aux statuts du PAl de l’époque, il n’a plus aucune qualité ni aucun mandat pour convoquer une instance du PAl. En l’y autorisant en novembre 1999 d’abord, et à nouveau en août 2001, le MATD couvrait tout simplement, mais consciemment, une irrégularité !

Soumane Touré prétend que la résolution prise par le Comité central, confiant aux membres d’honneur la direction provisoire du parti, leur imposait de tenir en janvier 1999 un congrès extraordinaire pour élire un nouveau BEC. Cette résolution a été publiée dans leur édition du 14/09/98 par différents journaux de la place ("L’Observateur Paalga", "Le Pays", "Le Journal du soir", "Sidwaya").

Ni Soumane Touré, ni personne d’autre ne l’a alors contestée ! Elle donnait mandat aux membres d’honneur, désignés pour assurer la direction provisoire du PAI, de convoquer un congrès extraordinaire "dès que possible", et non en janvier 1999 !

M. Akotagué Oscar voudrait donc que le MATD continue de contester les décisions de la Justice dans cette affaire. Mise à part l’annulation du "refus du MATD de délivrer un récépissé" au bureau provisoire mis en place par les membres d’honneur après la déclaration que ce bureau a faite en retard en Octobre 1999, la justice a constamment donné raison, (juin 2000, juillet 2000, juin 2001, janvier 2002, février 2004, Mai 2005, juin 2005) au PAI dirigé par Philippe Ouédraogo en ce qui concerne l’annulation des arrêtés valant récépissé de reconnaissance, donnés par le MATD à Soumane Touré, après ses congrès irréguliers "du PAI" tenus le 04/12/1999 et le 01/09/01.

Comme l’ont clairement dit ses représentants lors de l’audience du 31/08/07 du Conseil d’Etat, le MATD ne veut plus contester les dernières décisions du Tribunal administratif dans "l’Affaire PAI" : - jugement du 22/02/04 annulant la lettre du 01/08/01 du MATD pour "excès de pouvoirs" ;
- jugement du 26/05/05 instituant un "sursis à exécution de l’arrêté du 05/10/01 dont bénéficie le groupe de Soumane Touré ;
- enfin jugement du 30/06/05 : annulant l’arrêté du 05/10/01 donné à Soumane Touré malgré son "congrès irrégulier".

Avec cette nouvelle position, le MATD semble enfin décidé, dans "l’Affaire PAI", à respecter les décisions de justice et la Justice. Il refuse de persévérer dans l’erreur, même si certains "diables" font tout pour l’y maintenir. Le MATD sait qu’il gagne en crédibilité, en sortant de l’arbitraire dans lequel il s’est longtemps maintenu ou a été mené, pour s’assumer un peu mieux comme institution républicaine. Quel démocrate et quel ami de la justice peut-il s’en plaindre ? Alors cessez de vous plaindre, M. Akotagué !

Abdou Salam Ouédraogo,
Secrétaire administratif du BEC du PAI

L’Observateur

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