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Quelle politique Tertius va-t-il engager pour

Publié le mardi 18 septembre 2007 à 07h45min

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Tertius Zongo

Nommé à quelques encablures des vacances gouvernementales, Tertius et son "nouveau" gouvernement n’ont eu d’autre choix que d’observer le repos estival. Le Premier ministre lui-même ne s’est pas donné de vacance, mais avec l’absence du grand sachem, il était évident qu’il ne pouvait pas continuer le travail normal et hebdomadaire du gouvernement.

On aura constaté cependant que la reprise a été plus rapide que les années précédentes et les dossiers du premier Conseil des ministres suffisamment bien élaborés.

Alors, que peut faire Tertius pour l’année qui commence ? Ce que l’on observe, c’est une volonté d’assainir le fonctionnement de l’Etat. Quelques indices fragiles, mais des indices quand même, qui ont commencé avec la justice. C’est pour l’instant le seul département où l’on constate une volonté sérieuse de faire autrement. Après avoir toiletté le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, un décret est venu mettre un terme à la folle chevauchée d’Idrissa Traoré au Conseil constitutionnel. Il était assurément temps. Toujours dans le même département, une option assez nette semble avoir été prise pour mettre un peu d’ordre.

Nous avons appris que pour les présentes vacances judiciaires, tous les procureurs ont été instruits de ne pas aller en vacances avec leur voiture de fonction. La consigne était, dit-on, très ferme. Elle n’aura pas empêché les indécrottables de passer outre. Un d’entre eux se serait rendu, comme à son habitude, avec sa voiture de procureur dans son patelin de Banfora. Mais grosso modo, si cette volonté de nettoyer les écuries au niveau de la justice se maintenait, même une bonne année, beaucoup de choses auraient indiscutablement évolué.

Toujours dans le même prolongement, l’affaire PAI (Parti africain de l’indépendance). L’administration territoriale qui a été pendant longtemps la grande "gnagamini massa" dans ce dossier vient d’avouer qu’elle avait depuis, demandé à son avocat d’arrêter et de se conformer à la décision de la justice. Bien étonnante attitude, quand on aura remarqué que le ministère en charge des élections a continué à laisser Soumane Touré se prévaloir du titre de président du PAI et d’en faire usage à l’occasion des deux derniers récents scrutins : les municipales d’avril 2006 et les dernières législatives de mai 2007.

Alors pourquoi maintenant ? Faut-il y lire un effet Tertius ? C’est possible, même si du PAI de Soumane Touré, il n’en restait presque plus rien. Depuis que les têtes de turc de son aile...l’ont abandonné. De guerre lasse donc, et alors que la cause s’est vidée de sa bonne substance, la justice va remettre le PAI à ses propriétaires authentiques. Alors que va devenir le brave maire de Pô ? Sûrement qu’il va rejoindre tout bonnement l’aile frontiste des ex-compagnons de Soumane Touré.

Et puis 2008 sera une année charnière dans le mandat quinquennal de Blaise Compaoré. Normalement, il lui reste deux ans. Mais déjà, ce qui intéresse ses partisans, c’est de voir comment il va faire sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel. Le débat est pour l’instant en sourdine. Mais dans les officines de ses partisans, tous les scénarios ont été apprêtés. Il faut juste attendre le bon moment.

Et avant d’y arriver, quelques toilettages seront nécessaires. Comme d’habitude et beaucoup plus férocement qu’avant, tous ceux qui seront pressentis comme de potentiels gêneurs seront liquidés d’une façon ou d’une autre. Parce que contrairement à 1997, les farouches opposants à cette reforme constitutionnelle se trouvent justement au sein même des partisans de Blaise Compaoré. Avec eux, on ne portera pas de gangs.

Dans cette ambiance, la " tchatche " de Tertius sera de peu d’effets. Le problème, et le vrai, est créé par cette ambiance délétère sur la présidence à vie de Blaise Compaoré. Mais en réalité, les partisans de la reforme constitutionnelle ne pensent pas à Blaise. Ils font leur propre calcul. Comme on le susurre, si d’une façon ou d’une autre (problème de santé par exemple...), Blaise Compaoré ne devait plus continuer, alors s’ouvrirait une succession un peu à la togolaise...en court-circuitant la constitution.

L’Evénement

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Vos commentaires

  • Le 18 septembre 2007 à 13:20, par Laurent KARANGA En réponse à : > Quelle politique Tertius va-t-il engager pour

    Cet article commence par la phrase suivante : "Nommé à quelques encablures des vacances gouvernementales ..."
    Je rappelle que l’encablure est une ancienne mesure de longueur utilisée pour les câbles des ancres, pour l’estimation des petites distances, qui valait environs 200 mètres.
    Il s’agit donc d’une unité de mesure de distance et non de temps !
    Merci !
    Sources:Le Nouveau Petit Robert.

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