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Réforme du système éducatif : Echanger avec les acteurs pour lever les inquiétudes

Publié le samedi 28 juillet 2007 à 08h27min

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Le vendredi 20 juillet 2007, le ministre de l’ Action sociale et de la Solidarité nationale et celui délégué à l’ Alphabétisation et à l’Education non formelle ont rencontré d’une part à Ziniaré et de l’autre à Kaya, les acteurs de l’éducation.

L’objectif de ces rencontres, qui auront lieu dans les treize régions du pays, est d’informer les acteurs sur la réforme du système éducatif et sa mise en œuvre dès la rentrée prochaine.

Depuis des années, des critiques faites par les acteurs de l’éducation de notre pays ont montré qu’il fallait revoir le système éducatif en raison de nombreux dysfonctionnements. Face à ces critiques, le gouvernement a pris la pleine mesure du problème et a décidé, avec l’ensemble des acteurs, de mettre en place un système éducatif de qualité, pertinent, efficace et conforme à la politique internationale de l’Education pour tous et aux Objectifs du millénaire pour le développement. Le nouveau système éducatif a pour objectif général de réaliser l’éducation pour tous et répondre à la demande éducative afin de satisfaire aux besoins de développement socio-économique et culturel du Burkina Faso.

Pour atteindre cet objectif, il est prévu d’instaurer le principe de l’obligation scolaire (tous les enfants de 7 à 16 ans), d’appliquer la gratuité de la scolarité à l’enseignement de base public, d’établir des passerelles entre le formel et le non formel, entre l’enseignement général et la formation technique et professionnelle, de professionnaliser les filières de formation au supérieur grâce au système Licence, Master, Doctorat, entre autres. Le nouveau système éducatif comporte par ailleurs l’éducation formelle, l’éducation non formelle, l’éducation informelle et l’éducation spécialisée.

L’éducation formelle comprend l’éducation de base (3 à 16 ans), l’enseignement secondaire, l’enseignement supérieur et la formation technique et professionnelle. Il faut noter que l’éducation de base prend en compte l’éducation préscolaire (3 à 6 ans), l’enseignement primaire (7 à 12 ans) et l’enseignement post primaire (13 à 16 ans), c’est-à-dire, de la sixième à la troisième.

Le ministre de l’ Action sociale et de Solidarité nationale, Pascaline Tamini et celui délégué à l’Alphabétisation et à l’Education non formelle, Ousséni Tamboura, ont informé les participants aux rencontres de Ziniaré et de Kaya que « la mise en œuvre de la réforme du système éducatif commence dès la rentrée prochaine. Elle va concerner, pour sa phase expérimentale, un département par province, soit un total de quarante-cinq (45) départements ».

Elle va également concerner l’éducation de base, notamment l’enseignement primaire et post primaire. Cela veut dire qu’en octobre prochain, le principe de l’obligation scolaire sera appliqué à tous les enfants en âge d’aller à l’école, c’est-à-dire, ceux ayant 7 ans dans les départements qui auront été retenus. Aussi la scolarité sera-t-elle gratuite pour les élèves du primaire et du post primaire (7 à 16 ans ).

Il faut noter par ailleurs que la gratuité de la scolarité est la suppression des frais de scolarité et la distribution gratuite de manuels scolaires aux élèves. La gratuité de la scolarité n’implique donc pas les cotisations de parents d’élèves qui devraient être payés si les associations des parents d’élèves les maintenaient. Cependant, « l’Etat prendra des dispositions pour qu’aucun élève ne soit expulsé d’une salle de classe parce que ses parents n’ont pas cotisé », ont précisé les deux ministres.

Pour cette phase expérimentale et dans un bref délai, des infrastructures seront réalisées (les salles de classe notamment) et les ressources humaines renforcées (instituteurs et professeurs) A moyen terme, c’est-à-dire de 2009 à 2015, la gratuité de la scolarité et le principe de l’obligation scolaire jusqu’à 16 ans seront étendus à l’ensemble du pays, les enseignants seront formés, beaucoup d’écoles et de collèges seront construits, entre autres. Cela sera fait de façon progressive. La mise en œuvre de la réforme du système éducatif nécessite de la perspicacité dans les actions. Pour ce faire, il faut procéder par étape, avec prudence et susciter l’adhésion de tous pour une « éducation pour tous ».

C’est en cela que les gouverneurs des régions (Plateau central et Centre-Nord) ainsi que les participants ont salué l’initiative du gouvernement d’avoir élargi la concertation à tous les acteurs du système éducatif de notre pays. « Cela permet une appropriation du document par les acteurs en vue de son amélioration », ont reconnu unanimement les participants.

Ces derniers n’ont pas manqué de soulever quelques inquiétudes qui sont entre autres, les motivations des enseignants des départements pilotes, le délai d’application jugé court, la gestion des professeurs de l’ex premier cycle du secondaire rattaché maintenant au ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation. Toutes ces inquiétudes ont été levées par les ministres communicateurs qui leur ont donné l’assurance qu’un « travail est en train d’être fait par des experts pour aplanir les difficultés ».

Selon les ministres Tamini et Tamboura, le délai d’application est raisonnable. Il faut bien qu’on commence pour y arriver. Pour ce faire, ils ont invité les premiers responsables des régions que sont les gouverneurs et les participants à porter l’information à la base, c’est-à-dire, au niveau des parents d’élèves et des enseignants. Cela participe de la réussite de la réforme dans l’intérêt de la nation.

DCPM/MASSN

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