Pas une surprise en tant que telle, les relations entre les deux pays ayant toujours été marquées du sceau du « je t’aime moi non plus » et du « condamné à vivre ensemble qu’on le veuille ou pas ». De quoi donc alimenter les gazettes avec une récurrence des « revenez-y que j’analyse si ce qui est en marche m’arrange ».

En tout cas, la cacophonie indescriptible qui fut le leitmotiv de cette affaire de contingent montre bien que le Premier ministre Guillaume Soro n’a, depuis le début de la crise, jamais été autant sur le fil du rasoir. Pris dans un tourbillon d’intérêts divergents, obligé de ménager la chèvre et le chou, autant dans son camp que dans celui d’en-face, il lui est demandé une somme imaginable d’ingéniosité pour exister et survivre.

Parce que, et nous pensons n’avoir pas rêvé, le contingent burkinabè en Côte d’Ivoire est né aussitôt terminée la visite de Guillaume Soro au Burkina après l’attentat dont il fut victime. Autrement décrypté, il y a eu entre lui et les autorités burkinabè, une prise de langue sur la question et une prise de décision d’accord partie. Alors d’où vient cette volte-face spectaculaire à donner le tournis ?

Une question à un milliard que certainement la real politik saura trancher. Inéluctablement, elle reviendra sur le tapis parce qu’on a l’impression que c’est du « reculer pour mieux sauter ».

S. KONE

L’Hebdo