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Audiences foraines en Côte d’Ivoire : Le président Compaoré oriente les généraux

Publié le mardi 18 septembre 2007 à 07h33min

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Le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, facilitateur du dialogue direct interivoirien,a reçu, lundi 17 septembre 2007 au palais présidentiel
de Kossyam à Ouaga 2000, les généraux des différentes forces militaires présentes en Côte d’Ivoire.

Objectifs : prendre le pouls de la situation sur
le terrain et donner des orientations à ces commandants en chef sur le démarrage des audiences foraines prévu à la fin de ce mois.

Plus que dix jours et les Ivoiriens iront aux audiences foraines. “Tribunaux populaires”, ces audiences sont des instances qui permettront à des milliers de personnes nées en Côte d’Ivoire, qui, pour des raisons diverses n’ont (plus) aucun papier attestant de ce statut, de disposer d’un jugement supplétif d’acte de naissance. Pour préparer cette échéance cruciale du processus de paix, le principal artisan du processus de paix en Côte d’Ivoire, le président du Faso, Blaise Compaoré a reçu, le lundi 17 septembre, les principaux chefs militaires pour discuter des questions sécuritaires de ces audiences.

Outre le général de division béninois, Fernand Amoussou, commandant en chef des Casques bleus onusiens, le général de division Clément Bollée, de la Force française de la Licorne ainsi que le général de brigade Philippe Mangou, chef d’Etat major des Forces de défense et de sécurité (FDS, ex loyalistes) et son homologue Soumaïla Bagayako, commandant en chef des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN, ex rebelles) ont répondu présents à cette convocation du facilitateur du dialogue direct interivoirien.

A leur sortie d’audience, c’est d’abord le commandant des FAFN, le général Bagayoko qui a dit à la presse la substance des entretiens avec le président Compaoré. “Nous avons eu l’insigne honneur d’être reçus par le facilitateur de l’Accord politique de Ouagadougou pour faire un état des lieux avec lui essentiellement au plan militaire pour faire en sorte qu’il y ait une participation efficiente de nos forces aux audiences foraines qui visent à ramener la paix en Côte d’Ivoire”. A sa suite, le général Philippe Mangou des FDS, n’en dira pas plus sinon que de rappeler que son armée file le parfait amour avec les ex rebelles depuis la signature de l’Accord politique le 4 mars à Ouagadougou. “Aucune divergence n’existe par rapport à ce qu’il ( le général Bagayoko) a dit.

C’est pour vous dire que l’Accord de Ouaga est véritablement en marche du côté militaire. Tout est en marche. Il n’y a vraiment pas de divergence”, a-t-il assuré. Toutefois, le général Mangou s’est prononcé sur les rumeurs persistantes de coup d’Etat en Côte d’Ivoire. On le sait, depuis trois semaines en effet, Abidjan bruit d’informations confuses selon lesquelles un coup d’Etat serait en préparation contre le président Laurent Gbagb, mais aussi contre le gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro.

Le sous-commandant en chef des FAFN, le commandant Wattao a personnellement accusé dans la presse ivoirienne, l’ex sergent chef Ibrahim Coulibaly dit “IB” qui s’est jusque-là mis en marge du processus de paix et de réconciliation, d’être à la tête de ce projet de complot. Pour le général Mangou, ce ne sont que des rumeurs même s’il dit prendre les dispositions nécessaires pour sécuriser les institutions de la République de Côte d’Ivoire. “Il s’agit essentiellement de rumeurs. (...) N’empêche que nous avons pris toutes les dispositions à notre niveau pour assurer la sécurité des institutions”, a assuré le commandant en chef des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire.

Quant aux forces impartiales composées des Casques bleus et des forces françaises de la Licorne, elles ont estimé qu’il n’y a pas de péril en la demeure Côte d’Ivoire. “Il n’y a pas de menaces particulières en Côte d’Ivoire. Il s’agit de discuter et de trouver les voies et moyens de faire progresser la mise en œuvre de l’Accord de Ouagadougou. C’est dans cette optique que le président Compaoré a voulu recevoir les quatre généraux pour les entendre et formuler des suggestions aux politiques”, a déclaré le général onusien Fernand Amoussou.

Le commandant des Casques bleus en Côte d’Ivoire invite cependant les acteurs politiques ivoiriens et la communauté internationale à prendre en compte les fragilités liées à tout processus de sortie de crise. “L’ONUCI a un mandat qui lui demande de continuer d’appuyer le processus de sortie de crise découlant de l’Accord de Ouagadougou et nous nous en donnons les moyens (...). Ceci étant, (...) il ne me semble pas qu’il y ait un grand péril. Il s’agit plutôt d’apporter des éléments de décision et d’appréciation au facilitateur, le président Compaoré”.

Le commandant de la Licorne, le général Clément Bollée, ajoute de son côté qu’il y a des “choses” à prendre en compte “si on veut que les audiences foraines se déroulent correctement”. “La situation se présente bien, mais il ne faut pas non plus se cacher les points durs”, a prévenu le général français. “Nous sommes venus aider le facilitateur à réfléchir et apporté notre évaluation de terrain pour qu’il puisse prendre les bonnes décisions avec le président (Laurent) Gbagbo et le Premier ministre (Guillaume) Soro”, a conclu le général français, dépité, à qui une certaine presse ivoirienne lui attribue des projets imaginaires de coup d’Etat en...deux mois de commandement au bord de la lagune Ebrié.

Romaric Ollo HIEN
David Barthes (Stagiaire)

Sidwaya

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