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Organisation des partis politiques burkinabè : Un sondage appréhende les insuffisances

Publié le jeudi 16 août 2007 à 08h27min

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La Fondation Konrad Adenauer Stiftung, l’Institut d’études africaines de Hamburg et le Programme décentralisation développement (PDDC/GTZ) ont conjointement organisé, lundi 13 août 2007 à Ouagadougou, un atelier de restitution des résultats d’un sondage sur les partis politiques burkinabè.

"Le fonctionnement du système de partis burkinabè : résultats d’un sondage représentatif et expériences pratiques". C’est à cette réflexion que trois organismes allemands, Konrad Adenauer Stiftung (KAS), l’Institut d’études africaines de Hamburg, le Programme décentralisation/développement communal (PDDC/GTZ), ont convié lundi 13 août dernier à Ouagadougou, hommes politiques et société civile. "Cet atelier est une occasion de présenter les résultats d’un sondage réalisé en été 2006.

Il s’agit de partager des données susceptibles de permettre une analyse objective de la vie politique burkinabè", a précisé David Robert du bureau régional de la Fondation Konrad Adenauer Stiftung financés par l’association allemande de la recherche (DFG). Des sondages ont été réalisés sur le fonctionnement des partis politiques dans quatre pays francophones : Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger.

A chaque fois, un questionnaire a été soumis à mille (1000) répondants. Cette étude fondée sur les raisons progressiste, positiviste et fonctionnaliste du système partisan en vue d’en mesurer les différentes dimensions à savoir la fragmentation, la polarisation, l’institutionnalisation. La session de restitution du cas du Burkina Faso a donné lieu à des exposés et à des panels animés par des universitaires, des chercheurs, des acteurs de la société civile, des hommes politiques.

Augustin Loada et Marius Ibriga de l’Université de Ouagadougou, Yacouba Banhoro du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), Bénéwendé Stanislas Sankara de l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS), les femmes élues (Solange Ouédraogo, Zénabou Drabo...), Faye Kassé du National démocratic institute (NDI) se sont succédé pour donner leur vision de la scène politique burkinabè ou partager leurs expériences de militant ou de responsable de parti.

Abordant le thème "Histoire du système de partis politiques au Burkina Faso jusqu’en 1991 : continuités et changements", l’attaché de recherche à l’institut national des sciences des sociétés du CNRST, Yacouba Banhoro a abouti à cette conclusion : "Plusieurs systèmes de partis ont été expérimentés : multipartisme intégral, multipartisme, parti unique. D’où une discontinuité du système partisan. Cela était probablement lié à la non institutionnalisation des partis politiques".

Dans les quatres pays où les sondages ont eu lieu, l’étude a révélé un système de partis prédominants avec des compétiteurs très fragmentés et une alternance difficile. Elle a également montré une polarisation idéologique davantage visible que dans les autres pays francophones bien que celle comportementale ait diminué depuis 2002 avec un rôle vague de l’opposition dite modérée. Les sondages ont permis de relever une stabilité actuelle du système partisan et une légitimité axée sur une confiance élevée aux partis.

Quant au volet "femmes et partis politiques", les résultats de l’enquête présentés par Alexander Stroh de l’Institut d’études africaines de Hamburg ont indiqué que le sexe ne joue aucun rôle significatif à l’égard du comportement de vote. "Dans aucun pays concerné par le projet de recherche, la différence homme/femme joue un rôle au scrutin", a-t-il soutenu.

Toutefois, David Robert du bureau régional de la Fondation Konrad Adenauer n’a pas manqué de rappeler que la présentation des données de l’enquête ne constitue qu’une étape de la recherche. Car les sondages sur les partis politiques étant rares en Afrique de l’Ouest, l’objectif est de susciter la réflexion avec les acteurs politiques et la société civile en vue d’améliorer le fonctionnement du système partisan.

Jolivet EMMAÜS (joliv_et@yahoo.fr)
Yipènè Florent BAKOUAN,Stagiaire)

Sidwaya

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