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Expulsions d’Africains de Libye : Et si on ouvrait un débat national sur la question ?

Publié le mercredi 11 juillet 2007 à 08h21min

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Ils sont nombreux aujourd’hui, les frères africains qui empruntent des navires de fortune et fendent les hautes eaux pour l’Europe. Pour une meilleure vie, ce n’en est pourtant pas une. Les portes de l’Europe ne sont pas faciles à franchir.

Les plus chanceux sont expulsés vers leurs pays d’origine. Les plus malchanceux, eux, deviennent la proie des poissons de la mer. Pour mettre fin à cette situation, un débat national sur la question s’impose.

Les mesures de rapatriement d’Africains de Libye paraissent confuses pour l’opinion publique. De quoi s’agit-il exactement ? Les rapatriés de Libye sont constitués de deux groupes : ceux qui, en partance pour l’Europe, sont entrés dans le pays par le Sahara sans aucun papier officiel et ceux, comme tout citoyen libyen, qui peuvent avoir ou ont des problèmes avec la justice libyenne.

Des informations nous indiquent que parmi les expulsés, il y a de nombreux prisonniers malades et pour les soins desquelles l’Etat libyen dépense annuellement plusieurs millions de dollars.

Quand la Libye a pris la décision d’amnistier les prisonniers condamnés ou non dans plusieurs affaires, elle (la décision) aurait fait l’objet de concertation avec les pays d’origine des prisonniers à travers les différentes ambassades accréditées à Tripoli.

La question aurait été traitée depuis le mois de février 2007. Avec la détérioration des conditions de vie des immigrés et l’augmentation des arrestations sur les côtes méditerranéennes (Italie, Malte, Espagne...), l’initiative libyenne d’amnistier les prisonniers a été fort appréciée.

Le cas des rapatriés burkinabé de la Libye est un véritable problème pour les deux pays dont les relations de coopération bilatérale sont vieilles de plusieurs décennies. Elles sont mêmes qualifiées de fortes et de fraternelles et les liens entre les deux peuples frères (burkinabé et libyen) de cordiaux.

Le peuple libyen n’a pas oublié la courageuse décision prise lors du sommet de l’OUA de 1998, qui a décidé de briser l’embargo à lui imposé.

Le guide libyen qui est reconnaissant du soutien inconditionnel que le peuple burkinabé et ses dirigeants lui ont apporté, ne peut qu’être fidèle à ceux qui sont restés à ses côtés pendant les moments les plus éprouvés.

C’est pourquoi, au moment où il est question d’intégration des peuples et d’union des Etats africains, pour une meilleure intégration des deux peuples, il est impératif qu’un débat national s’ouvre sur la question par une réelle implication des politiques et des organisations non gouvernementales qui s’intéressent à la question des réfugiés.

En engageant des campagnes de sensibilisation et des visites de terrain dans les pays où les immigrés ont été expulsés afin de s’enquérir de leurs problèmes tout en les encourageant à retourner dans leurs pays d’origine, on pourrait venir à bout du phénomène.

Daouda Souabo

L’Observateur

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