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Refection de l’hôtel de ville de Ouaga : Le mémoire en défense de Simon

Publié le lundi 13 août 2007 à 07h58min

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Dans le cadre de ses conférences de presse trimestrielles, le maire de Ouagadougou était face à la presse le vendredi 10 août 2007. La réhabilitation du marché central, l’aménagement des quartiers périphériques, les lotissements, sont, entre autres, les sujets abordés.

Quand bien même elle n’était pas expressément inscrite à l’ordre du jour, la retentissante question de la réhabilitation de l’hôtel de ville a dominé les débats avec les journalistes.

"C’est le principe de la transparence que nous nous sommes imposé dans la conduite des affaires de la cité et le choix du conseil municipal, de faire de ce mandat, celui de la communication, qui commande la tenue de ces échanges périodiques avec les relais de l’information que vous êtes." C’est en ces termes que Simon Compaoré a introduit, vendredi 10 août dernier à Ouagadougou, la conférence de presse que la municipalité a voulue pour informer les citoyens sur l’évolution de la commune ces derniers mois.

Simon Compaoré a rappelé que conformément à leur engagement suite au sinistre du marché central, "le gouvernement du Burkina Faso et la ville de Ouagadougou ont multiplié les actions pour la réhabilitation de cette importante infrastructure marchande". Ces démarches, selon le maire, ont abouti à un appel d’offre qui a permis de désigner le 18 juillet 2007 l’entreprise "Sol confort et décor" pour la réhabilitation du marché qui coûtera la bagatelle de 2 431 998 855 F CFA.

Cela, grâce à deux accords aux termes desquels l’Agence française de développement (AFD) met à la disposition de la ville de Ouagadougou une subvention non remboursable de 2 063 250 000 F CFA et un prêt de 1 310 000 000 F CFA, soit un montant cumulé de 3 373 250 000 F CFA. Quant aux marchés secondaires, des travaux d’aménagements complémentaires, a-t-il poursuivi, y seront menés et concerneront le bitumage de certaines voies d’accès et l’assainissement des rues jouxtant ces marchés que sont Sankar-Yaaré, Hamdalaye, Zabr-Daaga, Nabi-yaar, Baskuy-yaar et Pag-la-yiri.

Au titre de l’aménagement des quartiers périphériques, le maire a indiqué qu’ un projet d’un montant global de 9,8 milliards de F CFA est en cours de réalisation et permettra le bitumage de 5,171km de voies dans les arrondissements de Nongre-Maassom et Sig-Nonghin, ainsi que l’aménagement de 5,05 km de route en terre. La construction d’une nouvelle maison des jeunes "digne de la capitale" figure aussi au nombre des projets en cours. La première tranche du projet de cette infrastructure offerte par la république de Chine, à en croire Simon Compaoré, est en exécution et coûtera 281 595 773 F CFA.

Quand la Cour des comptes choque Simon

Ces informations et biens d’autres sur l’action municipale de ces derniers mois rapidement passées en revue, le maire s’est largement étalé sur la question à polémique tant attendue de la réfection de l’hôtel de ville. Une grosse panoplie de documents à l’appui, Simon Compaoré s’est attelé à livrer sa "part d’éclairage" sur cette affaire qui fait des gorges chaudes depuis plusieurs années, et dont le dernier rebondissement a été suscité par le récent rapport de la Cour des comptes. Se disant républicain et démocrate, Simon Compaoré dit ne pas remettre en cause la crédibilité du rapport de la Cour des comptes en tant qu’institution de la République. Cependant, il dit ne pas être d’accord avec certains de ses passages.

Tout en reconnaissant que "des erreurs" ont été commises dans la gestion de ce marché, erreurs dont il dit prendre acte, il s’insurge contre ce qu’il considère comme des "jugements de valeur choquants" tendant à mettre en doute son honnêteté. "Qu’on nous souligne les erreurs et insuffisances relevés dans le traitement du dossier, nous ne pouvons que prendre acte, mais qu’au-delà on veuille assimiler ces insuffisances et erreurs constatées à la preuve d’une volonté délibérée de favoriser une entreprise donnée, comme le fait le premier président de la Cour des comptes, je ne peux l’accepter.

Il y va de mon honneur, et si telle est vraiment la conviction profonde de la Cour, je suis prêt pour répondre devant la juridiction de jugement ; l’honneur n’a pas de prix. Je ne me reproche d’aucune manoeuvre frauduleuse..." a-t-il martelé. Jugeant qu’il a apporté suffisamment de réponses aux différentes interpellations, Simon Compaoré, visiblement décontenancé, a prédit que plus jamais il ne reviendrait sur cette question, même s’il se dit prêt pour se défendre sans avocat devant un tribunal si besoin en était.

En outre, lorsque la cour, dans son rapport, indique que les autorités de tutelle n’ont pas réagi à ses référés, le maire de Ouagadougou affirme que cela n’est pas conforme à la réalité. Et Simon Compaoré de lire, à l’attention des journalistes, une longue lettre que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation lui aurait adressée à cet effet, avec ampliation au premier président de la Cour des comptes.

Les derniers déguerpissements dans certains arrondissements de la ville de Ouagadougou ont aussi retenu l’attention lors de cette conférence de presse. Tour à tour, les maires des arrondissements concernés ont justifié leurs actions dans ce domaine. Il ressort de façon générale que de nombreux individus malintentionnés font une spéculation malsaine sur les parcelles, toute chose qui impose des interventions parfois musclées pour rétablir l’ordre.


Suite à la mission de contrôle et aux observations de la Cour des comptes, les autorités municipales ont, dans un souci d’amélioration de leurs prestations en matière de passation de marchés publics, entrepris les actions suivantes :

1 - Création de la direction des marchés publics avec pour mission essentielle de veiller au respect des procédures prévues par la réglementation sur les achats publics.

2 - Création d’une cellule chargée de l’examen des demandes d’autorisation de contracter des marchés de gré à gré conformément à la réglementation générale sur les marchés publics sous la présidence du deuxième adjoint au maire (arrêté n° 2005-095 du 28 septembre 2005).

3 - Prise d’une délibération fixant les seuils d’approbation des marchés ( Délibération n° 2003-026 du 31 octobre 2003 : de 01 à 100 millions, approbation par le maire ; plus de 100 millions, approbation par le conseil municipal).

4- Atelier sur les procédures d’élaborations et d’exécution du budget de la commune de Ouagadougou, avec comme participants, les maires d’arrondissement, les secrétaires généraux, les présidents de commission des conseils d’arrondissements et du conseil municipal, les directeurs centraux et les unités socioéconomiques (les 4 et 5 août 2006)

5- Circulaire à l’endroit des directeurs sur la procédure à observer dans la consommation de leurs crédits budgétaires.

6- Opérationnalisation du plan annuel de passation des marchés.

Par Ladji Bama

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 13 août 2007 à 14:05 En réponse à : > Refection de l’hôtel de ville de Ouaga : Le mémoire en défense de Simon

    Ehi, Monsieur le Maire, vous avez bouffé un peu. En mooré on dit que "lorsqu’on donne à manger à un enfant, on n’essuie pas ses doigts sur un arbre". Merci à la cour des comptes d’attaquer les gros prédateurs... Mais au fait, à la présidence du Faso.. tout est correct ???

  • Le 13 août 2007 à 20:11 En réponse à : > Refection de l’hôtel de ville de Ouaga : Le mémoire en défense de Simon

    Mr le Maire, si les remarques de la Cour des Comptes sont fondees comme vous memes le reconnaissez, que voulez vous dire par jugements de valeur ? On ne parle de jugment de valeur que si l’ opn fonde son argumentaire sur sa vision du monde, deconnetcee des faits. dans ce cas precis, des faits sont opposables a votre gestion. Ca ne releve plus des speculations des individus ou d’ une institution. Et meme que si c’etait le cas, la Cour des Comptes en tant qu’ entite morale, se doit de porter des jugements sur la gestion de la chose commune. Je trouve que si la justice etait reellement liberee, vous n’en seriez pas a mencaer que vs voulez aller en justice pour repondre. Vous y seriez deja. Il semble que la bonne gouvernance soit juste bonne pour les petits fonctionnaires.

    • Le 14 août 2007 à 05:03 En réponse à : > Refection de l’hôtel de ville de Ouaga : Le mémoire en défense de Simon

      Bien dit. Mr. Le Maire, la femme de Cesar doit etre au dessus de tout soupcon. Et il jamais de fumee sans feu, sauf a la television. Depuis votre passage a la CGP, votre bilan n’a pas toujrs ete aureole de satisfecit, et c’est peu dire. Comme Ouagadougou est petit oeil voit ce que bouche doit dire maintenant,. surtout au nom de la pauvrete du plus grand nombre qui vit toujours dans des conditions primitives. Juste un requiem pr la bonne gouvernance.

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