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Zimbabwé : Un devoir de sincérité

Publié le lundi 20 août 2007 à 07h27min

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Le fait est établi que l’expropriation des fermiers blancs, dans le cadre de la réforme agraire voulue par le président du Zimbabwe Robert Mugabe, représente un os jusque-là resté en travers de la gorge de l’Occident. En somme, l’insulte suprême.

Aussi les ennuis de Mugabe apparaissaient-ils comme les profondes répliques du séisme provoqué par cette réforme hardie. Bien que Robert Mugabe ait fait du droit des fermiers noirs à la terre un véritable fonds de commerce politique, de larges secteurs de l’opinion africaine n’avaient pas hésité à applaudir des deux mains l’initiative de l’homme fort du Zimbabwe.

Mais les temps ont bien changé et le constat sur le terrain ne doit laisser aucune place à l’illusion. Le double fléau de la sclérose et de l’ankylose qui frappe en ce moment l’ancienne Rhodésie ne saurait être simplement expliqué par le profond désamour entre ce pays et ses anciens maîtres colons. A ce désaccord s’ajoute un malaise bien plus profond.

De plus en plus desservi par l’âge, Robert Mugabe ne veut manifestement pas lâcher le pouvoir et semble ne reculer devant rien pour contenir le trop plein d’énergie démocratique qui fait bander les muscles de ses concitoyens. Un Etat de droit ossifié, on en est encore bien loin.

Certes, aujourd’hui une dizaine d’Etats de la sous-région accourent au chevet du grand malade zimbabwéen. Mais la pathologie aurait pu être évitée si ces Etats avaient eu le courage de tenir à Mugabe le langage de la vérité, et lui imposer la bonne thérapie : contraindre celui-ci à desserrer l’étau autocratique. En lieu et place, ces Etats ont aidé Mugabe à tracer les sillons d’un non-Etat, eux qui ont parfois servi de point d’ancrage à son pouvoir. En caressant Mugabe dans le sens du poil, ils auront été pour beaucoup dans la complexification de l’équation zimbabwéenne.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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