Le Collectif des organisations de personnes handicapées pour l’observance démocratique (COPHOD) a participé à la présidentielle 2005 avec 83 handicapés-moteurs, 18 handicapés visuels et 5 handicapés auditifs comme observateurs. En observant la présidentielle passée, le COPHOD voulait s’assurer de la crédibilité du scrutin en tant que membre de la société et constater les obstacles que les personnes handicapées peuvent rencontrer en voulant accomplir leur devoir de citoyen.

C’est pour montrer les résultats des observateurs que le COPHOD a organisé l’atelier de restitution du rapport de la présidentielle 2005. D’une manière générale, le rapport souligne la marginalisation des personnes handicapées par rapport aux postes de responsabilité dans la plupart des partis politiques, "compte tenu de la sous-estimation de leur capacité de rendement par elles-mêmes et par les autres.

Ce problème concerne toutes les catégories de handicap". Egalement, le rapport fait cas de l’incessibilité des aveugles/malvoyants et sourds-muets aux messages électoraux diffusés pendant la campagne présidentielle, vu que le Conseil supérieur de la communication (CSC) n’a pas tenu compte de l’accessibilité de ses messages à ces catégories de handicap.

En effet, il pouvait par exemple, assurer la traduction des messages en langage de signes à la télévision pour les sourds-muets et l’écriture braille dans les journaux pour les aveugles et malvoyants. Par ailleurs, les difficultés rencontrées par les handicapés le jour du vote même peuvent se résumer entre autres, à l’accès aux bureaux de vote faute de rampe d’accès, le viol du secret de vote pour les déficients visuels, faute d’épreintes tactiles sur les bulletins qui réuniraient plus les conditions de la crédibilité et de l’intimité du vote pour cette catégorie d’handicap.

De ce fait, le COPHOD a recommandé lors de l’atelier, la résolution de toutes les difficultés ci-dessus énumérées . "Le COPHOD attend beaucoup des autorités nationales et de la société civile pour une entière participation des personnes handicapées à tous les niveaux de la vie de notre société", a souligné Adama Rouamba, président du COPHOD.

Au demeurant, le COPHOD, nanti de ce rapport, entend lancer une offensive de plaidoyer auprès des autorités politiques et administratives pour une implication réelle des personnes handicapées dans tous les domaines de la vie politique du Burkina Faso. En tous les cas, le secrétaire général adjoint de la Fédération burkinabè des associations pour la promotion des personnes handicapées (FEBAH), Nayé Yé s’est réjoui de l’initiative du COPOD qui traduit la volonté "de défendre nos droits dans tous les domaines de la vie active".

Pour lui, la défense des droits de la personne handicapée doit être globale pour favoriser une réelle intégration socio-économique : "Et c’est en cela qu’il faut soutenir les efforts du COPOD pour cette démarche dont le seul fait d’avoir été acceptés au sein de la société civile pour l’observation de la présidentielle 2005 est une victoire qu’il faut certainement consolider", a conclu M. Yé.

Charles OUEDRAOGO

Sidwaya