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Face à la presse : Blaise COMPAORE était bien à l’aise

Publié le jeudi 13 septembre 2007 à 07h03min

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Le 6 septembre, le président du Faso a rencontré la presse dans le nouveau palais présidentiel sis à Kossyam, plus connu sous le nom de Ouaga 2000. Tous les sujets ont été à l’ordre du jour. Blaise COMPAORE s’est tiré à bon compte.

En se présentant devant les journalistes, Pascal THIOMBIANO de la Télévision nationale, Rémi Dandjinou de la chaîne privée Canal 3 et Alpha Barry le correspondant de RFI au Burkina, le président COMPAORE était tout sourire. Le président du Faso impeccablement moulé dans un costume sombre a montré dès son apparition qu’il ne redoutait pas l’épreuve.

Décrit par certains comme un taciturne, Blaise COMPAORE n’aimerait pas le jeu favori des journalistes. En entrant rapidement dans le sujet, le président a montré qu’il maîtrisait les dossiers de la Nation.

Le dossier des routes mal faites qui défraye la chronique en ces temps de fortes pluies a été largement explicité par le chef de l’Etat. Même aux Etats-Unis les routes s’effondrent, a-t-il dit. Ces ouvrages sont des produits humains. Les travaux sont faits pour résister à des caractéristiques bien précises. Au-delà, la catastrophe survient au pire des cas, mais cela ne signifie en rien un travail mal fait. C’est le cas du pont sur la route Kaya-Dori. Les fortes pluies ont emporté la partie de la voie raccordée à l’ouvrage sans endommager celui-ci. Mais personne au Burkina, hormis les techniciens, n’avaient prévu de telles précipitations.

Blaise COMPAORE, qui sait où il va, reconnaît néanmoins que tout n’est pas toujours fait dans les règles de l’art et qu’il faut travailler à améliorer chaque jour que Dieu fait pour le bonheur du peuple au lieu de toujours chercher à peindre en noir toutes les actions posées.
Le Burkina n’est certes pas un eldorado, mais il est loin d’être la jungle décrite par certaines personnes mal intentionnées où les grands bouffent les petits. C’est pourquoi, quand on a voulu lui reprocher la longévité de certains membres du gouvernement, COMPAORE a dit que la beauté de la bobine de quelqu’un ne l’intéressait pas.

Seules comptent ses compétences dans l’exécution de la mission à lui confiée. Il n’y a pas longtemps, certains politiciens parlaient d’instabilité institutionnelle qui ne permettrait pas une action continue dans la direction du pays, maintenant on parle de ministres de carrière qui seraient devenus inefficaces par la lassitude. Qu’à cela ne tienne, Blaise COMPAORE sait avec qui il peut obtenir de bons résultats et la situation économique et sociale actuelle du Burkina montre qu’il ne s’est pas beaucoup trompé dans le choix de ses plus proches collaborateurs.

Le Gouvernement n’est pas un gouffre financier ?
Le problème du train de vie de l’Etat est encore revenu sur la table. Les institutions de la République coûtent cher au budget. Les administrations issues de la loi fondamentale étant inamovibles, pourquoi ne pas jouer sur le nombre de ceux dont l’existence est souvent le fait du prince comme les ministères. Il y aurait trop de ministres pour un petit pays de 13 millions d’habitants comme le Burkina.

Mais le président du Faso se défend de morceler l’assiette budgétaire aux fins de récompense à des amis politiques. « Un ministre ne coûte pas plus cher qu’un directeur » a dit Blaise COMPAORE. Contrairement donc à ce qu’on pense, le fait d’avoir un gouvernement de 30 ministres ne constitue pas forcément un gouffre financier pour le budget de l’Etat. Il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre que ce sont les directeurs qui entretiennent les ministres. Alors que faire ? Diminuer les directeurs ou les ministres ?

François COMPAORE et Salif DIALLO sont des adultes
Les relations entre certains proches du chef de l’Etat sont revenues sur le tapis. Les choses ne se passeraient pas toujours bien entre son frère cadet François COMPAORÉ et son proche ami Salif DIALLO.

Le président n’a pas nié cela, mais n’aurait rien fait dans un sens comme dans l’autre. Salif DIALLO et François COMPAORÉ sont des adultes et ils savent sans doute ce qu’ils veulent. Le président quoique proche des deux hommes est tout de même le président de tous les Burkinabè et l’on ne sait pas comme il se comporterait s’il doit résoudre tous les conflits opposant des individus. Une décision, on ne peut plus sage.

François COMPAORÉ veut-il profiter de sa position familiale pour briguer éventuellement la succession de Blaise COMPAORÉ ? Son frère aîné ne le pense pas. Si François se sent une quelconque vocation, il connaît la voie à suivre pour accéder éventuellement au pouvoir. Le lien familial ne saurait être un raccourci, le Burkina est une république et non une monarchie.

D’ailleurs a renchéri le président COMPAORÉ, « il a un frère qui essaie d’être le moins visible possible dans ce pays. Il est parmi les frères des chefs d’Etat le moins visible de la sous-région. »

Pour un homme discret, on ne trouverait vraiment pas mieux que François COMPAORÉ. Dans la presse, il faut fouiller beaucoup pour retrouver trace de ses apparitions. Confiné à son rôle de conseiller à la présidence du Faso, il n’a aucun mandat électif. Ce ne sont ni les moyens, ni les compétences qui lui manquent pour briguer le suffrage universel. S’il ne le fait pas, c’est bien pour éviter les extrapolations que ne manqueront pas de faire certaines personnes mal intentionnées.
En somme, le Burkina Faso malgré les difficultés avance à son rythme.

La stabilité des institutions favorise le climat des affaires, et la croissance économique est une des plus importantes de la sous-région. Le Président du Faso sait mieux que quiconque que beaucoup d’attentes du peuple burkinabé restent à satisfaire.
Les agents de l’Etat demandent constamment l’augmentation des salaires. Ce qui du point de vue du président du Faso est irraisonnable.

La moitié des recettes budgétaires est déjà consacrée aux charges de fonctionnement. Or l’Etat doit investir dans le développement économique, la production de richesses afin d’améliorer les conditions de vie des populations qui n’émargent pas au budget de l’Etat. Sur plus de 13 millions d’habitants, l’Etat n’emploie qu’une infime minorité. Il faut y penser.

Le président COMPAORÉ est resté égal à lui-même durant sa prestation. Sa vision est restée constamment en phase avec le devenir de son pays. Avec lui l’espoir est permis.

Par Ahmed NAZE

L’Opinion

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