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Assemblée nationale : les nouvelles figures

Publié le jeudi 19 juillet 2007 à 08h01min

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Arba Diallo

Si les législatives dernières ont passionné les Burkinabè, on ne peut pas dire qu’ils se sont particulièrement attardés sur les résultats et sur la nouvelle Assemblée qui en est issue. Il faut dire que la formation du nouveau gouvernement a volé la vedette au nouveau parlement.

Le parlement est-il devenu une banalité de notre quotidien ? Il faut l’espérer. Le renouvellement de la dernière Assemblée nationale, outre le temps de la compétition, a été vite oublié. La compétition avait peu passionné, le résultat encore moins. Mais n’empêche, le parlement c’est le décorum de la démocratie et même si le nôtre s’affadit par l’absence d’alternance politique. Depuis 1992, c’est la même majorité et c’est presque les mêmes hommes qui sont aux postes stratégiques du parlement.

Le nouveau premier vice-président de l’Assemblée nationale, le patriarche Noboho Kanidoua, entre grâce et disgrâce, squatte les allées du parlement depuis le retour à la démocratie.

A la première législature, en tant que patron de l’ODP/MT, il était l’un des premiers personnages du parlement. Il a disparu des avant-postes à la création du CDP et pendant toute la deuxième législature, puis il est réapparu à la troisième législature, timidement comme président du groupe parlementaire de son parti. A cette quatrième législature, il apparaît comme la deuxième personnalité avec son poste de premier vice-président. Le conservera-t-il jusqu’à la fin du mandat ? En général, tous ses prédécesseurs au poste l’ont fait.

Même si la première vice-présidence ne porte pas chance aux Bobo. Yao Marc, avant lui, a fini le mandat en conservant le poste, mais c’était pour mieux perdre son mandat. Est-ce le sort qui attend Naboho ? Il pourra au moins se consoler d’avoir eu, sans interruption, quatre mandats de député. Ce qui est rare sous nos tropiques. Ce qui fait aussi que pour les prochaines mandatures, lui et certains autres de sa génération devraient lorgner la sortie, avant qu’on ne leur montre la porte.

Mais comme à chaque nouvelle mandature, même quand il n’y a pas de bouleversement notable, il y a depuis ces deux dernières législatures, de quoi fouetter la curiosité. Intéressons-nous aux nouvelles figures de la quatrième législature.

Parmi les personnalités qui vont retenir l’attention, il y a incontestablement le député Arba Diallo, ancien ambassadeur, ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso sous la révolution et depuis plus d’une décennie, le patron de la Convention des Nations Unies contre la désertification (UN CCD). Personnalité politique de premier plan, malgré son mandat onusien, il sera incontestablement l’une des figures de proue de cette législature.

C’est certainement pour cela que son groupe l’a proposé pour occuper le siège de vice-président, qui lui a été octroyé. Une cinquième vice-présidence, un rang au prorata du nombre de députés, explique-t-on. Le groupe parlementaire "Alliance démocratie et justice " compte moins de députés que le groupe CFR (mouvance présidentielle) dont le leader, Toussaint Abel Coulibaly, occupe la quatrième vice-présidence.

Enfin ! Ce n’est pas demain que l’on verra au Burkina les personnalités promues selon ce qu’elles représentent effectivement. En d’autres termes, Sarkozy ne fera pas de sitôt des émules chez nous. Notre parlement, à défaut d’une représentation honorable de l’opposition en son sein, n’aurait-il pas fait bonne figure, si une place nette était réservée aux personnalités de l’opposition ?

Certainement. Il manque l’essentiel pour le faire : l’intelligence politique. Le CDP a déjà tout, il n’aurait rien perdu à céder la première vice-présidence à un leader charismatique de l’opposition. Bien au contraire.

Que va faire l’opposition pendant cette législature ?

Par opposition, il faut entendre les partis qui ne participent pas au gouvernement. Car le rôle de l’ADF/RDA, inédit sans doute, attend d’être validé par la pratique politique pour devenir une référence. L’opposition, dans cet entendement, est représentée par le groupe parlementaire " Alliance Démocratie et justice " (ADJ) avec ses 11 députés et le non inscrit Laurent Bado. Il faut se réjouir déjà que cette opposition ait pu se constituer un groupe parlementaire.

Ce n’était pas évident au départ, au regard des députés obtenus par liste. Deuxième élément notable, c’est l’effort qui est fait par le CDP pour les associer à la vie du parlement. Outre la vice-présidence qui leur a été octroyée, le groupe préside une commission parlementaire, la CODE que dirige Fidèle Kiétega, ancien ministre, et bénéficie d’un secrétariat parlementaire qui échoit à Bénilde L. Somda.

Le groupe de l’opposition est donc relativement bien représenté au sein des instances du parlement. Il lui appartient maintenant de savoir exploiter ces opportunités pour faire entendre sa voix et jouer pleinement son rôle. Mais cela suppose que ce groupe sache éviter les écueils de la législature passée.

Quand on n’a pas obtenu par les urnes les moyens de se la jouer solo, il faut avoir l’intelligence de comprendre que le salut réside dans le collectif. Et c’est en jouant franchement collectif, à l’image de l’équipe de football, que individuellement on peut tirer avantage de la victoire et des résultats positifs. Quand une équipe de foot gagne, la victoire est pour les 22 joueurs, même ceux qui n’ont pas été alignés.

Ce groupe de l’opposition est condamné à transcender ou à périr. Si d’aventure les Burkinabè devaient se désillusionner de ce groupe, comme ils l’ont fait du groupe " Justice et démocratie " de la législature passée, les députés du groupe doivent être certains que beaucoup d’entre eux ne retrouveront plus leur siège en 2012.
Mais fondamentalement, la chance de se groupe réside dans l’union. Il faut y aller résolument en usant de l’opportunité qu’offrent les instances du parlement.

Par Germain B. Nama


Assemblée Nationale : Que sont-ils devenus ?
Le parlement burkinabè entame avec cette législature, quatre mandats d’affilée sans interruption. Une quinzaine d’années de vie parlementaire qui a été riche en événement avec à chaque législature des personnalités marquantes qui, bien souvent, ne survivent pas à plus d’une législature. Revisitons la galerie de ces hommes qui ont, en quinze ans, ait parler d’eux à l’Assemblée nationale.

Dim Salif Sawadogo

Il est incontestablement celui qui a le plus frappé les esprits. Par ses phrases choques d’abord dont une restera dans la postérité. Aux journalistes, il a eu cette pantalonnade inégalée jusque là : "Vous pouvez écrire sur vos dos. Vous n’y changerez rien". Dim Salif Sawadogo est aussi considéré comme le nègre de la révision constitutionnelle de janvier 1997 qui supprima la limitation des mandats présidentiels à deux dans notre pays. Il a fallu les événements consécutifs à l’assassinat de Norbert Zongo, pour que Blaise Compaoré soit contraint à revenir sur cet amendement n

Joseph Ki-Zerbo

A l’image de ce qu’il a été comme intellectuel, il fut aussi un "immense parlementaire" qui irradiait l’hémicycle à chaque prise de parole. Ces textes lus à l’occasion des débats sur les lois ou sur des prises de position de principe mériteraient d’être reliés et déposés à la bibliothèque de notre Assemblée. Ils sont denses. Que ceux qui n’ont pas vécu la première législature s’empressent d’aller lire sa déclaration à l’occasion de l’installation du premier parlement qu’il a présidé en tant que doyen d’âge, en juin 1992. Et aussi sa déclaration, quand le CDP a décidé de réviser la constitution pour faire sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels. Une déclaration faite avant que son groupe parlementaire ne quitte l’hémicycle sous forme de protestation n

Yao Marc

Il a eu deux vies au parlement. Une première quand il était la tête de proue de la CNPP/PSD en tandem avec le professeur Ki-Zerbo. Quand il pourfendait les révolutionnaires du 4 Août et du 15 Octobre. Puis vint le démariage avec Ki-Zerbo, puis les noces avec l’ODP/MT qui le transformèrent complètement. Il aura dès lors sa deuxième vie parlementaire, transformé en véritable mandarin du système avec des propos que Dim Salif Sawadogo se serait gêné de prononcer. On lui doit " le Burkina n’a pas de pétrole. Mais il a Blaise Compaoré " n

Bado Laurent

Arrivé enthousiaste à sa première législature, la seconde in extrémiste est beaucoup plus timorée. On a l’impression que l’homme souhaite qu’on l’oublie. A cette législature, il est non inscrit. Pourquoi ? Parce qu’il ne le veut pas. Non, rétorquent ses contempteurs, c’est parce que personne ne veut plus de lui n

Alain Yoda

Seul élu de son parti, le RSI à la première législature, il a su se faire entendre. Il fut pendant la première législature et jusqu’à la création du CDP, le principal animateur de l’opposition à l’Assemblée nationale. On se rappelle encore ses brillantes interventions, notamment sur les dossiers économiques n

Emile Paré

Le chat noir de Nayala. Suppléant du professeur Ki-Zerbo à la deuxième législature, lequel avait refusé de siéger pour ne pas cautionner la vacherie du CDP à l’opposition, comme l’avait fait aussi le vieux Gérard Kango Ouédraogo, il a brillé pendant son mandat par ses prises de position. Il était même devenu la coqueluche du parlement. Est-ce que cela lui a-t-il monté à la tête, pour qu’il oublie qu’il n’était qu’un suppléant ? Ces contempteurs le pensent n

Gérard Kango Ouédraogo

Le vieux RDA qui renaît de ses cendres à chaque retour à l’Etat de droit, il su marquer la première législature. Le président Bognessan Yé a dit de lui que c’était le tuteur de la première législature : " à chaque que nous étions bloqués dans la mise en place des institutions du nouveau parlement, nous nous retournions vers lui ". Il a dit cette phrase qui va aussi passer dans la postérité à propos des tricheries aux élections : "croyez-en mon expérience, les élections se gagnent ou se perdent au moment de l’établissement des listes électorales... "
Le parlement burkinabè entame avec cette législature, quatre mandats d’affilée sans interruption. Une quinzaine d’années de vie parlementaire qui a été riche en événement avec à chaque législature des personnalités marquantes qui, bien souvent, ne survivent pas à plus d’une législature. Revisitons la galerie de ces hommes qui ont, en quinze ans, fait parler d’eux à l’Assemblée nationale n

Mahama Sawadogo

Le scribe de la troisième législature. Le député qui parle de tout, même s’il ne sait pas toujours beaucoup de ce qu’il dit. Durant le mandat passé, il avait été promu vice-président. Cette fois, ça commence tièdement n

Ismaël Diallo

Fonctionnaire onusien qui a voulu s’essayer en politique. Parcours éphémère comme l’eau des marres de Djomga

Par Newton Ahmed Barry

L’Evénement

P.-S.

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