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Celtel : la vie en mieux, les royalties en moins !

Publié le jeudi 23 août 2007 à 08h12min

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Derrière les beaux visages et les jolis sourires qu’affichent les comédiens qui jouent dans les spots publicitaires, il se passe parfois des choses très peu catholiques, et pour cause.

Pendant que les uns engrangent journalièrement un pactole à vous donner le vertige, les autres sont obligés de se contenter de miettes qu’on leur jette sans vergogne, ni respect des règles universellement établies. De la foutaise sur toute la... communication. C’est, à quelque chose près, la tragédie qui semble se jouer depuis 2006 entre la société de téléphonie mobile Celtel et un groupe de comédiens burkinabè.

En cette année-là, 21 comédiens burkinabè avaient été recrutés par Manivelle productions pour le tournage de deux spots publicitaires - « Ishmaël : Vis pleinement ta journée » et « Monty : Embrasser la vie » - en collaboration avec deux sociétés sud-africaines SK Advetising et Chaos films. Ces dernières ont honoré, comme convenu, les cachets dus aux artistes qui ont presté.

Curieusement, ils ont subtilement remis à plus tard les négociations concernant les royalties, c’est-à-dire les droits liés à la diffusion des spots. Et pourtant, les spots ont été diffusés dans les 14 pays d’Afrique que couvre Celtel, ce qui représente des redevances de 100% par pays à calculer sur le montant du cachet qui a été versé à chaque comédien à l’issue du tournage. À titre d’exemple, les comédiens principaux, qui ont été payé à 300.000 F CFA, ont aussi droit à des royalties de 4 200 000 F CFA (300 000 x 14).

Celtel sourde depuis près de 2 ans

Un an et demi après, les partenaires sud-africains de Manivelle sont devenus sourds aux rappels successifs qui leur ont été adressés. Lors d’une de ses visites à Ouagadougou, Philippe Guyon, le patron Afrique de Celtel, a été saisi de l’affaire, mais cela ne l’a pas fait bouger outre mesure.

Convaincus d’avoir été grugés, les acteurs se sont tournés vers l’Association burkinabè des comédiens du cinéma (ABCC) qui a pris le devant des choses. Celle-ci a dressé, en août 2006, une correspondance à SK Advetising et Chaos films, sans aucune suite. Il a fallu qu’elle saisisse la direction de Celtel Burkina pour qu’une réunion soit organisée en janvier 2007 pour examiner des « solutions concrètes » à donner à cette ténébreuse affaire. Mais jusqu’à l’heure où nous tracions ces lignes, aucune suite n’a été donnée, Celtel Burkina faisant tourner les comédiens et leur association en rond. Après les téléphones sans fil, voudrait-on rompre le fil de la négociation ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on tombe des nues face à cette situation incongrue. Dieu sait que le secteur de la téléphonie mobile est tellement porteur que les royalties de ces pauvres comédiens burkinabè, estimées à quelque 24 millions de F CFA dévalués, n’ont rien à voir avec les gros bénéfices que Celtel se fait en quelques heures. Mieux, l’association des comédiens a même proposé des règlements négociés à la baisse, mais la société reste atone et aphone. Si ce n’est pas un mépris des droits des artistes, cela y ressemble.

La vie en pis

Le hic dans cette affaire, c’est que la direction de Celtel ne semble pas se soucier de l’effet boomerang que peut provoquer cette sale histoire. À force de vouloir marcher royal...ement sur les royal...ties de ces comédiens, la panafricaine de la téléphonie ne donne-t-elle pas l’occasion de laisser croire que derrière les portraits qui vantent les mérites de Celtel à tous les coins de rue se cache une violation du droit à l’image des hommes, femmes, jeunes et enfants

QuophyBlogeur

http://le10sident.blogspirit.com/

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