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Personnel de soutien des missions diplomatiques au Burkina : Une nécessaire réglementation

Publié le mardi 10 juillet 2007 à 08h13min

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Ces dernières semaines, le licenciement de personnels de sécurité de la mission diplomatique américaine accréditée au Burkina a fait l’objet d’écrits publiés dans les colonnes de certains de nos confrères.

Ce qui pose la problématique d’emploi du personnel de soutien dans les ambassades installées au Burkina. Ce qui permet de poser également la question de savoir quelle est la base légale des conditions d’emploi du personnel de soutien en majorité des Burkinabé ?

Les missions diplomatiques installées au Burkina emploient des Burkinabé pour les soutenir dans leurs missions. Les personnes recrutées sont souvent des agents de sécurité, des cuisiniers, jardiniers, techniciens de surface et dans une proportion infime des compétences pour jouer un rôle de techniciens qui peuvent ne pas avoir accès à des services de la mission considérés hautement secrets. Un recrutement qui sans nul doute a un effet réducteur sur le taux de chômage au Burkina Faso.

Ces agents de soutien bénéficient dans la majorité de meilleures conditions de travail (surtout un salaire au-dessus du SMIG). Souvent mieux payés que leurs compatriotes travaillant dans des entreprises gérées par des Burkinabé, ces agents sont traités, pour beaucoup des missions diplomatiques, selon la législation du travail de leur pays tout en faisant fi de celle du Burkina.

Une nécessaire réglementation consensuelle

En cas de licenciement d’un ou de plusieurs agents, ces derniers se retrouvent abandonnés à eux-mêmes sans pour autant avoir le droit d’ester en justice. C’est le cas des agents de sécurité de la mission diplomatique américaine au Burkina qui ont été nombreux à être licenciés par leur patron sur des motifs peu conformes à la législation du travail au pays des Hommes intègres. Les tout derniers ont reçu leur lettre de licenciement sur des supports qui ne portent aucune enseigne de l’ambassade (pas d’entête, ni cachet).

On pourrait dire que cela est conforme à la législation américaine du travail, d’autant plus que les lettres remises aux licenciés sont signées par une autorité de l’ambassade. Mais lorsque les victimes de licenciement « abusif » se réfèrent aux autorités du ministère des Affaires étrangères pour plaider leur cause, ils buttent toujours sur l’incapacité de l’Etat à pouvoir donner une réponse satisfaisante.

Car, selon des sources d’information, les missions diplomatiques répondent peu ou presque pas à l’appel du ministère pour donner des explications à leur acte de licenciement. Narguées ou presque, les autorités du ministère en charge des Affaires étrangères demeurent, depuis un certain temps, impuissantes devant le licenciement de Burkinabé par les missions diplomatiques pour des raisons peu élucidées.

Ces licenciements mettent à nu une absence de réglementation consensuelle basée sur une harmonisation des législations du Burkina et du pays représenté par l’ambassade au Burkina. C’est du reste, ce à quoi les autorités burkinabé doivent s’atteler pour éviter de créer un incident diplomatique entre le Burkina et les ambassades.

En élaborant cette réglementation et en la mettant en œuvre, on met toutes les parties dans une sécurité de travail et d’emploi. Toutes les parties savent en ce moment ce à quoi il faut s’en tenir lorsqu’il s’agit de litige en matière de travail.

Abou OUATTARA

L’Hebdo

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