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Convention collective et carte de presse au Burkina : Le désordre dans le secteur des médias tire à sa fin

Publié le jeudi 2 août 2007 à 07h14min

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Le séminaire organisé par le Conseil supérieur de la communication et ses différents partenaires, les 30 et 31 juillet 2007 à Ouagadougou, sur la convention collective et la carte de presse a abouti à un consensus. Tous pour l’assainissement du milieu des médias burkinabè, d’ici à la fin 2007.

Finaliser les documents et faire adopter la convention collective des médias burkinabè d’ici à décembre 2007. Faire adopter un projet de décret portant sur la carte de presse au Burkina Faso dans de meilleurs délais.
Telles sont les deux décisions-phares issues du séminaire organisé par le Conseil supérieur de la communication, les associations des médias, le ministère du Travail, des patrons de presse et des journalistes, les 30 et 31 juillet 2007 à Ouagadougou. Deux instances, à savoir, un comité ad hoc et une commission technique ont été mis en place pour veiller et finaliser les documents de base de la convention collective et la carte de presse.

Une chose est clair, a noté le président du CSC, Luc Adolphe Tiao, “pour une application complète et efficiente de la convention collective, il convient de travailler à créer les conditions favorables au développement de l’entreprise de presse”. Pour ce faire, M. Tiao a relevé que la commission technique est “chargée d’élaborer dans les meilleures délais, des propositions au gouvernement pour l’appui au développement des entreprises de presse”.
Pour ce qui est de la carte de presse, le président du CSC a notifié que le projet de décret rédigé par le comité technique sera l’unique document authentifiant de la qualité de journaliste au Burkina.

“Elle constituera un pas de géant dans la perspective que nous nous sommes fixée et qui est d’assainir la profession et de crédibiliser sa pratique”, a précisé M. Tiao. Mais il n’est pas dupe, car “les avantages et facilités afférents à la détention de la carte de presse seront, tout comme la convention collective, l’objet de négociation et de plaidoyer”.

En tous les cas, M. Tiao a souligné que le contexte est favorable car la négociation est l’une des pierres angulaires de la politique du chef de l’Etat. Quant au ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougouma, il a affirmé qu’il est confiant que le processus aboutira. Il a laissé entendre que ses structures appuyeront les instances chargées de finaliser les documents pour que d’ici à la fin 2007, la convention collective soit une réalité dans le milieu de la presse au Burkina.

M. Bougouma a sur place promis 500 000 F CFA pour le soutien aux instances chargées de poursuivre la réflexion. Luc Adolphe Tiao a, après tout, affirmé que la convention collective et la carte de presse mettront de l’ordre dans le milieu des médias au Burkina. “N’importe qui ne pourra plus se dire journaliste, s’il n’a pas de carte de presse et s’il ne remplit pas les conditions pour l’acquérir”. Ainsi, les journalistes auront des cartes de presse et ceux qui gravitent autour d’eux des laissez-passer.

Ali TRAORE
traore_ali2005@yahoo.fr
Aïda OUEDRAOGO
(Stagiaire)


Deux directeurs de médias s’expriment sur la convention collective à l’issue du séminaire

Moustapha Thiombiano, président- directeur général de Horizon FM : “Je suis absolument pour l’adoption d’une convention collective et l’instauration d’une carte de presse au Burkina. Cela permettra de donner une place au soleil au journaliste burkinabè.

Cela fera de lui quelqu’un qu’on respectera, car le journaliste est trop marginalisé au Burkina Faso ! On le prend comme un petit commis, alors que c’est quelqu’un qui éduque toute une Nation. C’est un avantage parce que, si un journaliste percevait 10 000 ou 15 000 F CFA, il percevra désormais 40 000 voire 100 000 F CFA. Je vais le faire. Par exemple, si j’embauchais 40 journalistes par le passé, je renverrais les 30 et payerais bien les dix. Les 30 qui seront renvoyés ne devront pas être abandonnés à eux-mêmes, il va falloir trouver du travail pour eux. Mais en tous les cas, il faut qu’on rémunère décemment les journalistes qui travaillent matin, midi, soir, même la nuit”.

Charlemagne Abissi, directeur général de Savane FM : “Nous sommes dans un processus. Tout le monde est d’accord sur le principe de l’application d’une convention collective, car c’est une nécessité pour l’assainissement de la profession. Mais bien entendu, il faut évoluer en tenant compte des réalités du pays. Je crois que nous nous sommes entendu qu’il faudra tenir compte des réalités socioéconomiques pour permettre l’effectivité de cette convention collective.

En espérant que l’environnement économique évoluera, il serait, du même coup, loyal que les structures fassent évoluer leurs grilles des salaires. Le plus important pour nous, c’était d’arriver enfin à s’accorder sur un document qui régit la profession. Un grand pas a été franchi. Au regard des échanges, il n’y a plus de raison d’avoir peur d’adopter et d’appliquer une convention collective dans le secteur des médias au Burkina Faso”.

Propos recueillis par
Ali TRAORE
et Aïda OUEDRAOGO (Stagiaire)

Sidwaya

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