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Sommet Taïwan-Afrique : Taipei veut davatandge s’ouvrir au monde

Publié le mardi 11 septembre 2007 à 08h03min

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Les rideaux vont bientôt tomber sur le premier sommet des chefs d’Etat d’Afrique et de Taïwan, qui se déroule à Taïwan du 9 au 12 septembre 2007, et auquel participe le chef d’Etat burkinabè Blaise Compaoré. Un sommet destiné à renforcer le partenariat entre pays amis du Taïwan qui dit avoir beaucoup à partager avec l’Afrique et le reste du monde.

Taïwan a beaucoup à partager avec l’Afrique et le reste du monde. Elle se dit "ravie" de pouvoir faire profiter davantage aux autres, et particulièrement à l’Afrique, de son expérience en matière de développement socio-économique, qui force aujourd’hui admiration et estime. Réunis depuis le 9 septembre 2007 à Taipei dans la capitale de la république de Chine Taïwan, à l’invitation du président taïwanais Chen Shui-Bian, quatre chefs d’Etat de pays alliés de Taïwan - Burkina Faso, Malawi, Swaziland, Sâo Tomé et Principe - ainsi que la vice-présidente de la Gambie (pays allié aussi) sont parvenus à s’accorder sur les voies et moyens d’établir une collaboration plus renforcée entre leur peuple et celui de Taïwan.

La république de Chine Taïwan veut ainsi aider l’Afrique, toujours confrontée à de nombreux défis qui freinent son développement, à aller de l’avant, et l’accompagner dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement. Agriculture, santé, protection de l’environnement, changements climatiques, technologies de l’information et de la communication, biotechnologie, etc., sont autant de domaines pour lesquels la république de Chine Taïwan invite l’Afrique à tirer profit de sa riche expérience. Dans le domaine du numérique, Chen Shui-Bian promet, par exemple, la mise en place par son pays, de centres numériques en Afrique. Dans celui de la santé, le pays de A-Bian se propose d’aider le continent à empêcher les épidémies notamment.

Bien que géographiquement très éloignée de l’Afrique, Taïwan entretient déjà des échanges commerciaux avec certains alliés, qui devraient davantage se voir renforcés.

La cérémonie d’ouverture du sommet a été encore l’occasion pour quelques dirigeants des pays alliés africains, de dénoncer une fois de plus l’ostracisme dont l’île continue à être l’objet.

Soutien sans équivoque à la Chine Taïwan

C’est le cas du président burkinabè Blaise Compaoré qui, du haut de la tribune du sommet, a estimé que "compte tenu de son histoire et son poids économique humain, du modèle de réussite démocratique qu’elle constitue, il apparaît légitime que la république de Chine Taïwan participe aux instances de réflexions et de décisions sur les problèmes actuels et le devenir de notre monde. Si pour l’OMC (Organisation mondiale du commerce), un compromis a été trouvé, nos attentes restent fortes et légitimes pour les autres organisations". La majeure partie des dirigeants qui l’ont succédé ont eu, à peu près, le même langage.

Mswati III, roi du Swaziland, a plaidé pour que les Nations unies examinent "avec sérieux, la demande de Taiwan de se joindre à nouveau à la grande famille des Nations unies et de ses institutions". La position du président malawite, Bingu Wa Mutharika, a été sans équivoque : "Il n’y a aucune justification pour qu’on continue de marginaliser Taïwan." Le président gambien Yayah Jammeh, qui n’a pu faire le déplacement mais dont le message a été lu par Aja Isatou Njie Saidy vice-présidente, a la dent un peu plus dure : "Le déni de justice fait envers Taïwan est inacceptable pour son peuple." Le Gambien remarque, comme certains pairs présents, que ce déni de justice envers Taïwan empêche les pays qui le veulent, de bénéficier du partenariat avec l’île.

Pour le reste, les chefs d’Etat ont tour à tour témoigné de la brillante assistance de Taïwan dans leurs pays respectifs, et dont "les réalisations ont été d’une immense contribution dans le développement et dans la lutte contre la pauvreté. Pour Blaise Compaoré, "la reprise de la coopération entre le Burkina et Taïwan, qui date de seulement 13 ans, a été fructueuse dans de nombreux domaines et a contribué à l’amélioration des conditions de vie des populations burkinabè. Ce partenariat touche les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de l’économie d’une manière générale". Fradique de Menezes, président de Sâo Tomé et Principe a, pour sa part, relevé que le paludisme, qui était la principale cause de mortalité dans son pays, avait connu une régression notable grâce à la collaboration de son pays avec Taïwan.

Le forum pour renforcer le partenariat

Si Taïwan a des choses à partager, l’Afrique veut se trouver à peu près dans la même posture. C’est d’ailleurs tout le sens du forum pour "le Partenariat progressif entre Taïwan et l’Afrique", qui s’est ouvert le lendemain et qui réunissait des hommes d’affaires, des chercheurs, des représentants d’ONG de Taïwan et d’Afrique. "Des acteurs du secteur privé nous ont accompagnés", indiquait à l’ouverture du forum le roi de Swaziland, qui disait espérer que ses accompagnants allaient discuter avec les hommes d’affaires taïwanais pour faire avancer le partenariat entre leurs deux pays."

Les Taïwanais entreront sans visa au Burkina

Si Mswati III a présenté certaines mesures incitatives destinées à attirer des investisseurs taïwanais dans son pays, à l’image de ses pairs qui se sont tout aussi lancés à une opération de charme, l’intervention de Blaise Compaoré a été à la fois la plus brève et la plus incisive. Blaise Compaoré a, en effet, annoncé que les ressortissants taïwanais pourront entrer librement dans son pays sans visa. C’est, selon lui, une mesure qui vise à renforcer l’amitié, la coopération et les échanges économiques entre les deux pays.

Constante pression de la Chine populaire

Dans le cadre du renforcement du partenariat entre Taïwan et son pays, Bingu Wa Mutharika tient à une chose : que les Taïwanais ne viennent pas dans son pays avec des équipements dont eux seuls peuvent se servir, l’obstacle de la langue (le chinois) posant problème.

Cette rencontre entre l’Afrique et Taïwan aurait sans doute enregistré une présence plus massive si la Chine n’avait pas fait pression et réussi à faire obstruction à la venue de certaines délégations. Car, si l’on en croit le président taïwanais, des délégués auraient manqué le rendez-vous de Taipei au motif qu’ils n’auraient pas pu obtenir le visa taïwanais. Deux dirigeants - sans citer les noms - auraient refusé de faire le déplacement de peur que cela soit traité de trahison.

Par Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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