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Rapport 2005 de la Cour des comptes : Ouvrir l’œil et le bon !

Publié le jeudi 16 août 2007 à 08h29min

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Même si les institutions internationales telles le FMI, la Banque mondiale et autres reconnaissent au Burkina Faso sa bonne gestion des finances publiques faite de rigueur et de transparence, cela n’empêche pas d’attirer l’attention sur certains comportements pour le moins négatifs qui sont aux antipodes de l’orthodoxie qui doit guider la gestion des finances publiques.

En effet, le dernier rapport de la Cour des comptes est très illustratif de ce que peuvent faire certains agents, même assermentés. Gabegie, détournement de fonds et corruption... çà les connaît comme s’ils étaient convaincus de leur impunité. Il est donc temps que les autorités réagissent pour mettre un terme à ces maux nuisibles avant que la gangrène ne prenne pour de bon.

Avant tout et une fois de plus, il convient de saluer à sa juste valeur le travail remarquable fait par la Cour des comptes. Même si d’aventure les autorités ne donnent pas une suite à son rapport rendu public, l’opinion publique sait désormais à quoi s’en tenir. C’est pourquoi, il serait plus indiqué qu’il ne connaisse pas le même sort que de nombreux autres rapports qui « dorment » dans des tiroirs. Il faut donc lui donner une suite. Cela aura l’avantage de rassurer non seulement les citoyens burkinabè mais aussi les investisseurs qui jusque-là considèrent le Burkina comme un pays où l’honnêteté et l’intégrité sont des valeurs fondamentales, malgré le fait que de plus en plus on parle de corruption, de gabegie et autres maux nuisibles à notre société. Pour certains ces maux sont même devenus la règle et il urge pour les autorités, notamment le Premier Ministre, de prouver au monde entier qu’il n’en est rien et qu’il a à cœur de les combattre. Il faut faire mentir certaines formules chocs et vicelardes du genre « la morale agonise au Faso » et redonner au goût du service public toute sa splendeur.

La situation de la mauvaise gestion des finances publiques n’est certes pas alarmante mais comme ledit un proverbe de chez nous, il ne faut pas laisser le fantôme rentrer dans la maison avant de chercher à fermer la porte. Ce qui veut dire qu’il ne faut pas attendre que la situation se généralise avant de chercher les solutions qui s’imposent. C’est vrai que la situation n’a rien à voir avec la langue de bois de certains acteurs politiques qui voient tout en noir mais la vigilance doit être de rigueur. Cela ne doit pas pour autant empêcher de saluer les performances actuelles

Ne pas décevoir

Dans ce sens il faut se féliciter de ce que le dernier rapport de la Banque mondiale rendu public en juillet dernier ait placé le Burkina en tête de la bonne gouvernance au sein de la CEDEAO et 7e sur l’ensemble des 52 Etats du continent. C’est assurément un motif de fierté quand on sait que les critères de classement reposaient sur l’efficacité des pouvoirs publics, la qualité de la réglementation, la stabilité politique, la maîtrise de la corruption, l’Etat de droit et le respect des droits politiques. S’il y a de quoi être fier, il ne serait pas pour autant de bon aloi de plastronner car en la matière la perfection n’est pas de ce monde et on peut toujours mieux faire. Par ailleurs en tout il y a toujours des brebis galeuses dont il faut s’occuper au propre comme au figuré pour que leurs maux ne fassent pas tache d’huile.

Nos performances ne doivent donc pas nous autoriser à fermer les yeux ou inciter les autorités à négliger certaines pratiques qui sont dénoncées chaque jour et que la Cour des comptes est venue mettre à nu dans son rapport. Si aujourd’hui en matière de bonne gouvernance, le Burkina est en tête, il est certain qu’il ne pourra le rester qu’en travaillant à réduire davantage les cas de malveillance. Rien n’est définitivement acquis. Surtout pas dans un domaine aussi délicat. Il faut donc donner suite aux rapports des institutions de contrôles, en sanctionnant quand il faut pour donner l’exemple. En réalité il s’agit de donner de la valeur à l’honnêteté et au travail bien fait.

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent agir et qui refusent d’intervenir », cette pensée d’Albert EINSTEIN, illustre parfaitement l’étendue du travail à accomplir ; une interpellation claire des premiers responsables du pays qui doivent savoir à quoi s’en tenir.

Par Ben Alex BEOGO

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 16 août 2007 à 11:11, par Aziz Boulkiemdé En réponse à : > Rapport 2005 de la Cour des comptes : Ouvrir l’œil et le bon !

    Pour une fois, je suis d’accord avec vous messieurs de l’Opinion. Comme ça quand vous voulez, vous faites du bon travail...

    • Le 16 août 2007 à 18:33 En réponse à : > Rapport 2005 de la Cour des comptes : Ouvrir l’œil et le bon !

      Encore faut- il savoir l mecene derriere l’ Opinion et les buts recherches dans toute cette affaire. mais ce n’est ps pour desavouer le travail formidable de la Cour des Comptes. On n’avait meme pas besoin d’ un tel travail pr savoir qu’ il y a eu maldonne ou exactement, surfacturation dans une simple oeuvre de restoration qui est finalement allee chercher dans le milliard. Comme si pcq pauvre, le peuple en etait autant frappe de cretinisme.

  • Le 17 août 2007 à 23:26 En réponse à : > Rapport 2005 de la Cour des comptes : Ouvrir l’œil et le bon !

    Il n’est plus possible de faire mentir la formule `la morale agonise`` ce qui peut se faire c’est de réanimer la morale. La formule est vraiment très bien réfléchie. Vous auriez du commencer votre article en reconnaissant que la morale agonise et qu’il faut la réanimer, et ouvrir le bon oeil pour la maintenir en vie. Ce que vous ne savez pas de ce classement c’est qu’aux yeux des africains nous étions à la première place. C’est cela la réalité. Avant personne ne doutait de nous aujourd’hui nous sommes à la 7ème place. C’est un recule. Nous devons tout faire pour retrouver notre place et c’est possible.

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