LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Parti africain de l’indépendance : Les faux-fuyants de Soumane Touré

Publié le samedi 25 août 2007 à 08h16min

PARTAGER :                          

Soumane Touré

Une vieille sagesse africaine dit que « C’est derrière le haricot que s’abrite le caillou pour profiter de l’huile ». Certains hommes politiques du Burkina ont si bien compris la portée de ce dicton que toutes les occasions sont bonnes pour s’offrir une publicité gratuite. C’est le cas ces derniers jours pour le Parti africain de l’Indépendance que dirige le tonitruant Soumane Touré dont le parti va à vau-l’eau d’année en année.

Laminé lors de la dernière consultation électorale, le PAI n’est plus que l’ombre de lui-même. Naturellement, Soumane Touré, son premier responsable, ne peut accepter cette « humiliation ». Il n’est pas non plus suffisamment courageux pour tirer les conséquences de la débâcle de la formation politique qui se targue d’être l’une des plus ancienne du pays.

Monsieur Touré a donc trouvé le bouc émissaire sur lequel il va déverser toute son incapacité. Il n’hésite donc pas un seul instant à faire de Blaise Compaoré, le chef de l’Etat, l’homme qui serait à l’origine de tous les malheurs de son parti. Il assène donc ses accusations pêle-mêle contre le président. Ne cherchez surtout pas à vérifier le contenu de tous ces propos du patron du PAI.

Il ne s’agit ni plus, ni moins que d’une ruse politique pour se mettre en valeur. Blaise Compaoré a le dos large pour être chargé de tous les péchés d’Israël. Avouons que c’est effectivement tentant de se mesurer à un homme qui a fait la preuve de sa capacité à diagnostiquer le mal de la société burkinabè et qui plus est, à y apporter les solutions idoines, permettant ainsi à ce pays d’être un modèle au plan de la gouvernance démocratique et économique.

Il est curieux que ce soit seulement maintenant que Soumane Touré se rende compte que Blaise Compaoré était un danger pour le PAI. Peut-être qu’au moment où le secrétaire général de ce parti était vice-président de l’Assemblée nationale grâce aux voix des partis qui soutiennent à fond Blaise Compaoré, le chef de l’Etat n’était pas un danger pour le parti. Les anciens assimilent ce type de comportement à la pratique de la poule qui, une fois qu’elle s’est nourrie est d’une ingratitude inqualifiable puisqu’elle oublie tout.

Le PAI a beau crier sur tous les toits pour se disculper, les Burkinabè savent qu’en réalité ce parti, du reste comme beaucoup d’autres, récolte ce qu’il a semé.
Le processus démocratique de notre pays à l’instar de celui de tous les pays a ses faiblesses, mais cela n’est nullement synonyme de démocratie au rabais.

Il n’est donc peut-être pas nécessaire d’insister outre mesure sur l’anachronisme des propos de Soumane Touré, tant il est vrai que les populations feront elles-mêmes la part des choses laissant Soumane Touré et son parti se débattre dans leurs illusions.

Le président du Faso a d’autres chats autrement plus sérieux à fouetter qu’à s’occuper des bisbilles des partis averses. Les jérémiades actuelles de Soumane Touré ne sont que la confirmation, s’il en était encore besoin, de leur manque d’imagination.

En un mot comme en mille, le PAI est dans une grande tourmente et cette agitation fébrile est la confirmation du grand déclin, à moins que dans un dernier sursaut, les démocrates sincères et par ailleurs militants du parti ne se ressaisissent pour redonner au PAI tout son lustre d’antan. C’est certainement plus difficile mais c’est assurément la voie la plus la noble pour rebondir ...éventuellement.

Talato BAMOGO

L’Hebdo

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique