En effet, si on ne peut pas refuser aux ministres, c’est-à-dire, aux grands commis de l’Etat de prendre un peu de répit, on est en droit d’attendre d’eux les meilleurs résultats possibles surtout que les uns et les autres sont allés se ressourcer pour avoir plus de tonus.

La charge de membre de gouvernement est si pesante que les populations acceptent volontiers que celles et ceux qui la portent puissent se donner un moment de loisir, histoire de se changer un peu les idées.

Avec le retour ’’aux choses normales’’, chacun des ministres doit se montrer digne de la confiance placée en lui par le premier magistrat en se mettant à la tâche avec abnégation, sérieux, dévouement et détermination. Ces vacances gouvernementales ont été tellement riches qu’il n’est pas exagéré de dire que les ministres auront du pain sur la planche, à commencer par le premier d’entre eux.

Tertius Zongo, qui a pris de nombreux engagements, sera attendu au pied du mur. Mais, au regard des grands chantiers qui ont été lancés çà et là, on peut affirmer qu’il est dans la droite ligne de l’ambitieux projet de société, ’’Le progrès continu pour une société d’espérance’’ du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, projet qui a été plébiscité par le peuple burkinabè en novembre 2005. Avec son discours de politique générale qu’il prononcera devant les députés au cours de la prochaine session parlementaire, les Burkinabè attendent que le Premier ministre prenne en compte leurs aspirations à un mieux-être perpétuel tant en ville qu’en campagne. Certains membres du gouvernement n’auront pas de round d’observation. Ils doivent dès les premiers moments de la reprise donner des signes forts de la prise en main des activités de leurs ministères.

A titre d’exemple, le ministre en charge de la culture, du tourisme et de la communication a un travail d’hercule car il lui revient de construire entièrement la charpente de son ministère. La composition de la première équipe de Tertius Zongo en fusionnant le ministère de la Culture et celui de l’Information lui a laissé entre les bras, des responsables administratifs en doublon. Filipe Savadogo a, à ce jour, deux secrétaires généraux, deux directeurs financiers, autant de directeurs des études et de la planification et une pléthore de conseillers et d’inspecteurs techniques dont le nombre doit être réduit pour satisfaire aux exigences de l’organigramme type des départements ministériels.

Si on sait que le choix des collaborateurs est parfois déterminant dans le succès ou l’insuccès des entreprises, le ministre Savadogo a tout intérêt à être bien inspiré. Le tout nouveau ministre de l’Analyse prospective est lui aussi attendu. L’opinion a hâte de le voir à l’œuvre afin de mieux comprendre les missions qui sont celles de son ministère. Les ministères en charge des secteurs sociaux seront très rapidement interpellés autour de dossiers sensibles comme la rentrée scolaire, la solution aux inondations, la résolution définitives des conflits ouverts ou latents entre éleveurs et agriculteurs.

Les ministères en charge de l’éducation vont serrer les coudes pour que la distribution gratuite des manuels scolaires soit une réussite parfaite pour poser les fondements de la réforme de l’éducation au Burkina Faso. L’action gouvernementale étant une œuvre collective, les ministres devront faire preuve de solidarité et de cohésion.

Le projet de budget que l’équipe Tertius Zongo soumettra aux députés permettra sans nul doute d’avoir une lecture plus précise des ambitions qu’elle nourrit pour le pays des Hommes intègres.

Talato BAMOGO

L’Hebdo