Pour faire poli, il y a là un argument diplomatique un peu bancal que ne saurait et ne peut convaincre. Des raisons sous-jacentes plus profondes expliqueraient cette diffusion, dont celle que le binôme Gbagbo - Soro aurait noué un deal aux fins de faire main basse sur la politique et le contrôle du pouvoir en Côte d’Ivoire.

Ces conjectures ne pouvant tenir lieu de justificatif d’une réalité ivoirienne, certes trop complexe, la bonne attitude pour deux partis qui comptent sur la scène ivoirienne, serait qu’ils s’impliquent pleinement dans le processus de réconciliation. Se tenir à l’écart comme cela semble être le cas ou subir les évènements ne peut « in fine » que signifier leur mort politique.

Autant toute la communauté internationale a salué l’action de Blaise Compaoré autant personne ne fera la paix à la place des Ivoiriens. Ils sont les premiers responsables de l’application des accords et à cet effet il faut saluer la décision récente du Premier ministre Guillaume Soro, de créer une commission pour la mise en œuvre des audiences foraines. Ce groupe de travail, faut-il l’espérer, prendra en compte tous les protagonistes, condition pour que ce volet crucial du processus connaisse un succès incontesté et donc soit accepté unanimement.

Si on est d’avis que personne ne doit être marginalisé, que les quatre têtes de la crise sont à considérer à chaque étape, on ne peut tirer les dividendes d’un combat qu’on n’a pas mené.

Le PDCI et le RDR feraient bien de s’en souvenir en montrant plus de présence et de détermination pour faire valoir leurs positions.

S. KONE

L’Hebdo