Policiers français molestés à Conakry : L’expression de trop grandes frustrations
Six policiers français ont été molestés à Conakry en Guinée, en raccompagnant par avion deux Guinéens sans papiers expulsés de France. L’affaire a provoqué un incident diplomatique entre les deux pays. Qu’ils aient été passés à tabac ou pas, les policiers français devaient certainement s’attendre à un accueil des moins chaleureux.
Il n’y a rien d’étonnant à cela. Puisque les Guinéens ne peuvent pas directement s’attaquer aux autorités françaises et à Sarkozy en particulier, il fallait bien que des Français paient pour cette vexation.
En plus d’être l’expression d’un ras-le-bol de populations qui réclament un minimum de dignité à leur égard, de telles manifestations peuvent sonner comme une alerte de l’opinion publique internationale et des organisations de défense des droits de l’homme. Mais, est-ce la meilleure façon de crier sa rage ? Faut-il s’en prendre à des policiers qui ne font qu’appliquer des mesures d’un Etat souverain ? Toutefois, on aurait donné le bon Dieu sans confession à ces accompagnants si les conditions de rapatriement auxquelles ils soumettent les immigrés forcés au départ, respectaient toujours les normes. Libre à la France de contrôler son flux migratoire.
Mais pour un pays qui se dit grand défenseur des droits de l’homme, on s’explique mal certaines bavures des forces de sécurité françaises. Dans tous les cas, toute personne, qu’elle soit d’origine africaine ou pas, trouverait humiliant de se retrouver du jour au lendemain, parachutée dans son pays, sans valise, sans la moindre ressource, sans appui, et totalement nue et bien plus dénudée qu’elle ne l’était au départ . Et comble d’humiliation, le rapatrié africain se surprend parfois à voir passer ses propres images sur des chaînes internationales que relayent les médias de son pays.
Pour tout cela, les pays riches en général devraient, même dans la fermeté, faire preuve de plus d’humanisme dans leurs rapports avec les sans-papiers. Cela ne saurait excuser les chefs d’Etat africains qui ont, pour leur grande majorité, failli. Combien de dirigeants ont eu le courage d’élever le ton pour rappeler à l’ordre des pays occidentaux qui ont parfois dépassé les bornes ?
En tout état de cause, cette dernière hargne à Conakry n’est ni plus ni moins que l’expression de trop grandes frustrations ressenties par des Guinéens qui semblent avoir été profondément atteints dans leur amour-propre.
Cheick Beldh’or SIGUE
LE Pays
Vos commentaires
1. Le 27 août 2007 à 13:26 En réponse à : > Policiers français molestés à Conakry : L’expression de trop grandes frustrations
Que vont chercher des policiers français en terre libre de Guinée, un pays indépendant et souverain depuis 1958 ? Avaient-ils des visas d’entrée ? Si OUI, qui a délivré ces visas et qu’est-ce qui a été mentionné comme objectif du voyage : Explusion de guinéens ou mission commandée ? Imaginons l’opération inverse : Des policiers guinéens devant accompagner à Paris des français indésirables en Guinée dans les conditions humiliantes qu’on connait et sans associer les autorités françaises. Est-ce que la France aurait accepté cela ? La réponse est NON. Alors qu’on ne s’offusque pas de l’accueil qui a été réservé aux six policiers à Conakry. Le gouvernement français de SARKOZY a compris son tort et s’est empressé de déclarer publiquement deux jours après les évènements, que l’incident était clos parce qu’il aurait reçu du gouvernement guinéen des excuses, ce que ce dernier a démenti aussitôt et publiquement.
Il faut que la France arrête de mépriser nos Etats et d’avoir du respect et de la considération pour tous les africains en France et de traiter les « Sans papiers » avec dignité. La très grande majorité de ces personnes sont des gens honnêtes qui sont allés là-bas pour chercher leur pitance et dont le seul crime est justement de n’avoir pas de papiers. Si la France ne change pas sa politique vis à vis de l’Afrique et si les responsables politiques de nos Etats ne prennent pas leur responsabiité, ce qui est arrivé en Guinée et ce qui s’est produit à BAMAKO du temps de M. PASQUA au Ministère de l’intérieur, va se généraliser en Afrique avec tous les débordements inimaginales.
Merci.
Le 29 août 2007 à 17:47, par Gnangsoba En réponse à : > Policiers français molestés à Conakry : L’expression de trop grandes frustrations
Djo, toi qui a écit cette réponse, je suis d’accord avec toi. Ce qui me gêne c’est que les guinéens n’ont pas bien frappé les policiers-là. Et en plus, il fallait les prendre en OTAGE. Pourquoi les expulsuers ne font-ils pas la même chose avec les pays arabes ? Ils savent qu’ils vont chier là-bas !!!