Lesdites merveilles ont été choisies par des populations du monde entier via le téléphone et Internet sur la base de 21 sites présélectionnés par un jury d’architectes. L’esthétique, la pertinence historique et l’exploit architectural auraient été les maîtres-mots de la présélection. Toutefois, la méthode du choix final, c’est-à-dire le vote des populations par téléphone ou Internet a suscité des condamnations.

Pour l’UNESCO, la méthode “Bernard Weber” (un Suisse initiateur du vote) implique de prime abord l’accès au téléphone ou à l’outil informatique. Ce qui, à notre sens, exclut du coup ces nombreuses populations pour lesquelles les technologies de l’information et de la communication restent un rêve. A cet obstacle de premier ordre, s’ajoute l’effet “nombre”. Quoi de plus naturel que les Chinois, à 1,3 milliard d’âmes, puissent voter en masse afin d’ériger leur grande muraille en merveille mondiale.

Il en est de même pour les Indiens (plus du milliard), des Brésiliens (environ 200 millions) et des Mexicains (plus de 100 millions) qui ont pu, par le nombre, s’attribuer des merveilles des temps modernes. Certes quelques pays, moins peuplés, ont été hissés au top 7. Mais de façon générale, la masse a dicté sa loi. Les deux sites africains présélectionnés, Notre Dame-de-la-paix (en Côte d’Ivoire) et Tombouctou (au Mali) étaient doublement handicapés. Ils ont peut-être eu la malchance d’être sortis de terre dans des pays à faible peuplement et où les TIC sont encore à leurs premiers pas.

Dans ce contexte, leur “échec” paraît aussi naturel. Pourvu qu’à l’avenir, un sytème pondérateur puisse être trouvé par les organisateurs d’une telle compétition en vue de donner une égale chance aux candidats au statut de merveille du monde.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya