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Gratuité de l’enseignement : Que de questions sans réponses !

Publié le samedi 25 août 2007 à 07h44min

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La rentrée scolaire, c’est pour bientôt. Dans moins de deux semaines certains établissements rouvriront leurs portes en attendant le gros du lot pour le 1er octobre.

Une rentrée scolaire est toujours source d’angoisses pour les parents d’élèves, les enseignants et l’Etat burkinabè lui-même. C’est connu, l’offre éducative est insuffisante par rapport à la demande et scolariser un enfant revient de plus en plus cher pour ses parents et l’Etat.
Malgré tout, l’école burkinabé est l’une des plus performantes dans la sous-région Ouest africaine. Les programmes d’enseignements, avec un trésor d’ingéniosité de la part de tous les acteurs de l’éducation nationale sont menés à terme durant l’année scolaire moins perturbée ici qu’ailleurs.

Les diplômes délivrés, nonobstant les fraudes isolées ici et là d’année en année, sont crédibles et dans la vie active les cadres formés dans nos écoles et universités font montre d’une efficacité reconnue. L’arbre ne doit cependant pas cacher la forêt. Le taux de scolarisation, environ 57% en 2006, demeure l’un des plus bas en Afrique. En outre le système hyper sélectif de l’école burkinabè hérité de la colonisation entraîne beaucoup d’exclusions et une scolarisation inachevée pour beaucoup d’enfants.

Comment conjurer ces maux ? Le Plan décennal de développement de l’enseignement de base (PDDEB) a été entre autre conçu pour cela. Dans la poursuite des objectifs du PDDEB, la rentrée scolaire 2007-2008 ne sera pas comme les autres pour les écoles primaires de 45 départements du Burkina. En effet, le gouvernement a décidé, on le sait, d’expérimenter la gratuité de l’enseignement de base dans les écoles primaires de 45 départements ruraux du pays.

Après la prise en charge des cotisations des parents d’élèves pour les filles, c’est une autre étape importante dans la gratuité totale de l’enseignement au Burkina qui va être franchie dès la rentrée prochaine. On ne peut qu’applaudir ces progrès vers une plus grande efficacité du système éducatif. Néanmoins, il y a des grandes appréhensions sur les capacités de l’Etat à assurer la gratuité de l’enseignement à tous les enfants du Burkina d’ici l’horizon 2010.

Au demeurant beaucoup de Burkinabé ne savent toujours pas qu’est-ce qu’il faut entendre par gratuité de l’enseignement. Dans le sens commun, cela signifierait que non seulement les parents ne paient pas de frais de scolarité mais qu’en outre, les élèves soient dotés par l’Etat en fournitures scolaires. Pas seulement les livres, mais aussi les cahiers, les crayons, les stylos, etc. Est-ce bien ces mesures qui sont envisagées pour les écoles primaires des 45 départements retenus pour cette phase pilote du projet ? Du reste, quels sont les départements concernés ?

Le ministère de tutelle ne peut-il pas publier une liste nominative de ces 45 départements ? Toutes les écoles primaires de ces départements seront-elles prises en compte par la gratuité ? Que doivent faire les parents dont les enfants faute de places ne seront pas inscrits dans les écoles publiques ? Autant de questions qui sont sans réponses pour le grand public. On en déduit alors qu’il y a un déficit de communication qui pourrait entraîner des ratés dans la mise en œuvre de la mesure dans les écoles sélectionnées.

Nous sommes dans les ultimes préparatifs de la rentrée et les parents d’élèves voudraient savoir à quoi s’en tenir exactement. C’est le lieu de dire à l’adresse des autorités du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation que, qui peut le plus, peut le moins. Ce n’est pas la mer à boire que de publier la liste des départements et des écoles concernés par la gratuité de l’enseignement et surtout les volets de dépenses que l’Etat entend prendre en charge cette rentrée scolaire pour les élèves qui seront inscrits dans les écoles pilotes précurseuses de la gratuité de l’enseignement. Il n’est pas trop tard pour mieux communiquer sur le sujet.

A bon entendeur, salut !

Djibril TOURE

L’Hebdo

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