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Rébellion touarègue : Ce qui devait arriver...

Publié le jeudi 23 août 2007 à 08h33min

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Après avoir traité par dessus la jambe la rébellion touarègue qui sévit au Nord de son pays (en traitant entre autres les rebelles de "bandits armés"), le président nigérien Mamadou Tandja fait face de nos jours à une équation autrement plus "corsée".

Non contents en effet d’infliger des pertes sévères à son armée (4 soldats tués lundi dernier et 17 mardi selon des sources concordantes) "ses" rebelles sont en passe de s’unir avec leurs frères maliens à travers "l’Alliance touarègue Niger-Mali" (ATNM).

Ainsi donc, comme nous le subodorions, l’Alliance démocratique (l’aile malienne) et le Mouvement des nigériens pour la justice (MNJ) sont en passe de constituer un vaste front de combat pour mieux se faire entendre.

Faut-il le rappeler, les revendications dans les deux camps sont identiques, mutatis mutandis, la principale tournant autour d’une meilleure prise en compte des intérêts de la communauté touarègue dans les deux pays.
Développement des régions habitées, intégration dans les différents corps et services de l’Etat, voilà la réclame des "rebelles", qui cache, il faut avoir le courage de le dire certains intérêts inavoués. Certaines fractions de ces rébellions sont souvent de mèche avec les trafiquants d’armes qui les obligent à allumer la mèche pour se livrer à leur commerce malsain.

Aussi, les intérêts stratégiques que pourront "charrie" bientôt les Nord malien et nigérien (pétrole, uranium...) attisent les convoitises entraînant une course de positionnement effrénée et souvent désordonnée. Des griefs qui ne permettent pas pour autant d’occulter l’essentiel, à savoir le mal-être des "hommes bleus" du désert, qui ont souvent l’impression d’être des laissés-pour-compte dans leurs pays respectifs, ce qui entraîne ces "éruptions cutanées", sporadiques.

On a vu que l’Alliance démocratique du Mali, qui a signé il y a un an un accord avec le gouvernement est en passe de remettre celui-ci en cause, parce que les engagements n’auraient pas été "respectés". Il y a donc urgence à trouver une table de négociation pour ces deux "cas", avant qu’ils ne prennent de l’ampleur et n’enflamment une sous-région qui se remet à peine du brûlot ivoirien.
Il ne faut pas laisser pourrir une situation déjà délétère. Aussi, ce n’est pas par les armes qu’on résoudra l’équation touarègue. A bon entendeur...

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidwaya

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