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Investissements : L’Afrique s’ouvre aux détenteurs de capitaux

Publié le vendredi 20 juillet 2007 à 07h45min

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Axé sur le thème de la prospérité africaine stimulée par le commerce et l’optimisation des avantages offerts par l’AGOA, le sixième Forum annuel sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique subsaharienne (Forum AGOA) se tiendra à Accra (Ghana) les 18 et 19 juillet 2007.

La Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique subsaharienne (AGOA) a été promulguée en 2000. Cependant, alors que des responsables des Etats-Unis et des pays participant à l’AGOA, s’apprêtent à faire le bilan des échanges commerciaux de l’Afrique, l’importance des investissements ne doit pas être perdue de vue. Le commerce et les investissements sont inextricablement liés, et ils ont tous deux connu une croissance rapide ces dernières années.

Après des années de stagnation, l’Afrique subsaharienne connaît une expansion économique sans précédent depuis son indépendance. Elle enregistre en effet, une croissance annuelle positive depuis 1998. Grâce à un allègement considérable de leur dette, plusieurs pays ont réussi à équilibrer leur balance des paiements et, fait plus important, sont en train de mettre en ceuvre des politiques fiscales visant à les maintenir à flot. L’excédent budgétaire moyen par rapport au PIB a atteint 3,2 % en 2006.

Les investisseurs internationaux ont commencé à prendre conscience du phénomène. Le mois dernier, par exemple, Renaissance Capital, une banque d’investissement spécialisée dans les marchés naissants, a annoncé son intention de doubler ses investissements en Afrique, qui passeraient à au moins un milliard de dollars.

Pourtant, comme les Africains le savent trop bien, il ne sera pas facile de profiter de cette aubaine. Historiquement, l’Afrique a attiré moins de 2 % des investissements internationaux, alors qu’elle abrite plus de 10% de la population mondiale. Les efforts concertés de nombreux responsables des secteurs publics et privés seront nécessaires pour inverser cette tendance.

Le président Bush a reconnu ce fait lorsqu’il a annoncé l’Initiative en faveur du secteur financier africain le mois dernier. Ce programme audacieux combinera une assistance technique du ministère américain des Finances et de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) visant à améliorer le climat des investissements et des efforts de l’OPIC pour mobiliser jusqu’à un milliard de dollars supplémentaire de capitaux d’investissement destinés à combler des lacunes critiques au niveau de l’infrastructure financière du continent.

Il s’agit là pour nous d’un rôle nouveau. L’OPIC est l’agence du gouvernement qui est responsable de la promotion de la croissance sociale et économique par le truchement d’investissements du secteur privé des Etats-Unis. L’action de l’OPIC au cours des 36 dernières années démontre que les Etats-Unis considèrent les investissements du secteur privé comme le catalyseur du développement économique et social. Les projets retenus par l’OPIC stimulent le développement économique et la création d’emplois, encouragent la stabilité politique et facilitent les réformes de libéralisation économique dans le monde entier, mais surtout en Afrique.

Deuxième partie OPIC

À l’heure actuelle, l’OPIC soutient à hauteur de près de deux milliards de dollars les investissements concernant des projets mis en oeuvre sur le continent africain, y compris le lancement d’infrastructures essentielles, le marché naissant des télécommunications, les services financiers et le logement. Dans la pratique, les projets de l’OPIC appuient la construction de plus de 120.000 logements en Afrique et surtout le développement d’un marché moderne des hypothèques, objectif que le président Bush avait annoncé lors de sa visite en Afrique en 2003.

Récemment, par exemple, les travaux ont commencé pour la construction d’un lotissement de 5.000 logements en Zambie qui permettra à des Zambiens disposant de revenus moyens d’acheter une maison de très bonne qualité à un prix abordable grâce à une hypothèque sur quinze ans. un financement jusqu’ici inexistant dans ce pays.

L’OPIC a aussi participé au lancement du marché naissant des capitaux privés en Afrique. À ce jour, l’OPIC appuie quatre fonds d’investissements privés en Afrique qui investissent dans des secteurs variés. notamment dans les services financiers, l’électricité, les transports, l’agro-industrie et les télécommunications. Au total, l’OPIC a alloué plus de 300 millions de dollars à ces fonds qui permettront de recueillir plus d’un milliard et demi de dollars de capitaux privés.

L’initiative du président Bush fait fond sur ces bons résultats. L’OPIC demandera aux gérants de fonds de lever des capitaux pour deux nouvelles sortes de fonds en Afrique. Le premier renforcera les marchés des capitaux africains en offrant de nouveaux mécanismes et services financiers auxquels les hommes d’affaires africains n’avaient pas accès jusqu’ici. Le second s’alliera à des investisseurs intéressés par les investissements ayant une grande portée sur le développement et entraînant également des bénéfices aux plans social et financier. Ces investissements pourraient aussi viser des petites et moyennes entreprises, la fourniture de soins médicaux, l’adduction d’eau et l’éducation.

L’Afrique a encore beaucoup de travail à faire pour attirer les investissements internationaux. Il faut que les politiques macro-économiques auxquelles sont imputés les récents succès économiques du continent se poursuivent et que les efforts visant à lutter contre la corruption qui le ronge s’accélérant.

Seuls les Africains et leurs gouvernements peuvent prendre ces mesures indispensables, mais les États-Unis peuvent les appuyer grâce à des initiatives novatrices telle celle annoncée par le président Bush. Ensemble, nous pouvons transformer cette promesse d’investissement en un flot de capitaux pour de nombreuses années. Robert Mosbacher, président-directeur général de la Société américaine de promotion des investissements privés à l’étranger (OPIC).

Sidwaya

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