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Vie chère au Burkina : L’UNIR/MS craint de "graves périls"

Publié le mardi 17 juillet 2007 à 08h13min

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Nous vous donnons à lire, dans les lignes qui suivent, une déclaration de l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste sur le "renchérissement vertigineux" du coût de la vie.

"Depuis l’exemple et le ton inédits, donnés par les autorités de la 4e République de leur démission généralisée, de leur affairisme à outrance et de leur enrichissement effréné, le capital et toutes ses ramifications à l’affût ont répondu massivement à l’appel du 15 octobre 1987 en se fondant sur le peuple burkinabé désormais abandonné et désemparé pour le presser et le sucer.

C’est ainsi que toutes les unités de notre industrie embryonnaire, même celles naguère considérées comme des fleurons n’ont pas échappé à la rapacité venue de loin, mais hélas aussi de tout près de nous, jetant de nombreux travailleurs et leurs familles dans les affres du chômage et de la précarité, stoppant la scolarisation de leurs enfants, hypothéquant tout avenir pour eux.

C’est ainsi qu’inexorablement et malgré les mises en garde et les cris de détresse fusant de toutes les couches de notre société, le pouvoir de Blaise Compaoré est devenu le premier prédateur de son propre peuple, prélevant exagérément sur les produits de grande consommation tels que le carburant afin de financer un train de vie ostentatoire que les sources mafieuses taries les unes après les autres n’arrivent plus à assurer.

Sinon comment comprendre que le prix du litre d’essence à la pompe soit l’un des plus élevés d’Afrique et du monde pendant que le prix du coton offert à nos paysans soit le plus bas de la sous région ; Cent soixante dix francs (170 F) le kilo au Bénin, cent soixante cinq francs (165 F) au Mali et cent quarante cinq francs (145 F) au Burkina qui se vante pourtant d’être le premier producteur afiicain ?

"Eaux polluées du Massili"

C’est ainsi que des fonctionnaires à des niveaux élevés de responsabilité sont devenus par parents et amis politiques interposés et sous des prête-noms divers les premiers entrepreneurs du Burkina Faso, marginalisant et ratatinant les opérateurs traditionnels du domaine qui se raccrochent désespérément au parti majoritaire pour survivre. Et comme si cela ne leur suffisait pas, ils se bousculent devant les anti-chambres de la pègre internationale pour blanchir l’argent taché de toutes les immondices dans les eaux polluées du Massili.

Sinon comment comprendre qu’avec un salaire mensuel tournant autour de cent cinquante mille francs (150.000 F CFA), même avec des indemnités, des agents publics de l’Etat puissent rivaliser en gigantisme et en luxe dans l’érection des châteaux dans la désormais célèbre cité de l’impunité de Ouaga 2000 ? Et pourtant, le pouvoir de la 4è République a mis sur pied toute une batterie de services bien dotés, qui pour lutter contre la fraude, qui pour réprimer la corruption. Mais qui réprimer et contre qui lutter si le "gendarme" qui doit attraper le voleur est le voleur lui-même ?

Et c’est ainsi que, malgré les interpellations courageuses des associations de défense des consommateurs, des produits de contrefaçon et de contrebande tels que les huiles de cuisine frelatées sont distillées dans des ateliers obscurs et proposés chaque jour aux femmes et enfants, ruinant leur santé. C’est ainsi que les médicaments de contrebande, fabriqués dans les mêmes conditions entrent massivement au Burkina concurremment avec la drogue (nos frontières seraient-elles si poreuses ?), et nous en passons.

Face à une telle situation de déliquescence généralisée, l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste exprime toute son inquiétude devant les graves périls que représentent l’impunité, la concussion, la corruption et le renchérissement vertigineux du coût de la vie. Pour cela, elle souscrit entièrement à la plate-forme revendicative des organisations syndicales. Elle réaffirme sa détermination et son engagement à mener la lutte avec elles et avec le peuple burkinabé tout entier pour la pleine réalisation des nobles objectifs de justice, de liberté, de progrès et de bonheur, fondés sur des valeurs telles que l’intégrité et la dignité.

Seule la lutte paie !

Avec le peuple, victoire !"

Fait à Ouagadougou, le 12 juillet 2007

Le président,
Bénéwendé S. SANKARA

Le président Bénéwendé S. SANKARA

LE Pays

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