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Laurent Dona Fologo, président du Conseil économique et social de Côte d’Ivoire : “Les Ivoiriens n’ont pas encore retrouvé la confiance”

Publié le mardi 28 août 2007 à 07h10min

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Laurent Dona Fologo

Premier homme politique ivoirien à "oser" prendre position publiquement vingt-quatre heures après les mouvements insurrectionnels du 19 septembre 2002 dans son pays, le président Laurent Dona Fologo est demeuré constant dans son approche pour une sortie de crise, la voie du dialogue.

Conséquence, il est celui que le président Laurent Gbagbo a choisi pour le représenter dans les premières négociations à Lomé.

Fidèle parmi les fidèles du président Félix Houphouët Boigny M. Fologo a été abreuvé à la source du dialogue et ne s’en cache pas. En rencontrant Sidwaya le 10 août dernier à sa résidence de Cocody, il a réaffirmé son credo pour la paix et le dialogue, sans occulter des questions brûlantes de l’actualité . Telles les relations Côte d’Ivoire-Burkina Faso, le Rassemblement pour la paix qu’il a créé pour fédérer tous ceux qui croient au dialogue comme arme de résolution des crises.

Actuel président du Conseil économique et social de la Côte d’Ivoire, plusieurs fois ministre de Houphouët Boigny, ce journaliste de formation ne pouvait pas ne pas jeter un regard sur la contribution de la presse dans la sortie de crise que son pays a amorcée depuis peu. Et il l’a fait sans oeillères.

Sidwaya : Quel commentaire vous inspire le message du président Laurent Gbagbo à la nation le 6 avril dernier.

Laurent Dona Fologo (L.D.F.) : Ce message se situait au lendemain du grand jour de la Flamme de la paix célébrée le 30 juillet dernier à Bouaké. Évidemment, le premier message qui suit un tel événement, s’inscrit dans le sillage de cet événement historique. Ce message a été axé sur le cap sur les élections. Il faut préparer les élections surtout dans de bonnes conditions. Il ne faut pas presser le temps. Mais il ne faut pas non plus lâcher le travail.

Essentiellement c’est cela le message. Le président de la République a invité tous les Ivoiriens à avoir la même foi que lui et la même détermination à aller aux élections. Plutôt nous irons à ces élections, plus vite la Côte d’Ivoire retrouvera la confiance entre ses fils et ses filles.

S. : La classe politique ivoirienne a différemment décrypté le message du président Gbagbo. Quel commentaire cela vous inspire ?

L.D.F. : Je suis l’un de ceux qui ont couru le plus dernière la paix. Depuis le premier coup de fusil du 19 septembre 2002 (NDLR début de la rébellion), je me suis mis du côté de ceux qui défendaient la république et la légalité constitutionnelle. Pendant ces 5 ans, j’ai couru derrière la paix. C’est pourquoi, j’aurai une autre lecture des différents événements, des différents messages. Mais en tout cas, tout à fait personnel. Les Ivoiriens de mon point de vue, n’ont pas encore tout à fait retrouvé la confiance en eux. Les leaders politiques sont aujourd’hui pour la plupart en déphasage avec leurs militants, c’est-à-dire avec les populations.

Lorsqu’on voit l’engagement que nous avons observé à Bouaké pour la paix, lorsqu’on voit la volonté de tous les Ivoiriens, quelles que soient leurs origines ou leurs religions souhaiter la paix et que des leaders se tiennent hors de ce courant, que des politiciens ne sachent pas le capter et l’exploiter, je dis qu’ils se mettent un peu hors jeu. C’est pourquoi je n’apprécie pas ces interprétations diverses. J’ai compris le message comme un nationaliste doit le comprendre. Quand le président Gbagbo demande d’aller vite aux élections, certains disent : c’est parce qu’il est prêt à frauder. Lorsqu’il appelle à aller doucement, d’autres affirment qu’il veut s’éterniser au pouvoir.

Au sortir de cinq années de désordre et de crise dans mon pays, je pense que le président Laurent Gbagbo a raison de mettre la pression sur les organisateurs du scrutin. Lorsqu’il dit qu’on peut voter en décembre, il ne faut pas le prendre comme une parole d’évangile. Ce n’est pas le catéchisme. Il veut dire que si nous sommes tous animés de bonne volonté nous pouvons écourter le temps d’attente des populations. Que l’on fasse les élections en décembre, qu’on les fasse début 2008, qu’on les fasse même un peu plus tard, l’essentiel pour nous est qu’elles soient propres, justes, ouvertes et que pour une fois on accepte les résultats.

S. : Pour certains, l’accord politique de Ouagadougou est en train de tourner à une alliance entre le président Laurent Gbagbo et son Premier ministre Soro Guillaume.

L.D.F. : Votre journal est une publication de référence ; vous connaissez la classe politique ivoirienne. Quel que soit ce que fait, dit et propose celui qui est au pouvoir, l’opposition trouvera à redire. Pendant longtemps, Soro et Gbagbo se sont opposés et nous avons payé cher. Aujourd’hui que grâce au facilitateur, le président Blaise Compaoré, les deux arrivent à s’entendre pour nous faire avancer, voilà que les autres, les mêmes qui, hier étaient les alliés de Soro, se retournent contre lui et trouvent qu’il est l’allié de Gbagbo. Si l’alliance Gbagbo-Soro peut nous amener la paix, que voulons-nous de plus ? La population ivoirienne ne souhaite que cela. Ceux qui ne sont pas dans le train, doivent prendre le chemin pour y arriver. L’accord de Ouagadougou n’a pas exclu les partis politiques. L’accord de Ouagadougou vise la paix.

Mais pour y arriver, il faut que nous respections la feuille de route de Ouagadougou qui a prévu un comité de concertation. Que ceux qui ne sont pas contents fassent appel à ce comité, au facilitateur. Nous n’allons pas perdre le temps à écouter les uns et les autres . Ici en Côte d’Ivoire, tant que vous n’êtes pas au pouvoir, vous trouvez que ce que le gouvernement fait n’est pas droit. Ces agissements de la classe politique n’iront pas très loin. Il y a un déphasage entre les leaders politiques qui cherchent le pouvoir de façon égoïste sans égard pour les populations. Je suis pour le chemin de la paix.

S : Ce 7 août, lorsque vous avez vu défiler côte-à- côte les forces armées de Côte d’Ivoire et les forces armées des Forces nouvelles, quel effet cela vous a fait ?

L.D.F. : Le président Houphouêt disait "la guerre vient vite, brutalement, soudain, mais elle repart lentement, lentement, lentement". C’est pourquoi il ne voulait pas qu’elle vienne chez nous en Côte d’Ivoire. Et le président Ggagbo a dit : "on ne sort pas de la crise comme on sort d’une soirée de gala". Cela veut dire la même chose. Il faut aller doucement. Voir défiler deux armées me gène énormément. Après la Flamme de la paix, immédiatement, on devrait voir défiler une armée républicaine, nationale.

Mais il ne faut pas prendre ses désirs pour des réalités. Il faut accepter la patience des étapes. Actuellement nous sommes aux étapes. Le Premier ministre Guillaume Soro a conduit la rébellion. Il sait que pour aller à la paix il faut des étapes. Hier les militaires des forces armées des Forces nouvelles ne venaient pas du tout. Aujourd’hui elles peuvent venir défiler au palais de la présidence. C’est déjà quelque chose. La deuxième étape ce sera une armée unique. Ils vont s’entendre, ils vont s’intégrer, ils porteront les mêmes galons.

S. : Les grades que le Premier ministre Guillaume Soro a décernés à certains militaires des Forces nouvelles ne risquent-ils pas de prendre en otage cette paix ?

L.D.F. : Je suis de nature optimiste. Je pense que de la même manière, nul n’avait imaginé qu’un jour Gbagbo serait assis à côté de Soro, en tout cas pas moi qui étais à Lomé, nul n’avait pensé qu’un jour le président Gbagbo allait demander à son frère Compaoré de l’aider à avoir la paix. De la même manière, je pense que ce problème de grades sera résolu. Il faut la patience, la volonté réciproque de trouver une solution. Le président Eyadema, paix à son âme, aimait dire qu’il n’ y a pas de problème sans solution. Ce problème de galons, j’en conviens avec vous, est délicat, difficile. Je ne connais pas l’armée, je ne peux donc pas vous dire qu’elle est la solution. Ce dont je suis sûr, c’est qu’on finira par trouver une solution. L’accord total, absolu n’existe pas.

S. : Dans cette atmosphère de paix, on a l’impression que l’ouest ivoirien reste une poudrière avec des milices notamment.

L.D.F. : L’Ouest de la Côte d’Ivoire est effectivement une région sensible et délicate. Nous sommes là-bas à l’angle d’un triangle Guinée-Liberia-Côte d’Ivoire. C’est une région délicate. Mais ce n’est pas une région ivoirienne à part. C’est une région ivoirienne à part entière. C’est pourquoi nous devons tout mettre en oeuvre pour qu’elle intègre l’accord politique de Ouagadougou. Les populations veulent la paix avec les autres Ivoiriens. La particularité de l’Ouest, c’est que c’est une région riche, montagneuse où on peut attaquer plus facilement que dans la savane. On peut surprendre. Des personnes ont profité de ces crises pour régler des comptes de terrains, de plantations. Le président Gbagbo est déterminé à faire en sorte que l’Ouest ne soit pas en marge du vaste courant de paix. Beaucoup sont en train de restituer les plantations aux vrais propriétaires d’avant-guerre.

Nous regrettons cette guerre, mais elle n’aura pas fait que de mal. Elle nous amène à réfléchir, elle va apporter aux Ivoiriens plus d’humilité que par le passé. Elle va amener un renforcement en particulier avec le Burkina, parce que les autres pays ont moins de ressortissants ici. Il y avait un problème qui nécessitait qu’un jour ou l’autre, on s’asseye pour le régler. Je déplore que le règlement vienne au bout de fusil car il aurait pu également être réglé autour d’une table de négociation tout à fait fraternelle. La proximité avancée et voulue par le président Félix Houphouët Boigny a atteint un tel degré de brassage que le moment venu, il faut accepter la réalité.

S. : Comment voyez-vous la problématique de la gestion de la question du foncier rural, surtout dans l’optique du rapprochement avec le Burkina ?

L.D.F. : La crise, comme je l’ai dit, aura peut-être permis de poser clairement le problème. En tout cas, on aura accéléré le traitement. Et peut-être que le fait que ce soit le président du Burkina qui a été le facilitateur pour régler cette affaire va favoriser le traitement délicat et difficile. Les Ivoiriens aujourd’hui ont le sentiment d’une certaine reconnaissance, d’un devoir de reconnaissance vis-à-vis des voisins. Les conditions me semblent remplies pour que calmement, une commission mixte entre nos deux pays se penche sur cette question. Il y a des situations acquises sur lesquelles il ne faut pas revenir. Et il y a des situations nouvelles qu’on peut traiter. Cette guerre a secoué la Côte d’Ivoire.

Il faut aborder des questions comme le foncier rural sans a priori. Le président Houphouët Boigny ne se considérait pas seulement comme le président de la Côte d’Ivoire. J’ai été un collaborateur privilégié de ce grand homme, le président, le seul et dernier président du RDA se considérait un peu comme le père de la sous-région. Son âge et son itinéraire le lui permettaient. Ses amis chefs d’Etat de la sous-région le lui concédaient. Le Conseil de l’entente n’était pas un rêve. C’était un idéal. Nous avons eu un ministre Abdoulaye Savadogo, un autre Amadou Thiam, ou encore Mohamed Diawara. Notre erreur, nous les héritiers, je ne jette la pierre à personne, c’est de n’avoir pas bien compris que cette marche était à la limite irréversible.

S. : Quelle peut être la contribution d’un héritier du Président Houphouet dans l’enracinement de cette paix ?

L.D.F. : Le 19 septembre 2002 ont été entendus les premiers coups de feu. Et le lendemain, c’est-à-dire le 20 septembre, j’ai lancé mon appel. Le Président Gbagbo était encore en Italie en visite officielle. Je ne l’ai pas eu au téléphone avant de lancer mon appel. Je n’ai consulté personne. Je ne savais pas qui attaquait la Côte d’Ivoire. On les appelait les assaillants. J’ai lancé cet appel qui est pour moi historique. Pour le reste, je crois que chacun a fait ce qu’il pouvait. Mais je crois que mon discours est le même. Ici en Côte d’Ivoire, tout le monde le sait. Il faut profiter de la crise pour faire changer ce qui doit l’être. A la mort du président Houphouët, j’ai défendu la Constitution de la Côte d’Ivoire. Cette position m’a coûté cher, mais je l’ai associé à l’héritage politique de Houphouët dont je me réclame aujourd’hui. Si tout le monde avait compris comme moi, on n’en serait pas là. Certains ont mis leur égoïsme avant la gestion de l’héritage. Je ne voulais pas être Président de République, je n’étais pas candidat, mais je voulais que le pays avance.

S. : Monsieur le Président, quand vous dites certains, vous faites allusion à qui ?

L.D.F. : Vous me permettrez comme nous sommes en période de grande réconciliation nationale, de ne pas citer de noms. Mais les Ivoiriens savent les difficultés que j’ai eues au PDCI, y compris en tant que secrétaire général. C’est-à-dire après 1991.

S : Comme vous, vos anciens camarades du PDCI se réclament de l’héritage de Houphouët. Quel regard jetez-vous sur leur action de tous les jours ?

L.D.F. : On n’est pas d’accord sur la manière de s’opposer. Le 10 août 2000, les leaders politiques s’étaient retrouvés à Yamoussoukro. Gbagbo (FPI) et Fologo (PDCI), en présence de feu le président Eyadéma, président en exercice de l’Union africaine, du Président Kérékou président en exercice du Conseil de l’entente et du général Guéï, président de Côte d’Ivoire. Nous avons signé un document qui stipulait que quels que soient les résultats de l’élection, nous le reconnaîtrons. Et nous nous engagions à travailler ensemble pour redresser le pays qui venait de connaître son premier coup d’État.

Ce document existe. Ce document m’engage politiquement, il m’engage moralement. Malheureusement, les candidatures de nos cinq représentants du PDCI à la présidence étaient rejetées (y compris le Président Henri Konan Bédié). De la même manière, la Cour suprême de la transition a éliminé le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara. Tout est parti de là. Ainsi, Ouattara a refusé de reconnaître les résultats de la présidentielle. Selon lui nous avions signé que nous travaillerons ensemble, mais pas à n’importe quelle condition. J’ai rétorqué que le document que nous avons signé ne comportait pas de clause de sauvegarde qui aurait posé comme condition que tous les partis aient au moins un candidat à l’élection.

J’ai donc reconnu les résultats de la présidentielle. La population, pour créditer les résultats était sortie comme elle ne l’avait jamais fait. En tout cas, depuis que je suis en politique, je n’ai jamais vu autant de mobilisation. Les militaires sont partis chez Alassane Dramane Ouattara qui est venu me voir et a décidé de mettre ses militants dans la rue. Je le lui ai déconseillé. Il l’a fait et la conséquence qui en est résultée, c’est le charnier de Yopougon. Aujourd’hui, on est passé du quinquennat au septennat. Je ne suis pas un génie politique, mais je suis resté pendant longtemps au près du président Houphouët, j’ai un peu appris.

S : Vous êtes le père fondateur d’un mouvement appelé le Rassemblement pour la paix. Maintenant que la paix est là, que devient le RPP ?

L.D.F. : Le Rassemblement pour la paix (RPP) continue. Il y a déjà des pagnes frappés du logo RPP. Un pagne demandé par de nombreux militants qui l’achètent comme de petits pains. Cela veut dire que je ne suis pas prêt à reculer. Le 30 juillet, on a célébré la fête de la paix à Bouaké. Alors, quelqu’un qui a fondé un mouvement pour la paix, est une personne heureuse. La paix est une denrée délicate qu’il faut prendre avec soin. Nous sortons d’une crise, nous avons retrouvé la paix et c’est maintenant qu’il faut la soigner. C’est pourquoi mon mouvement n’aura jamais fin. La culture de la paix, je la poursuivrai jusqu’à ma mort.

S : Le RPP est-il un parti politique comme l’affirment certains ?

L.D.F. : Je réponds non. Pour le moment c’est un mouvement de culture de la paix dans l’esprit d’Houphouët Boigny. J’ai constaté que le PDCI d’aujourd’hui tourne le dos à des valeurs que son père-fondateur nous avait enseignées. Alors j’ai investi un mouvement pour perpétuer toutes ces valeurs sans nécessairement viser le fauteuil présidentiel. Aujourd’hui je peux vous dire sans fausse modestie que je rassemble plus de monde que beaucoup d’Ivoiriens. Il y a cent partis politiques en Côte d’Ivoire, mais en réalité il n’ y en a trois ou quatre. Le RPP a été créé pour être 2e ou 3e. Pas 101e.

S : Cette culture de la paix et votre philosophie politique ne vont-ils pas donner un grand parti si cette fusion se fait ?

L.D.F. : Oui cela peut arriver. Je ne joue pas la comédie. En pleine guerre, je me suis rendu au Burkina en 2003. Au moment où beaucoup d’Ivoiriens accusaient le Burkina de donner le gîte et le couvert aux rebelles, je me suis rendu au Burkina Faso, je suis allé demander rendez-vous au Président qui m’a reçu. Je lui ai demandé de faire quelque chose pour nous.

J’étais donc déjà pour le dialogue direct. En dépit de tout ce qui a été dit sur le Président du Faso, je constate que quelques années après, c’est ma conviction, qu’on peut être un grand homme sans créer un grand parti. Si ceux qui sont avec moi mettent la pression sur moi, alors je déciderai de la création d’un parti.
Plus les dirigeants actuels du PDCI-RDA s’éloigneront des valeurs d’Houphouët Boigny, plus le RPP a des chances de devenir un parti politique pour défendre ces valeurs. S’ils se resaisissent et s’ils défendent ces valeurs, je considérerais qu’il n’est pas nécessaire que le RPP devienne un parti politique. La balle est dans leur camp.

S. : Quel regard jetez-vous sur la contribution de la presse ivoirienne dans le processus de sortie de crise ?

L.D.F. : Je suis un journaliste professionnel. Je suis l’un de ceux qui ont été le plus dur avec la presse ivoirienne. La presse ivoirienne pendant la crise a été pire que les armes. Je le leur ai dit publiquement. La presse ivoirienne a été nocive. La parole peut être une arme redoutable plus que le fusil.
A aucun moment les journalistes ivoiriens n’ont travaillé pour la paix, pour le rapprochement.

Au contraire avez-vous vu leurs titres ? Même dans la période actuelle où l’on peut dire que les choses vont mieux, a fortiori pendant la guerre. Si vous prenez les titres c’est catastrophique. C’est du vitriol, du venin. Ici la plupart des journaux appartiennent à des partis politiques. Donc le sentiment national ne les habite pas. Ils ont en général de mauvais salaires.
Résultat, c’est à qui payera le plus qui sera le plus beau, le plus grand etc.. J’ai fait du journalisme dans un contexte différent mais j’étais plus honnête, j’étais le journaliste d’Houphouët Boigny. Je suis devenu ministre pendant vingt ans. Je suis demeuré les mains propres.

Jean Philippe TOUGOUMA
Boubacar SY

Sidwaya

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