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Conseil constitutionnel : Et la tempête emporta Drissa Traoré

Publié le vendredi 14 septembre 2007 à 08h31min

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Idrissa Traoré

Drissa Traoré, ci-devant président du Conseil constitutionnel, n’a donc pas résisté à la force du tourbillon qui le menaçait depuis un certain temps. La rentrée gouvernementale lui a été fatale. Par décret présidentiel en date du mercredi 5 septembre, le chef de l’État lui a trouvé un remplaçant en la personne de Dé Albert Millogo, lui aussi magistrat.

Il n’en fallait pas plus pour qu’on prête à Blaise Compaoré l’intention d’avoir réglé les comptes en douceur à Drissa Traoré sans perdre la face.

En effet, l’heureux élu étant également de l’Ouest comme le sortant, l’équilibre géopolitique reste inchangé. Ce qui est sûr, le changement à la tête du Conseil constitutionnel fera jaser dans les milieux politiques, voire dans les grins de thé dans les grands centres urbains.

Mais qu’a bien pu faire Drissa Traoré pour s’attirer les foudres de l’enfant terrible de Ziniaré ? Beaucoup d’hypothèses circulent. Pour les uns, il a été emporté par les dénonciations faites sur lui dans la presse. Pour d’autres, il faut plutôt remonter à la prestation de serment de Blaise Compaoré en décembre 2005 au cours de laquelle l’euphorie l’a poussé à parler plus qu’il n’en fallait, avec la fameuse phrase « c’est petit, hein ! », comme pour dire que l’enveloppe contenant la liste des biens du président était petite. Peut-être voulait-il détendre l’atmosphère de la solennité mais ses mots ont pu être interprétés comme s’il doutait de la sincérité de la déclaration du chef de l’État.

Ce membre de phrase ne devrait pas expliquer son limogeage. Cependant, certains analystes qui se targuent d’être bien introduits soutiennent que pour qui connaît le Blaiso, c’est un homme qui ne manque pas d’occasion pour faire regretter de tels propos à leurs auteurs. Avec lui, l’heure de la vengeance sonne toujours et c’est probablement le cas pour Drissa Traoré.

Quelle qu’en soit la véritable raison, le limogeage du président pose la question de la gestion de ces institutions dont l’existence participe de la consolidation de la démocratie dans notre pays. Dans l’exercice de sa mission, Drissa Traoré n’a pas été exempt de tout reproche dans l’incarnation du rôle du troisième personnage de l’État. Plus d’une fois, il a été vu à des cérémonies où sa présence n’apportait rien à une meilleure visibilité du Conseil, mais tendait plutôt à le vulgariser. Il en est ainsi de sa participation trop fréquente aux manifestations sportives et culturelles qui sont sans envergure. De même, l’opinion comprend difficilement qu’il se soit accroché à son mandat de président de l’Union nationale des parents d’élèves.

Il ne s’agit pas de dénier au président du Conseil constitutionnel le droit de jouir de sa liberté de mouvements mais la responsabilité qu’il assumait avait ses exigences. Car il s’agit tout de même du Conseil constitutionnel, l’organe qui valide les candidatures des prétendants à la charge suprême et proclame les résultats définitifs des élections. En outre, il contrôle la constitutionnalité des textes adoptés à l’Assemblée nationale. Autant de raisons qui imposent au titulaire de ce poste de prendre la pleine mesure de ses responsabilités dans la marche de la république.

Pour cela, il faut éviter les dérives comme celles dont se seraient rendus coupables certains responsables de Conseil constitutionnel. Il est en effet regrettable que les animateurs de cette structure soient pris à défaut dans l’observation des règles de bonne gouvernance. C’est surtout dommage qu’une si prestigieuse institution dans l’ordre juridictionnel dérape au point que les juridictions ordinaires aient à connaître des affaires qui la mettent en cause.

Adam Igor
Journal du jeudi

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Vos commentaires

  • Le 14 septembre 2007 à 12:31, par Kanzim En réponse à : > Conseil constitutionnel : Et la tempête emporta Drissa Traoré

    J’ai été surpris de la vulgarité et du caractère non à propos, de la petite phrase "C’est Petit hein" que M. Drisa Traoré a lancé au Chef de l’Etat, lors de son investiture. Si c’était pour détendre l’atmosphère il l’avait déjà fait, quand entrant dans la salle à la tête des membres du Conseil, il a dit au Chef de l’Etat "Asseyez vous", lequel a eu le réfflexe de le afire comme un écolier. Que ceux qui s’en souviennent se rapportent aux petits sourires que cela a créé dans la salle, et au petit rictus sur le lèvres de Blaise Compaoré. Si c’est donc le fait d’avoir apprécié sans méchancté le volume de l’enveloppe dans laquelle étaie nt consignés les biens u Président qui l’aurait fait partir alors ceci n’a absolument aucne valeur éducative et de leçons apprises pour les Burkinabè. Comment peut-on donner du crédit à la déclaration des biens des autorités de ce pays:le déclarants comme les dépositaires des déclarations, sont les crabes d’un même panier. Il suffit de voir ces éruptions de jouflus au volant de voitures futuristes, ou de filles montrant des burrelets de graisse sous des panses spudainement répues, pour comprendre que une bonne partie de l’activité économique se fait sous la forme de prête-noms, dont les propriétaires réels n’ont aucune obligation de mention lors de la déclaration des biens.
    Par contre, si c’est parce que la presse nationale a fait cas de certaines des indélicatesses et surtout si c’est le Conseil d’Etat qui a servi de déclic à son départ alors là il faut encourager le Président à aller de l’avant et de faire du rapport du Conseil d’Etat son bréviaire, son livre de chevet, sans oublier d’autres rapports. Ce serait sûreùent aps des pansus seulement qui partiraient, mais d’autres espèces, macrocéphales et courtement faits, avec des replis au cou, de véritables sangsues "chitoumouisés" (de Chitoumou, ce ver annelé dont les canons de la beuté semlent se réferer aux anelures très graisseuses au niveau de la tête. Ministres comme nouveaux riches ou noiuveaux promus, il n’ y a qu’à les observer, entre le début de leur prise de fonction et rien que quelques 12 mois après).

    • Le 14 septembre 2007 à 15:04, par Serges D. En réponse à : > Conseil constitutionnel : Et la tempête emporta Drissa Traoré

      je vous rejoins dans votre analyse mais je crois que votre remarquable sens de l’humour comporte dans ce passage des ralents de "racisme primaire" comme dirait l’autre. « Ce serait sûreùent aps des pansus seulement qui partiraient, mais d’autres espèces, macrocéphales et courtement faits, avec des replis au cou, de véritables sangsues "chitoumouisés" (de Chitoumou, ce ver annelé dont les canons de la beuté semlent se réferer aux anelures très graisseuses au niveau de la tête. » même s’il est vrai ,par ailleurs que l’aisance financière que procure ce que nous dénonçons tous(corruption, détournements...) favorise un tel portrait à ceux qui s’y adonnent.

      Amicalement

      • Le 14 septembre 2007 à 20:03, par Kanzim En réponse à : > Conseil constitutionnel : Et la tempête emporta Drissa Traoré

        Toutes mes excuses à M. Serge D si mes propos allusoires au "chitoumou" ont pu faire penser effectivement au racisme, que je combats au nom de la justice et de l’équité. Personnellement je consomme ce chitoumou et même que je me suis cassé plusieurs fois les "reins" à force de le vouloir faire intégrer dans des habitudes alimentaires, ou d’organiser les acteurs de la filière.
        Encore une fois et très humblement, je présente toutes mes excuses et merci de votre contribution pédagogique.
        Kanzim

        • Le 15 septembre 2007 à 19:37 En réponse à : > Conseil constitutionnel : Et la tempête emporta Drissa Traoré

          Chers Compatriotes,

          J’ai du mal à croire que de "petites phrases" quel que fusse leur caractère malheureux puissent guider le choix du Président du Faso dans la désignation des responsables institutionnelles à l’instar du Président du Conseil Constitutionnel. Ecoutez, nul est indéfiniment nommé à vie dans une fonction institutionnelle et les changements doivent nécessairement intervenir en fonction des intérêts vitaux de notre pays. Je suis convaincu que seul ce critère a été pris en considération. Encore une fois de plus, ce débat est récurrent et il convient d’axer les réflexions sur les voies et moyens pour assouvir les moyens de subsistance les plus élémentaires en eau, en santé en éducation et un système judiciaire pour garantir ces droits élémentaires. Me Kéré, France.

          • Le 17 septembre 2007 à 00:37, par kanzim En réponse à : > Conseil constitutionnel : Et la tempête emporta Drissa Traoré

            Me Kéré.Les intérêts vitaux d’un pays, comme vous les dites, surtout ceux ayant conduit au balayage de M. Drissa Traoré ne pourront jamais justifier le caractère spontané, et brutal de l’éviction d’une personnalité de la trempe d’un Président de Conseil Constitutionnel. Les fondements de son départ sont à rechercher ailleurs que dans les normes politico administratives, qui requièrent que soit préparé, planifié et rigoureusement mûri un départ aussi important. Avez-vous procédé à une analyse socio politique de sa phrase sur la minceur de l’enveloppe contenant la déclaration des biens du président du Faso ? C’est vrai qu’avec un embonpoint exprimant les signes extérieurs et pansus d’un bien-être pillé, tenir une enveloppe mince peut le faire penser à celles qu’on tend généralement aux corrompus,mais quand même... Au Burkina, beaucoup de fonctionnaires, hauts comme moyens, une certaine catégorie de ministres à souche historico familiale, bénéficient d’une inamovibilité, dans leurs postes. On retrouve certains directeurs, en province comme ailleurs, et beaucoup de cadres moyens féminins qui ne péesentent aucun critère de rapprochement familial parce que célibataires et souvent sans enfants, mais qui vivent exercent à leurs postes pendant et depuis 10 ans et plus. C’est à ce niveau que les intérêts vitaux du pays devraient faire réfléchir et non des départs soudainement décidés de prédident du Conseil Constitutionnel, qui a été par ailleurs muet comme une carpe face aux idexations à lui faites, sur la gestion patrimoniale du Conseil Constitutionnel. Enfin, ce qui est bizaeer avec lui, c’est de ne pas avoir profiyé du scre de l’inamvibilité au Burkina : Les présidents sont inamovibles de l’Assemblée au Faso ; si vous ne me croyez pas que l’inamovibilité est une culture nationale au Burkina, allez seulement au ministère de l’Administration Territoriale et de faites le point sur l’inamovibilité des responsables des Associations et ONG’s Nationales, ce fatrasfait de la conglomération de businessmen du dérroi, de la faim et du VIH/SIDA...etc. Si le taux d’inamvibilité de ces dirigeants-là n’a pas atteint 95%, alors je réviserais ma position. Mais inutile de parier sur une trivialité, puisque moi_même je suis inamovible : seulement c’est dans mes idées qu’il faut ça change, que tout le le monde ouvre les yeux et l’intelligence, à commencer par le plus haut des responsables et le plus court des inamovibles.

            • Le 17 septembre 2007 à 21:22 En réponse à : > Conseil constitutionnel : Et la tempête emporta Drissa Traoré

              Kazin,

              La syntaxe de votre message était tellement musclée que je n’ai toujours pas compris, en dehors de ma position habituelle sur la nécessaire alternance, et, en dépit de mes efforts de relecture, quelles étaient les raisons que vous avancez et qui ont pu justifier le changement de Présidence au Conseil Constitutionnel. Je dois vous dire quand même pour vous rassurer qu’il y a une certaine clairvoyance du pouvoir actuel sur les nominations aux différentes hautes fonctions étatiques. Me Kéré, France.

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