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<I>Une lettre pour Laye</I> (21/05/04) : un avion en vente aux enchères à Ouagadougou

Publié le vendredi 21 mai 2004 à 07h43min

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Cher Wambi,

Si l’entente semble être la chose la moins partagée au sein de l’opposition burkinabè, ils sont nombreux les Burkinabè qui commencent à se demander ce qui va advenir d’un des groupes parlementaires de cette opposition, en l’occurrence le groupe "Justice & Démocatie".

En effet, cher cousin, tu te rappelles que le 5 mai dernier, l’Opposition burkinabè unie (OBU) lors d’une conférence de presse à la maison des retraités Antoine-Nanga a tiré à boulets rouges sur "l’opposition informelle des 15", qui est incapable de parler d’une même voix, pour choisir "une candidature unique ou à défaut 2 ou 3 par regroupement existant" pour 2005. L’OBU n’avait pas été tendre, surtout par la voix de Laurent Bado, envers l’opposition dans son ensemble. Or tu n’ignores pas, cher cousin, que les députés du PAREN (qui est une composante de l’OBU) font partie du groupe parlementaire "Justice & Démocratie".

Réponse sans doute du berger à la bergère, le 15 mai, cette opposition, qualifiée d’informelle par l’OBU, mais qui se dit "opposition vraie", répliquait lors d’un meeting tenu à la maison du Peuple en parlant "d’opposants situationnistes et inconséquents". Et dans cette opposition informelle, il y a le président du groupe parlementaire "Justice & Démocratie", Me Bénéwendé Sankara. Il y a donc manifestement un problème à résoudre au sein de ce groupe à l’hémicycle.

Car comment vont réagir les différents députés de ce groupe, lors du vote d’une proposition ou d’un projet de loi ? Comment réagiront-ils face à un problème surtout politique ? Sans oublier que dans la foulée, les députés non inscrits de l’UNDD de Me Hermann Yaméogo ont rejoint le groupe "Justice & Démocratie". En tout cas, il y a quelque chose à faire pour éclairer les mandants, qui cherchent à comprendre.


Une fois encore, Yako, la capitale du Passoré, est sous les feux de l’actualité politique avec ce conflit ouvert entre l’administration (préfet et haut-commissaire d’un côté, et Association pour le développement du sport au Passoré (ADSP) de l’autre). Tout serait parti d’une coupe de football initiée par ladite association.

Le préfet, informé par correspondance, accuse réception mais n’y répond pas outre mesure, jusqu’à la veille du lancement de ladite le 16 mai dernier où il saisit les responsables de l’association pour leur intimer l’ordre de surseoir à leur entreprise, parce que lui se préparerait aussi à mettre une coupe en jeu. Il sera suivi dans sa démarche par le haut-commissaire.

Alors question : pourquoi le préfet a-t-il attendu la veille du lancement de la coupe de l’ADSP, qui avait déjà enregistré 28 équipes pour dévoiler ses intentions ? Le préfet de Yako a-t-il le monopole des coupes dans son département ? De sources généralement bien informées, des hommes politiques, et pas des moindres, se cacheraient derrière le préfet et le haut-commissaire dans la perspective des futures échéances électorales, croyant et prêchant que tout ce qui est bon ne doit venir que d’eux.

Dommage pour ce département qui a de si grandes potentialités, mais qui reste à la traîne.


Fraude fiscale au groupe Métal Burkina CBTM Fougan

Ce gros lièvre levé un certain 24 février par notre confrère l’Indépendant fait des vagues dans la cité. Pas que la perte des quelque 4 milliards enregistrée par le Trésor public du fait de quelques prédateurs bien identifiés soit contestée, mais parce que le silence des autorités intrigue plus d’un. Pendant ce temps, la vie de certains employés de cette boîte serait menacée, et gravement alors.

Jusqu’à quand ce crime économique restera-t-il impuni, et pourquoi des innocents devraient-ils payer à la place des bandits à col blanc ?


Un avion en vente aux enchères à Ouagadougou

Cher cousin ; c’est la décision prononcée le 15 mars dernier par le tribunal de grande instance de Ouagadougou au bénéfice de la compagnie burkinabè Faso Airways, que dirige M. Adama Zoungrana. S’il est vrai qu’en Europe ou en Amérique cela est monnaie courante, au "Pays des hommes intègres", c’est une première dans le milieu des affaires.

Laisse-moi donc te conter toute l’histoire. Tu te rappelles comme si c’était d’hier cher cousin, que dans le cadre du pèlerinage à la Mecque en 2002, Faso Airways avait signé un contrat avec une compagnie canadienne pour le transport des pèlerins. Un deal qui a permis à ladite compagnie, Worlwide charters INC, d’empocher la bagatelle de 1,1 milliard de FCFA, une somme qui couvrait la prise en charge totale des pèlerins burkinabè, les frais de carburant, d’aéroport, etc.

Après avoir empoché son "gombo", la compagnie canadienne s’est tournée vers une consœur américaine, la North East Airlines, qui a affrêté un avion de type Lockheed 10-11 de 350 places immatriculé au Royaume du Swaziland. A l’époque il y a eu du retard dans le départ des pèlerins du fait du problème des visas. Donc les vols furent reprogrammés de commun accord entre Faso Airways et North East Airlines avec la bénédiction du ministre en charge du pèlerinage.

Mais dès le premier vol, la machine commença à se gripper parce que North East Airlines n’avait aucun centime pour l’achat du carburant, le paiement des taxes d’aéroport et tout ce qui s’en suit, alors que World Wide charters INC, la compagnie canadienne, avait déjà perçu tout son dû de Faso Airways. Que faire alors que le temps pressait ?

Faso Airways s’engagea à honorer toutes les factures, quitte à se retourner vers la compagnie canadienne pour se faire rembourser. Il en fut ainsi pendant les quatre vols. Pire, Faso Airways dut affrêter un avion soudanais pour ramener les bagages de nos pèlerins à la fin de leur séjour aux Lieux saints de l’islam. Ce qui qui veut dire que le contrat n’a pas été respecté, et Faso Airways en plus des 1,5 milliard de FCFA a été contraint de débourser la somme de 367 509 876 FCFA.

Mais pour récupérer cette somme, ce sera un jeu de cache-cache entre les compagnies World Wide charters INC, North East Airlines et Faso Airways. Mais North East Airlines sera pris à son propre piège, puisque son avion, lors d’une excursion au Faso, sera bloqué à l’aéroport international de Ouagadougou, cela depuis le 8 mars 2003. Ses propriétaires passeront par mille et un chemin pour l’enlever, en vain.

C’est alors que Faso Airways engagea une action en justice, appuyée par Me Abdoul Ouédraogo, qui a abouti le 16 mars 2004 au résultat que l’on connaît. L’avion sera vendu en principe ce 22 mai. Mais ce que tu ignores cher cousin, c’est que le négociateur de North East Airlines, un Angolais du nom de Rachid Mustapha, a laissé à l’hôtel Silmandé une ardoise de 17 millions de FCFA, après y avoir logé pendant 3 mois comme s’il était chez ses beaux parents. Le mécanicien de l’avion, lui, a résidé à Palm Beach, où il aurait laissé, lui, une ardoise de 15 millions de FCFA si les maîtres des lieux n’avaient pas été vigilants. Les 15 millions de FCFA, à ce qu’on dit, ont été payés après un séjour gratuit à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Si donc l’hôtel Palm Beach est rentré dans ses fonds, ce n’est pas le cas du grand Silmandé, qui devrait attendre la vente de l’avion. Si à Laye, cher cousin, tu rencontres un éventuel acquéreur, n’hésites pas à l’en informer, car ce pourrait être une aubaine. La leçon à en tirer est qu’en voulant traiter les Burkinabè en "petits nègres", World Wide charters INC et North East Airlines se sont cassé le nez. Est à saluer la fermeté des nôtres, qui ont su résister à toutes les pressions, à toutes les promesses compromettantes et avilissantes. En attendant de pouvoir t’annoncer dans mes prochaines lettres le nom de l’acquéreur de ce bel appareil, feuilletons ensemble, cher cousin, le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.


- Le Xe Sommet de la Francophonie à Ouagadougou, c’est dans quelque six mois (novembre 2004) et déjà les différentes commissions sont à pied d’œuvre pour en faire une réussite comme nous en avons le secret en matière d’organisation de manifestation de grande envergure. Comme on le sait, là où sont assemblés les grands de ce monde, la sécurité est toujours de rigueur. Et pour le rendez-vous de Ouagadougou, on ne lésinera pas sur les moyens pour éviter l’irréparable. C’est ainsi que depuis quelque deux semaines, un Iliouchine soudanais fait la navette entre Karthoum et la capitale burkinabè (déjà dix rotations) avec des technologies dernier cri. Ceux qui sont dans les secrets des dieux prétendent que le cargo de grande renommée a pour pilote un Irakien. Et des pilotyes irakiens il y en aurait beaucoup dans la sous-région puisque des suites de l’invasion anglo-américaine chez Saddam, ils sont légion qui cherchent un emploi.


- La Ligue de football du Centre-Ouest est très indignée des traitements inhumains et anti-sportifs voire barbares, que l’équipe de l’ASECK et ses supports ont subis lors de leur déplacement à Ouahigouya à l’occasion de la 9e et avant-dernière journée de D2.

En effet, ce jour, l’équipe de Koudougou est allée s’imposer devant l’USY (Union sportive du Yatenga) sur son terrain, devant ses supporters et en présence de nombreuses personnalités de la région, venues fêter la montée de l’USY en D1. Car il suffisait d’une victoire sur ces terres pour que l’USY totalise 22 points, contre 17 à son dauphin (ASECK), pour intégrer l’élite. L’ASECK, qui ne l’entendait pas de cette oreille est partie lui porter la contradiction et placer toutes les chances de son côté avec désormais 20 points contre 19 pour l’USY, qui devient deuxième.

C’est ce qui a provoqué le courroux des Yadsé, qui s’en sont pris aux supporters et aux joueurs, blessant deux footballeurs. Dans une lettre adressée à la Fédération, la Ligue du Centre-Ouest s’offusque de ces actes de violence et de vandalisme, qui sont selon elle irresponsables, révoltants et déshonorants pour notre football. Dans cette lettre, la Ligue exige : que les auteurs de ces actes soient identifiés et sanctionnés, la prise en charge des frais médicaux des deux joueurs blessés.

Mais bon joueur et jouant à plein la carte du fair-play, la Ligue du Centre-Ouest invite son public sportif et les supporters de l’ASECK à observer le calme, et à ne pas céder à la provocation au cours du déplacement de l’USY à Koudougou le samedi 22 mai, c’est- à-dire demain. Car ironie du sort, l’équipe de Ouahigouya joue son dernier match et sa dernière carte à Koudougou face au BPFC, mais surtout dans un stade qui sera sûrement rempli de supporters de l’ASECK.

Gagnons que les appels au fair-play de Rasmané Semdé et ses ouailles de la Ligue du Centre-Ouest seront entendus, car comme ils le disent si bien, "le football n’est pas la guerre". Donc calme et fair-play, chers supporters.


- "Pour diverses raisons que je ne pourrais vous expliquer, j’ai l’honneur de rendre ma démission du parti". C’est laconique, mais clair. Par cette lettre en date du 16 avril 2004 adressée au président de l’UNDD, M. Désiré Yaméogo, 1er adjoint du maire de Koudougou, quitte le parti du Lion et met à jour une crise et des difficultés de collaboration entre le maire et son premier adjoint pourtant tous deux grands artisans de la victoire de l’ADF/RDA (leur parti d’alors) sur le CDP.

Cette crise, beaucoup l’avaient évoquée, mais espéraient que les deux hommes, tous aguerris dans la chose politique, allaient emboucher la même trompette pour redevenir les grands copains qu’ils étaient avant leur installation à la tête de la commune. L’intéressé, que nous avons rencontré dans son bureau, n’a pas voulu s’étendre sur le sujet, ni nous donner les raisons de sa démission, mais il n’a pas hésité à nous dire qu’entre le maire et lui, la collaboration était médiocre. Il dit avoir supporté cela durant trois ans, et n’en peut plus.

Selon lui, il serait tenu à l’écart de tout jusqu’aux missions et voyages que le maire accomplit à l’extérieur. Visiblement le 1er adjoint du maire était remonté contre certaines pratiques au sein de la mairie, mais n’a pas voulu s’y étendre, estimant que l’heure de parler n’était pas arrivée. Désiré Yamba Yaméogo dit qu’il n’a pas démissionné pour rejoindre un autre parti, mais c’est un sympathisant du CDP. C’est tout dire quand on sait que c’est justement le CDP qu’il avait quitté pour rejoindre l’ADF/RDA et donc l’UNDD. Un retour aux sources comme le susurrent certaines personnes avisées ? Attendons de voir.


- Ce n’est un secret pour personne, la saison agricole écoulée a été des meilleures. Et cette année, en campagne comme en ville, ceux qui n’ont pâs réchigné à la tâche mangent à leur faim et boivent à leur soif. C’est avec raison que les cabarets sont constamment pleins, au grand bonheur des dolotières, ces industrielles de la bière de mil rouge. Dans la province du Kadiogo, elles ont d’ailleurs fondé une association dans l’objectif de contribuer à l’amélioration des conditions d’hygiène dans la préparation du dolo, et de sensibiliser tous les membres de l’association à leur rôle dans le développement du pays.

Pour ce faire, l’Association des dolotières et revendeuses de dolo du Kadiogo organise du 21 au 23 mai courant à la Maison des jeunes et de la culture du secteur 16 de Ouagadougou des journées de la dolotière. Au programme : une conférence sur la place et le rôle de la dolotière dans le développement ; un dassandaaga au cours duquel aura lieu une exposition-vente de dolo et de mets traditionnels ; un bal populaire pour permettre à certaines de nos vieilles mamans de se remémorer leurs 20 ans. A ce rendez-vous du "tchapalo" on ne verra pas seulement Kini, Barry, Bambara, Goama, Adouabou au cabaret de Tipoko, mais aussi les Sabine, Jeanne-Marie, Pauline Zinga et autre Blandine Sablega.


- Les mômes de la ville de Pô seront gâtés ce week-end, au vu du programme culturel et sportif alléchant que leur propose la circonscription de l’enseignement de base de ladite ville. En effet, c’est ce samedi 22 mai 2004 que sera décerné à partir de 16 heures dans la salle de ciné Batiébo-Balibié de Pô le prix du meilleur spectacle à l’école primaire et dont le parrain n’est autre que monsieur Pascal Tigahiré (grand opérateur économique du Nahouri, et ancien président de « l’Olympique du Nahouri »). Le lendemain dimanche 23 mai, les élèves du primaire de la ville auront pour point de ralliement le stade provincial, où se disputera la finale de l’O.S.E.P de la circonscription de Pô et dont les préliminaires et les éliminatoires, qui ont débuté en février et mars derniers , ont vu la participation des 22 écoles de la ville.


- A partir d’aujourd’hui et ce jusqu’au dimanche 23 mai, Ouahigouya vibrera au rythme de la 3e édition du Festival sport et culture de Ouahigouya (FESCO). Au programme : un dassandaaga, une compétition de liwaga, du football et du cyclisme. L’édition 2004 est placée sous le haut-patronage de Mahamoudou Ouédraogo, ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, et le parrainage de Gilbert Ouédraogo, 3e vice-président de l’Assemblée nationale.


- Mme Fatimata Legma, haut-commissaire des Balé, invite tous les amoureux du ballon à sa coupe, qui se déroulera demain à Boromo. Auparavant dans la matinée, Mme le haut-commissaire intégrera sa maison de fonction flambant neuve.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."
Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin Passek Taalé.

L’Observateur

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