LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Etats-Unis d’Afrique : Impliquer davantage la société civile dans le débat

Publié le lundi 20 août 2007 à 07h29min

PARTAGER :                          

Dans le cadre de ses activités de vacances, l’Association des Burkinabè de la Fonction publique internationale (ABFI) a organisé vendredi 17 août 2007 à Ouagadougou une conférence publique sur les Etats-Unis d’Afrique. Cette initiative s’inscrit dans « l’ambition de l’association de permettre à la société civile de s’approprier le débat sur une problématique actuelle, celle de l’unification du continent ».

« Les Etats-Unis d’Afrique : utopie ou réalité ? » C’est le thème qui a mobilisé vendredi 17 août 2007, à l’immeuble des Nations unies de Ouagadougou, les responsables de l’Association des Burkinabè de la Fonction publique internationale (ABFI) et un nombreux public d’étudiants, d’hommes politiques, de responsables de la société civile, de journalistes, etc. Présenté par l’ambassadeur Doulaye Corentin Ki, responsable du bureau de l’Union africaine à N’Djamena au Tchad, ce sujet aura retenu l’attention du public, au regard des débats qui ont eu lieu.

De la genèse de l’idée de l’unité africaine jusqu’au dernier sommet d’Accra, en passant par la création de l’OUA en 1963 et sa mutation en UA, sans oublier les différentes mutations dans les principes (de la non-intervention à la non- indifférence), le conférencier a retracé toutes les péripéties de cette idée avant de relever les difficultés qui empêchent son aboutissement, et proposer des pistes à explorer. De l’avis du conférencier, le sommet d’Accra en juillet dernier sur le « grand débat sur le gouvernement de l’Union africaine » avait suscité l’espoir chez beaucoup qui y voyaient une occasion pour le continent de sceller son unification afin d’échapper à son marasme économique, politique et social.

Malheureusement, à l’arrivée, regrette-t-il, ce sommet aura consacré une fois de plus l’incapacité des dirigeants à surmonter leurs divergences, avec à la clé 2 pôles antagonistes incarnés d’un côté par le Guide libyen Kadhafi, et de l’autre par le président sud-africain M’Beki. « Apparemment, le débat d’Accra n’a rien donné et n’a pas fait avancer la cause des Etats-Unis d’Afrique. Comme au bon vieux temps, une division bien nette s’est fait jour entre les partisans d’une accélération du processus vers les Etats-Unis d’Afrique et ceux qui pensent qu’il faut se presser lentement... », constate l’orateur.

Entre autres difficultés relevées par M. Ki, on retient le manque de constance et de rigueur de certains dirigeants dont les actes ne coïncident pas avec les idées qu’ils prônent ; les lacunes de l’acte constitutif de l’Union qui rendent son fonctionnement difficile ; l’attachement inconditionnel de certains Etats à leur souveraineté ; etc. Comme alternative, le conférencier préconise que l’on commence d’abord par parler d’une seule voix sur certains sujets d’ordre collectif. Par exemple, que l’Afrique envoie un seul émissaire à la tribune de l’ONU, au lieu que de micro- Etats aillent se fourvoyer devant une Assemblée vide après que les grands du monde se sont prononcés.

Aussi, que la recherche sur les maladies endémiques se face de façon unitaire afin qu’elle soit de pointe, au lieu que chaque Etat traîne ses incapacités. Autre proposition de Doulaye Ki, les évènements sportifs internationaux comme les JO devraient être envisagés en tant qu’Afrique et non au niveau de chaque pays. Autant de propositions qui, de l’avis de l’orateur, pourraient donner un visage et un contenu concret à l’unité africaine et préparer la voie aux Etats-Unis d’Afrique.

Par Ladji BAMA

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Sénégal : Le premier président de la Cour suprême limogé