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Paysage politique burkinabè : Un « autre Burkina » de plus ?

Publié le vendredi 10 août 2007 à 08h16min

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Le paysage burkinabè s’est encore enrichi d’un nouveau parti. Son nom de baptême : l’Autre Burkina/PSR, entendez Parti pour le socialisme et la refondation. Son géniteur, le Dr Alain Dominique Zoubga.

Dans l’acte de naissance, paru dans notre édition n°6944 du mercredi 8 août 2007, le fondateur, après avoir peint un tableau sombre de la situation nationale, marquée par « une crise profonde et structurelle, l’asservissement de tous les pouvoirs par le parti majoritaire, la mal gouvernance, le règne de l’impunité, la dégradation des valeurs morales... », donne les tenants et les aboutissants de sa formation et dit comment il voit cet autre Burkina qu’il appelle de tous ses vœux.

Connu comme le loup blanc, celui qui a signé la déclaration de naissance au nom du Comité national provisoire (CNP) du parti n’est plus vraiment à présenter. Médecin formé à Dakar, cet ancien militant de l’Union des luttes communistes (ULC) fut ministre de la Santé sous la révolution avant de créer, avec le vent de démocratisation, le Parti du progrès social (PPS), qui a fusionné par la suite avec le PDP/PS.

Puis il démissionnera des instances de ce parti sans le quitter forcément. Celui qui vient d’inventer l’autre Burkina justifie donc d’un background respectable et on ne saurait lui contester une expérience certaine acquise pendant de longues années de vie militante. Tout ce qu’il faut donc pour pouvoir mener à bon port sa nouvelle barque dans un marigot politique burkinabè où les récifs ne manquent pas.

Mais au-delà des qualités intrinsèques de l’homme et de ceux qui ont formé avec lui cette formation politique, on peut se poser la question de savoir ce que l’Autre Burkina/PSR apporte de nouveau dans l’environnement politique burkinabè, déjà surchargé de sigles. Est-ce le 110e ? Est-ce le 120e ? Qu’importe le rang que va occuper l’Autre Burkina sur la scène nationale.

On se demande si ce n’est pas encore une fois un parti de plus voire de trop. Que peut-il véritablement proposer de nouveau et d’original qui n’ait jamais été conçu ou pensé par la centaine de ses prédécesseurs ? Sans doute rien. Et ça, ce n’est plus une question de littérature ou de belles lettres.

Quelle place l’Autre Burkina peut-il se faire sur l’échiquier national où, du CDP au PAREN en passant par l’UNDD, l’ADF/RDA, le PDP/PS, les sankaristes toutes obédiences confondues, ceux qui comptent véritablement ne dépassent pas la quinzaine ?

Il est vrai que, pour reprendre une formule consacrée par le vieux Alfred Kaboré, certains préfèrent être la tête d’un rat plutôt que la queue d’un lion ; le tout étant d’avoir sa propre et petite affaire (dans tous les sens du terme).

Mais cette atomisation à outrance du landerneau politique est déplorable et dessert finalement la démocratie, que paradoxalement les atomiseurs professionnels prétendent défendre. De l’autre Burkina, on en a déjà entendu parler avec le PDS : « Pour un autre Burkina, osons l’alternance avec Philippe Ouédraogo ! »

Il est vrai que le PDP/PS est plutôt moribond depuis quelque temps, et la question que nombre d’observateurs de la scène politique nationale se posent est de savoir si le parti survivra au Pr Joseph Ki-Zerbo (décédé le 4 décembre 2006). Mais la lutte ne pouvait-elle pas se mener au sein d’un parti déjà structuré, quitte à le changer de l’intérieur ?

Kader Traoré

L’Observateur Paalga


Manifeste de l’Autre Burkina/PSR

Un nouveau parti politique est né, l’AUTRE Burkina / Parti pour le Socialisme et la Refondation ( l’AUTRE Burkina/PSR). C’est un parti du changement, un parti de la révolution, un parti du socialisme qui se fixe pour objectifs stratégiques :
- Instaurer la démocratie

politique sous ses formes les plus essentielles à savoir, la démocratie sociale, la démocratie parlementaire et la démocratie participative ;
- Promouvoir le développement durable ;
- Construire la société mixte de développement où coexistent les secteurs publics et privés.
L’Historien et Enseignant Chercheur, le Pr Joseph KI Zerbo disait : « Au Burkina Faso et en Afrique, rien n’a changé dans l’essentiel de la réalité depuis des décennies, voire des siècles ; l’essentiel doit changer » !

C’est pourquoi, dans la tradition de la lutte patriotique de libération nationale et de la lutte pour la libération sociale du peuple, nous nous engageons pour la refondation de la république, la mise en oeuvre de transformations révolutionnaires en faveur du peuple et la construction du socialisme. Les tendances d’évolution qui marquent aujourd’hui la situation mondiale se sont développées depuis la fin du XXè siècle. Sur le plan politique, l’un des traits caractéristiques de cette évolution est la domination arrogante des Etats-Unis d’Amérique sur les autres nations et peuples du monde entier.

Sur le plan socio-économique, la crise tend à remettre en cause les avancées sociales conquises par les travailleurs, alors que la mondialisation à travers les politiques financières et le développement technologique a fini de « briser » les frontières des Etats, transformant le monde en « un village planétaire « . L’Afrique notre Continent, à l’orée du XXlè siècle, reste fortement dominée par l’exacerbation des grandes contradictions de l’époque qui mettent en jeu entre autres les peuples, les puissances dominatrices, les dictatures politiques et l’Etat de droit démocratique.

Ainsi, le combat pour la libération véritable du Continent demeure plus que jamais une question cruciale à résoudre.
Aujourd’hui, en dépit des discours officiels, le Burkina Faso est un pays en proie à une crise profonde et structurelle sans précédent. La situation nationale se caractérise essentiellement par un processus démocratique cynique du fait de l’asservissement de tous les pouvoirs au parti majoritaire, entraînant la faillite des Institutions de la République, la mal gouvernance, le règne de l’impunité, une paupérisation croissante, une dégradation des valeurs morales signe d’une déchéance sociale progressive.

De cette situation apparaissent de nombreux défis nationaux qui se dressent devant notre peuple en général, les patriotes, les révolutionnaires et les socialistes en particulier. Il s’agit entre autres de :
- Redonner confiance aux hommes et femmes qui ont foi à la lutte, au travail et aspirent à la dignité humaine ;
- Réhabiliter la politique et le politique ;
- Construire une force politique conséquente de la gauche démocratique, une force fondatrice et responsable devant le peuple.
- Faire du peuple le seul et unique propriétaire de ses richesses ;
Aussi pour changer la vie du peuple Burkinabè, il est impérieux d’instaurer un mouvement de refondation révolutionnaire ! .
En proclamant la naissance de l’AUTRE Burkina/Parti pour le Socialisme et la Refondation (l’AUTRE Burkina/PSR), des hommes et des femmes de notre pays s’engagent à assumer cette tâche centrale et historique de l’heure !

Dans l’attente de proposer prochainement à notre peuple notre plate-forme programmatique, notre projet de société et notre programme d’action, nos engagements les plus immédiats portent sur :
1-La nécessité d’une Refondation de la République. Actuellement dans le pays tout le monde ou presque parle de l’impératif d’un changement pour le Burkina. Mais quel changement ? Même si le Burkina d’aujourd’hui ne doit pas
« être jeté à la poubelle », l’autre Burkina auquel nous aspirons, c’est la négation de ce Burkina où :
- Au-delà des parvis de nos églises, de nos temples, et de nos mosquées peu de citoyens se soucient de la morale et de l’éthique .
- Les cités de l’impunité poussent comme des champignons ce que ne manquent pas, fort heureusement, de dénoncer les « people « dans les chansons populaires.
- Les riches deviennent chaque jour plus riches, les pauvres deviennent de plus en plus misérables et les maîtres des lieux, les nouveaux riches accumulent richesses sur richesses et narguent le peuple .
- Le voleur crie au voleur ; les auteurs de crimes économiques et de sang dénoncent avec la dernière énergie l’impunité ; de grands corrompus reconnus comme tels dénoncent avec une violence rare les corrupteurs, oubliant que nous sommes dans un « pays de savane « .
- Le processus électoral, comble de paradoxe, ne reflète plus la réelle aspiration du peuple . - L’opposition politique, quant à elle, victime de ses propres contradictions et divisée, essaie tant bien que mal de faire face à la logique d’un régime omnipotent qui ne lui laisse que quelques strapontins comme l’attestent les dernières élections.

C’est pourquoi, la refondation que nous préconisons sera politique, économique, socioculturelle et morale. Mais d’ores et déjà notre parti :
- Demande une relecture de la Loi fondamentale qui en l’état actuel est déséquilibrée et accorde des pouvoirs énormes au Président du Faso, remettant ainsi en cause la séparation des pouvoirs et par ricochet le bon fonctionnement des organes de l’Etat ; dans les conditions actuelles, le poste de Premier Ministre par exemple n’est plus d’une grande utilité.
- Exige une refonte totale du système électoral (code y compris la CENI, le fichier..) .
- œuvrera pour une dépolitisation effective de l’administration . -Accordera les premiers rôles à la Jeunesse dans la direction politique de notre lutte .
- Travaillera pour que la femme à qui nous dédions l’une de nos 07 flèches de combat pour sa lutte, s’assume véritablement et cesse d’être une citoyenne en soi pour devenir une citoyenne pour soi !
- S’oppose à l’intrusion déloyale des hauts fonctionnaires de l’Etat, des ministres, déjà détenteurs du pouvoir politique, qui, sous des prête-noms se sont accaparés du milieu des affaires ce qui est contraire aux textes de la République et constitue des sources d’enrichissement illicite ; il en sera de même contre l’ingérence dans la gestion des associations de la société civile
- Dénonce l’immixtion du politique et de la politique dans certains attributs de la tradition de nos nationalités comme la chefferie coutumière. En revanche, nous soutenons qu’il faut réexaminer la nature et la forme de l’implication dans la politique des chefs coutumiers exerçant les fonctions du trône, en ce qui concerne particulièrement la possibilité qui leur est reconnue en tant que citoyen de briguer un mandat électif en politique ou d’être membre dirigeant d’un parti politique .
- Instaurera une vraie liberté de la presse et n’entravera nullement le bon fonctionnement des associations des travailleurs en particulier les syndicats.
- Définira une politique conséquente de l’immigration.
- S’engage à entreprendre une réforme profonde du système actuel des retraites, basé sur une pension trimestrielle « douloureuse « , afin d’améliorer le revenu des retraités et faire en sorte que la retraite ne soit plus une hantise mais un repos mérité.

Afin de consolider nos engagements pour la refondation, la mise en œuvre de mesures révolutionnaires est indispensable. Le but étant de restaurer la dignité de notre peuple, et de réhabiliter les valeurs d’intégrité, d’abnégation au travail, d’amour et de paix. C’est en cela que la refondation sera quant au fond un mouvement révolutionnaire. Ces transformations qualitatives préparent les populations à adhérer à l’œuvre de construction du socialisme.

En effet de plus en plus, même les adversaires les plus résolus de la révolution reconnaissent maintenant que, pour la première fois dans notre pays toutes les couches sociales de toutes nos nationalités ont été largement associées à la gestion du pouvoir d’Etat, et qu’en quelques années elle a accompli des réalisations dans tous les domaines que plusieurs années de régime néocolonial n’ont pu réaliser. Aujourd’hui, malheureusement, la rigueur dans la gestion de la chose publique, la lutte contre la corruption, la gabegie et le laxisme, la moralisation de la vie publique, relèvent désormais de l’histoire avec en prime l’impunité.

Mais si elle a des acquis importants, la révolution a eu aussi de graves insuffisances comme les atteintes à certaines libertés élémentaires, aux libertés de presse, aux libertés politiques et syndicales et une tendance certaine à la militarisation du pouvoir. C’est pourquoi l’AUTRE Burkina /PSR ne reprendra dans son programme que les mesures qui ont fait le bonheur de notre peuple (les 03 luttes, la politique du logement social, consommons burkinabè, la lutte contre la corruption, la moralisation de la vie publique...etc).

Aussi, les mesures telles, la création de certaines structures politiques comme les CDR, malgré la nécessité de faire participer le peuple à la gestion du pouvoir d’Etat, et certaines actions volontaristes, voire spontanéistes sur le plan économique ne seront pas renouvelées ! Désormais, plus que par le passé, il faut faire la révolution par la preuve sur la base du droit constitutionnel ! La revolution ne doit plus être considérée comme synonyme de l’Etat d’exception donc comme la négation de l’Etat de droit démocratique.

2-La construction du socialisme

Les mesures de refondation de la République et les transformations qualitatives créeront des conditions favorables à l’édification du socialisme dans notre pays. En tenant compte de l’évolution du socialisme il ya plus de 150 ans et le contexte actuel de la mondialisation ; eu égard surtout à l’étape actuelle de la lutte de notre peuple, où la liberté, la démocratie, la justice sociale et la solidarité sont les questions centrales, nous mettrons prioritairement en œuvre, d’abord des valeurs de la social démocratie pour construire le socialisme dans notre pays. En effet, comme nous a enseignés le socialiste français Jean JAURES « La démocratie c’est le minimum du socialisme, le socialisme c’est le maximum de la démocratie ! « Notre parti sera l’un des maillons de la chaîne de l’Internationalisme socialiste pour le progrès des peuples !

Pour assurer la victoire de notre combat nous choisissons une démarche politique conséquente dite de la triple U : l’Unification des socialistes ; l’Union des révolutionnaires et l’Unité des forces de la gauche démocratique. En dépit des apparences, nos gouvernants savent que de plus en plus, dans le temps et dans l’espace leur marge de manoeuvre se rétrécit ! En réalité certains jouent aux ignorants, car pour des gens qui ont porté l’étendard de la révolution, il devrait être aisé de comprendre que la situation est compliquée et grosse de tous les dangers. Après bientôt presque 20 ans sans discontinuer dans l’opposition politique, nous savons que la voie que nous avons choisie sera difficile ! Mais désormais, "aléa jeta est " !

Peuple du Burkina, l’AUTRE Burkina/PSR s’engage à tes côtés !

Travailleurs des villes et des campagnes, femmes et jeunes, ce parti est né pour vous !

PAIN et DIGNITE !

Ouagadougou, le 04 Août 2007

Pour le comité national provisoire du parti (CNP)
Dr Alain Dominique Zoubga

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Vos commentaires

  • Le 10 août 2007 à 09:07, par Yop En réponse à : > Paysage politique burkinabè : Un « autre Burkina » de plus ?

    La scission est devenue congénitale au Burkina.

    Très honnêtement même si je respect et comprend la démarche du Dr Zoubga, je constate tout simplement que cela est encore l’illustration de l’incapacité des acteurs politiques du Burkina à s’unir.

    Et si tout simplement on autorisait les candidatures indépendantes ? je pense que cela permettra à qui veut aller à l’hémicycle d’y arriver sans être obligé de créer un partis ?

    Yop

    • Le 10 août 2007 à 23:35 En réponse à : > Paysage politique burkinabè : Un « autre Burkina » de plus ?

      ca fait pitie`, a quand la fin de ce calvaire, surnomme` democratie ?

      • Le 14 août 2007 à 05:08 En réponse à : > Paysage politique burkinabè : Un « autre Burkina » de plus ?

        Il faudrait officialiser les candidatures indepdtes car 110 partis, pr moi c’est pas loin de 110 individus...independts. Quel projet de societe toutes ces particules nous offrent ? C’est pquoi moi personnellement je suis degoute de la politique au Burkina Faso. Ca ne fait pas serieux du tout. Sans etre nostalgique de la 3eme Republique dont la gabegie et le le patrimonialisme est juste eclipsee par la 4eme republique, je reconnais au moins que la limitation des partis etait la vertu meme de ces dirigeants a l’ epoque ou il y avait a boire et a manger, juste parce que au moins ce n’etait pas le ""manger seul".

  • Le 10 août 2007 à 12:33, par sawa En réponse à : > Paysage politique burkinabè : Un « autre Burkina » de plus ?

    Le Burkina compte plus de 110 partis politiques !
    Un de plus !!!
    Si on n’etait pas aussi pauvres, ca ferait presque rire !

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