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MCZ, musicien vivant en France : "Je n’oublierai jamais mon pays, ma terre natale "

Publié le mardi 18 septembre 2007 à 07h19min

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MCZ

La musique burkinabè se comporte bien en France grâce à ses vaillants ambassadeurs que sont les artistes- musiciens. MCZ qui réside à Clermont Ferrand depuis 4 mois maintenant, en fait partie. Il aborde dans l’interview qui suit ses activités et ses projets.

"Evasion" : Depuis combien de temps êtes-vous en France ? Et que faites-vous là-bas ?

MCZ : Je suis en France depuis le mois de mars. Je me produis sur les scènes françaises, je travaille en studio, je donne des cours de danses dans les écoles, et je me perfectionne en technique du son. Je prépare la 2e édition du festival de danses et musiques du monde : les Djezmenfolies qui auront lieu à Ouaga du 24 novembre au 1er décembre 2007. Ici, à Clermont Ferrand, je viens de créer une association qui a pour but de relier la France et le Burkina tant sur le plan artistique, culturel et artisanal. Donc ,comme vous le voyez, je suis bien occupé.

Quand revenez-vous au Burkina ?

Je retourne au Burkina après la saison des pluies.

Envisagez-vous vous installer en France pour une carrière internationale comme l’ont d’autres africains ?

Si Dieu le veut, pourquoi pas ! Il est certain que si cette opportunité se présente à moi, je ne lui tournerai pas le dos. Cela dit, quelle que soit ma carrière en Europe, jamais je n’oublierai ma terre natale ; je reviendrai régulièrement au pays. Je suis trop africain dans l’âme pour ne pas venir me ressourcer régulièrement !

Vous êtes aussi un producteur. Maintenant que vous êtes absent du pays, qui s’occupe de vos artistes- musiciens que vous avez produits cette année ?

Si je me permets de produire des artistes au Faso alors que je suis plus en Europe, c’est parce que j’ai des gens de qualité et de confiance au niveau de Z Production. Cette structure est devenue importante ; je suis conscient de mon rôle. Pour cette raison je suis presque chaque jour en relation avec le studio pour tout diriger. Toutes les oeuvres, tous les morceaux qui sortent du studio ont reçu mon aval préalablement. Je suis au courant de chaque concert de mes artistes et nous communiquons régulièrement.

Votre présence en France depuis 4 mois fait-elle déjà de vous un homme riche ?

Musicalement, oui ! Mais il ne faut pas croire qu’en France tout le monde est riche ! Je pense même qu’en raison des problèmes d’émigration, il ne faut pas laisser croire aux gens qu’il suffit de poser un pied ici pour être riche.C’est bien souvent le contraire ; il faut se battre chaque jour. La France n’est pas un paradis, pas plus que l’Afrique. D’autant plus qu’ici les gens ne sont pas solidaires ; chacun vit pour soi.

Avez-vous rencontré des artistes africains et surtout burkinabè en France ?

Oui, bien-sûr.Au cours des festivals ou des concerts . J’ai rencontré Yoni, Yeleen, Ousmenez, Al Tchengo, Ziké etc.

Et DJ Tidjani, votre fiston, est-il avec vous là-bas ? Que devient-il ? On ne le sent plus.

Non, DJ Tidjani est resté au pays, car son école doit passer avant le show.Sur le plan musical, il est à un âge où sa voix doit changer. Je pense qu’il faut respecter le cycle de la vie. Dès que sa voix sera posée, il reprendra, s’il le désire toujours. Moi, je suis là pour le guider, mais en respectant ses envies.

Pensez-vous que les artistes- musiciens africains ont plus de facilités pour leur carrière en Europe ?

Non, au contraire. Les Français n’ont pas la même culture musicale que nous, et je pense qu’il est encore plus dur d’émerger du lot. Moi, j’ai la chance d’être danseur car là, par contre, ils sont chaque fois éblouis. Les blancs n’ont pas notre rythme, notre souplesse, notre agilité et notre rapidité. Je pense sincèrement que la danse m’aide à réussir. Mais bon, comme la Fnac désire commercialiser mes albums , je pense que mon style plaît aussi !

Avez-vous des projets avec des artistes européens ou avec des studios ?

J’ai chez moi un studio d’enregistrement. Actuellement, je suis en train d’enregistrer des artistes français, mayottes, ivoiriens, et gabonnais et mon prochain album, le cinquième, qui sortira, s’il plaît à Dieu, à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine.

Un mot pour conclure l’entretien ?

Pour ce qui concerne ma carrière, je tourne. Je vais essayer de faire la promotion de la musique burkinabè lors de mon festival, "Les Bengafolies" que je suis en train d’organiser pour l’été prochain ici en France, précisément à Clermont Ferrand.

J’ai la chance que la cantatrice malienne Mah Kouyaté ait choisi ma structure Z Production pour la sortie de son nouvel album, intitulé Nakan ,qui sort maintenant .

J’ai un projet cinématographique, puisque j’ai été choisi en tant qu’acteur chorégraphe pour un film dont le tournage aura lieu en 2008. J’espère que la population ouagalaise répondra massivement à l’invitation de l’association Djezmenfolies (dont je suis le président) qui organise la deuxième édition du festival de danses et musiques du monde. Les Djezmenfolies auront lieu à Ouaga du 24 novembre au 1er décembre 2007. Je profite de l’occasion pour solliciter des sponsors afin que cette manifestation reste mémorable. Cette année il y aura une grande foire et des expositions dans la cour de la Maison du peuple et des concerts dont le face à face avec mon frère Ziké et moi- même.

Je souhaite que cette année soit une année de bonheur pour les Burkinabè, que les récoltes soient fructueuses et que tous achètent les CD et les cassettes des artistes. Que la paix règne sur le Faso.

Interview réalisée par Evariste Télesphore Nikièma (Collaborateur)

Le Pays

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