LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Politique d’ouverture : Il y a du Compaoré chez Sarkozy !

Publié le mardi 17 juillet 2007 à 08h25min

PARTAGER :                          

Blaise Compaoré

Le président français, M. Nicolas Sarkozy est un bulldozer politique. A peine installé à l’Elysée, il se montre particulièrement affamé de chamboulements. Tout indique que ce nouvel Astérix gaulois va donner du fil à retordre aux « envahisseurs romains » de tout poil. Les premières victimes à se ramasser pleines de baffes, sont incontestablement les ex-adversaires de la présidentielle : Mme Ségolène Royal et le PS.

Le dieu Mitterrand doit se retourner dans sa tombe à voir tant de rats quitter, sans en avoir l’air, le navire du PS ! La dernière baffe sarkozienne qui fait voler des pétales de la Rose dans la tempête, est incontestablement le débauchage annoncé de Dominique Strauss Khan (DSK) pour le prestigieux poste de président du Fonds monétaire international (FMI). Après DSK, à qui le tour ?

A Jack Lang sûrement, lui qui a claqué la porte ce mercredi des instances dirigeantes du PS et est annoncé pour siéger à la commission sur la réforme des institutions. Encore une idée sarkozienne ! L’objectif affiché de M. Nicolas Sarkozy, c’est de sortir la France de son immobilisme en faisant appel à toutes les intelligences et énergies où qu’elles se trouvent. Un argument officiel imparable. En effet, quel homme politique ne sentirait pas vibrer la fibre de son engagement au diapason du patriotisme quand l’appel vient du sommet de l’Etat ?

De la méthode sarkozienne, deux similitudes d’avec l’environnement politique burkinabè sont frappantes. Ces similitudes justifient du reste, l’intérêt de cet écrit :
- Premièrement, Nicolas Sarkozy fait du Large Rassemblement, une philosophie politique chère à Blaise Compaoré, président du Faso. Le dire ce n’est pas nier les compétences ni les capacités d’innovations politiques du nouveau locataire de l’Elysée.

C’est par contre faire remarquer que les deux hommes d’Etat appartiennent à une race de génération d’hommes politiques pour laquelle les idéologies sont mortes. De fait, à l’orée du 21e siècle, les dirigeants de par le monde sont interpellés sur la pertinence des cadres politiques et institutionnels à mettre en place, les méthodes de gouvernement à explorer afin d’apporter les réponses adéquates aux questions de progrès social et économique. Les solutions à ces problèmes sont urgentes, aussi bien au Nord qu’au Sud, même si c’est à des degrés différents.

Les clivages politiques traditionnels n’ont pas toujours favorisé la conjugaison de toutes les énergies en faveur des actions d’envergure pour sortir des sentiers battus sclérosants. Dès 1991, le président Blaise Compaoré, s’inspirant de l’histoire du Burkina et devant l’immensité des défis de développement du pays, lançait l’idée du Large Rassemblement pour la démocratie et le progrès. 10 - 15 ans après, c’est du bord de la Seine qu’un autre jeune politique impétueux lui donne raison.

- Deuxièmement, la politique d’ouverture de l’UMP vis-à-vis du Centre et de la Gauche bien que largement vainqueur de la présidentielle et des législatives doit conforter le parti présidentiel burkinabè d’abandonner la conception surannée d’ « une majorité qui gouverne et une opposition qui s’oppose », corollaire du tout accaparement des postes de décision dans l’administration publique. Quand aux contempteurs du nomadisme politique au Burkina, ils doivent mettre de l’eau dans leur vin. Le phénomène n’est pas une marque déposée nationale. Même dans l’Hexagone, les éléphants du PS ont confirmé que quitter son parti pour servir un autre, relève de la liberté individuelle du citoyen.

En somme, le choix de rassembler toutes les intelligences et toutes les bonnes volontés au service de la nation doit être un leitmotiv permanent de politiques visionnaires, au lieu d’être un pneu de secours hâtivement gonflé en cas de crises. En cela, il y’a du Compaoré chez Sarkozy.

Djibril TOURE

L’Hebdo

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 17 juillet 2007 à 12:11, par Véronique En réponse à : > Politique d’ouverture : Il y a du Compaoré chez Sarkozy !

    Exemple : je vous demande de vous investir totalement pour me faire gagner tous mes défis, mes projets les plus en vus et les plus soutenus.Vous vous laissez embarquer et le jour de la victoire, vous êtes montré comme fidèle, gentil mais ringard donc débarqué et en plus comble d’audace, j’offre les plus beaux postes au camp adverse car il y a plus de gens compétents et dynamiques.
    Unir en oubliant ses amis, sa parole, est-ce unir ou trahir ?
    Vous trouvez des points communs, doit-on continuer sur ce sujet ?
    L’activité, le renouveau et la prospérité passe aussi par de bonnes relations et ressources humaines, d’accord mais quitter un parti en abandonnant ses électeurs pour son rôle "personnel de citoyen", ça sent bon ? C’était ça le contrat à la base ?
    Nous verrons dans quelque temps combien de ceux séduits par
    Un Mini Poste se positionneront face à des électeurs qui bien que "battus" se retrouvent au pouvoir !! drôle, non ?
    Tout est éphémère sauf les relations humaines dans l’instant alors il reste la possibilité d’être prudent donc sage.
    Véronique

    • Le 17 juillet 2007 à 14:05 En réponse à : > Politique d’ouverture : Il y a du Compaoré chez Sarkozy !

      Très belle leçon de veronique.
      Ce que d’aucuns ignorent c’est l’ideologie a laquelle on appartient et dont on a souscrit un programme
      qui plus est presentait quelques contracdictions d’avec le parti d’en face qui vient de se hisser au plus haut niveau.
      cela ne veut pas dire que votre programme de societé dont vous avez presentez aux electeurs n’etait pas du tout bon.
      Alors si vous oubliez aussitot la campagne finie votre ideal pour aller ames et corps soutenir le programme de l’autre bien sur au nom de la chere patrie,comment pouriez vous critiquer le bilan de ces meme quand il redeviendra votre adverssaire ?
      Le cas du burkina montre l’ameuterisme politique de nos soits disants opposants.ils sont pressés d’occuper des postes ministeriels ou autres postes de directions sans penser à leur avenir politique.je dis pas qu’il faut refuser de participer a la construction de la nation mais tout de meme il faut garder l’oeil critique. abdoul

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique