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Démocratie : Le piège du boycott électoral

Publié le mercredi 22 août 2007 à 09h03min

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L’actualité au Sénégal ces derniers mois a été marquée par des élections législatives et plus récemment les sénatoriales, toutes "boycottées" par l’opposition dans sa majorité. Si ceux qui "boycottent" ont leurs raisons, souvent légitimes faut-il le reconnaître, le principe en lui-même présente des limites objectives quant à son efficacité. On boude les urnes pour exprimer son désaccord avec les conditions d’organisation d’une élection.

Malgré tout, l’élection se tient sous la caution d’observateurs nationaux et internationaux. Et le parti au pouvoir, généralement mis en cause par les opposants, rafle les sièges en offrant à ses candidats des mandats interminables.

C’est un peu "du chien aboie et la caravane passe".
Ce constat peu glorieux sur le continent africain doit amener les opposants à revoir leur stratégie de lutte pour le changement parce qu’il est difficile, voire impossible, de remporter des consultations électorales auxquelles on n’a pas pris part. A moins de vouloir le changement par une autre voie que celle des urnes.

Par ailleurs, la participation à des élections ne donne pas forcément lieu à une victoire. Mais elle constitue une aubaine pour un parti ou une formation politique de se faire connaître davantage, de se faire plus de militants et de sympathisants ; en un mot, de conscientiser le peuple sur ses idéaux. "Petit à petit, l’oiseau fait son nid", enseigne l’adage. A force de répondre présents aux rendez-vous électoraux, les partis d’opposition peuvent à la longue se constituer en alternance crédible capable d’imposer une “rectification” du jeu démocratique.

Nous osons affirmer que c’est cette vision plus réaliste de la démocratie qui explique une régression des cas de boycotts électoraux en Afrique. Pour ceux qui ne l’ont pas encore compris, il est grand temps de changer leur fusil d’épaule. "La nature a horreur du vide", dit-on.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya

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