LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Union sociale du Burkina (USB) : Une réunion qui finit en queue de poisson

Publié le vendredi 20 juillet 2007 à 08h02min

PARTAGER :                          

L’Union sociale du Burkina Faso (USB) a réuni, le 18 juillet 2007 à son siège au secteur n°22 de Bobo-Dioulasso, les membres du bureau exécutif et les candidats USB aux élections législatives de 2007. La rencontre a fait le bilan de la participation de ce parti à cette consultation, mais s’est malheureusement terminée en queue de poisson.

Le bilan de l’élection législative de 2007 a été présenté par Bassirou Bélem, président national et directeur de campagne de l’USB. Il ressort de ce rapport que l’USB a présenté des candidats dans six circonscriptions électorales où elle n’a obtenu que 33 016 voix. Cette formation politique n’a obtenu aucun siège et est, de ce fait, exclue des futures subventions de l’Etat lors des élections à venir.

Sur 3 198 294 F CFA reçus pour les législatives de 2007, le parti a dépensé en tout 4 903 405 F CFA, soit un dépassement de plus d’un million supporté par les candidats eux-mêmes, surtout par Adama Ouédraogo, candidat du Zandoma. Le bilan livré par le directeur de campagne n’a pas été apprécié par les participants qui l’ont rejeté en bloc. Le président d’honneur et fondateur de l’USB, Météba Ouédraogo l’a traité de “faux”.

Les militants ont reproché à Bassirou Bélem, notamment la mauvaise organisation de la campagne, la gestion douteuse des fonds alloués pour la campagne, la non exécution du programme de campagne. Tous ces dysfonctionnements ont suscité le courroux des militants USB. Les conséquences de ce mécontentement généralisé ne se sont pas fait attendre. Météba Ouédraogo a demandé la destitution illico presto de Bassirou Bélem. Il sera suivi par la majorité des militants.

Mais Bassirou Bélem refusera catégoriquement d’obtempérer, arguant qu’il a été élu pendant un congrès et que c’est cette instance qui doit décider de son départ. Il ajoutera qu’un président d’honneur, fut-il le fondateur du parti, ne peut pas le démettre. Sur ce, il quitte la salle, accompagné de trois personnes. Il revient quelques instants plus tard pour justifier sa décision de rester par le fait que le quorum, selon lui, n’est pas atteint et ne peut délibérer. Il faut que les 2/3 des membres soient présents.

Dans la salle et sur la liste de présence, il y avait 16 personnes dont quatre avaient déserté la salle, ce qui donne 12 présents. Le quorum exigé est de 8 militants. Les partisans du départ de M. Belem rejettent donc ses arguments. Le ton monte entre les deux camps. Les esprits se chauffent. Bassirou Bélem bondit sur la liste de présence et la déchire. La seule ampoule qui éclaire la salle s’éteint.

Les explications se poursuivent dans le noir (il était environ 20h). Par petits groupes, les militants font des va et vient entre la cour et l’intérieur de la salle. La rencontre va se poursuivre par la suite dans la cour sous une lumière prise chez un voisin du siège du parti.

Mais les choses ne vont pas évoluer, chaque groupe étant campé sur sa position : Bassirou Bélem refuse de quitter la tête du parti si les règles de jeu ne sont pas respectées et le groupe de Météba Ouédraogo tenant coûte que coûte à ce qu’il parte. Face à l’entêtement du président Bassirou Bélem, les autres membres du bureau de l’USB démissionnent alors en bloc et choisissent Adama Ouédraogo comme leur président.

Ce qui oblige Bassirou Bélem à tenir un congrès extraordinaire dans un délai de 30 jours, selon les textes du parti, pour décider de son sort. Et c’est par petits groupes, selon qu’on est du camp de Bassirou Bélem ou de celui de Adama Ouédraogo, que les militants de l’USB ont vidé le siège de leur parti dans les environs de 22 heures.

Adaman DRABO

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique