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Côte d’Ivoire : Il faut sauver le « soldat » Soro

Publié le jeudi 12 juillet 2007 à 07h43min

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Guillaume Soro

Après l’attentat du 29 juin 2007 à Bouaké et alors que moult interrogations subsistent sur les auteurs de l’acte, Guillaume SORO a effectué un voyage incognito à Ouagadougou. Si rien n’a filtré de ses entretiens avec le facilitateur Blaise COMPAORE, la question de sa sécurité aurait été le point principal de ceux-ci.

Si l’on demeure jusqu’à présent dans l’expectative quant à l’identité des personnes qui ont attenté à la vie du Premier ministre ivoirien, le lieu de la commission de l’acte et les circonstances permettent d’émettre quelques hypothèses. A Bouaké, fief sécurisé des Forces Nouvelles, il nous étonnerait que des éléments « étrangers » aient pu disposer de la logistique qui a servi à perpétuer l’attentat.

Qui aurait, en effet, pu « trimballer » des lances-Roquettes jusqu’à Bouaké sans que les éléments des Forces Nouvelles ne s’en aperçoivent ? Du coup on peut comprendre le commandant Wattao en charge de la sécurité de l’aéroport lorsqu’il accuse ouvertement les forces onusiennes d’être plus ou moins « complices » de la survenue de cet acte répréhensible. Pour autant on ne fera pas chorus avec Wattao, dans la mesure où l’ONU n’a apparemment aucun intérêt à « neutraliser » Guillaume SORO.

Faut-il le rappeler, les Nations unies se dépensent aussi bien financièrement que matériellement en Côte d’Ivoire et, en ces temps de vaches maigres, elles ne seraient pas fâchées que ce foyer de tension s’éteigne au plus vite.
Exit donc les éléments « extérieurs », il ne reste donc plus que les Forces Nouvelles ou en tous les cas certaines de leurs composantes comme pistes. Loin d’être farfelue, l’hypothèse tire sa source des dissensions observées au sein des Forces Nouvelles après la signature de l’Accord de Ouagadougou et plus loin de la gestion du pouvoir dans leur fief du Nord après la partition du pays en deux.

Sur le second point, il vous souviendra que la guerre des factions entre pro-SORO et pro-IB (du sergent-chef Ibrahim COULIBALY, ancien patron militaire des rebelles) avait fait de nombreux morts, principalement dans le camp des pro-IB. Rétrospectivement, ceux-ci aurait pu à travers cet acte, venger leurs nombreux morts. Mais, la première piste reste la plus plausible, les éléments du sergent-chef Ibrahim COULIBALY ayant été pratiquement réduis à néant consécutivement à la guerre des factions suscitée.

Reste donc les « maîtres » du terrain c’est-à-dire ceux qui étaient du côté de SORO et qui ont jugé que celui-ci les avait « trahis » après la signature de l’Accord de Ouagadougou. Au motif que Laurent GBAGBO était le principal « gagnant » après cet Accord, certains aux positions hiératiques des Forces Nouvelles, ont « cuisiné » SORO le 10 mars dernier à Bouaké lorsqu’il était venu leur expliquer les tenants et les aboutissants de l’Accord.

Pour eux, SORO « ne devait pas accepter » le poste de Premier ministre, car, GBAGBO l’enfermait ainsi dans un « piège ». Comme argumentaire, ils indiquent que le camp présidentiel n’ayant pas « facilité » les choses à Charles Konan BANNY, prédécesseur de SORO, il pourrait user des mêmes « artifices » pour faire entrave à l’action de SORO. C’est depuis cette réunion que la question de sa sécurité s’est posée ouvertement, car, chacun est resté fermement campé sur ses positions.

La question de la primature a créé des lézardes dans le mur bétonné des Forces Nouvelles, ce qui a débouché à notre sens sur l’attentat du 29 juin 2007. Dans cette occurrence de suspicions où tout le monde se regarde en chiens de faïence, l’apport de forces extérieures s’avère nécessaire pour éviter d’autres « dérapages ». C’est ce que COMPAORE et SORO ont dû se dire le week-end écoulé, à charge pour ce dernier d’en informer le président GBAGBO.

Car, il apparaît évident que des troupes étrangères ne peuvent « pénétrer » en Côte d’Ivoire sans l’accord du président ivoirien. Et, comme ce dernier tient à un aboutissement heureux de l’Accord de Ouagadougou nul doute qu’il donnera son aval pour cette opération « survie ».
Guillaume SORO ne pouvant rester cantonné à Abidjan pour mettre en œuvre l’Accord, sa sécurité doit être « sûre et étanche ».

On devrait donc voir certains de nos « codos » très prochainement au bord de la lagune Ebrié sans que cela prête à une quelconque confusion. Le but, c’est de sauver le « soldat » de la paix Guillaume SORO pour consolider la paix et la concorde civile en Côte d’Ivoire. Un acte noble qui demande l’appui de tous.

Par Alpha YAYA

L’Opinion

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